Aujourd'hui, lorsque je me remémore le passé j'ai du mal à croire à cette vie que j'ai vécu et qui s'est arrêté d'un coup juste cette année, après la mort de ma première et seule meilleure amie, j'ai l'impression qu'il y a eu une cassure à l'intérieur, j'ai laissé tomber énormément de personnes et je me retrouve à m'ennuyer comme un crabe dans un bocal. J'ai constamment l'impression qu'il me manque cette ivresse qui m'a guidé pendant longtemps, c'est limite si je prends plus mon pied dans ma salle de bains que dehors. Ce Dimanche a des airs de vieux film tout moche et très chiant, les heures s'écoulent aussi lentement qu'un début de diarrhé.
Tout a commencer le jour où elle m'a appelé en larme pour me dire "je t'aime", j'ai tout de suite ressenti l'urgence, nous n'avions pas l'habitude des effusions de nos sentiments. J'avais remué tout nos amis pour essayer de la joindre chez elle en Belgique ou chez ses parents en Banlieue Parisienne. J'avais le ventre noué, et j'ai pleuré comme une folle, tout le temps, ma mère m'avait insulté parce qu'elle ne supporte les pleurnicheuses. Et le 3 ème jour, ce coup de fil atroce... Ma vie s'est brisé un Samedi à la gare St Lazare. On m'appelle pour me dire qu'elle est morte, que son ex l'avait battu puis jeté du quatrième. Ce fut les semaines suivantes qui m'ont paru insupportable, refuser de voir sa tombe, son corps, participer aux funérailles, revoir les parents, avertir tout le monde, subir les interrogatoires de polices, subir les larmes que je n'arrivait pas à contrôler, et toujours penser à elle, ma mère qui me dit que c'est de sa faute si elle est morte... Elle ne pourra pas lire la suite de Nana et faire toutes ces choses, allez à tous ces concerts que l'ont avaient prévut ensemble, ni vivre sa première vraie histoire d'amour, ni être ma demoiselle d'honneur.
J'ai un diplôme, mon code, un fiancé, des parents et des amis et je me plains. C'est presque comme si ce n'était pas convenable d'être heureuse sans elle, alors que c'est une connerie de penser ça, limite c'est insultant envers elle. Ce dimanche, je me morfond comme une merde et je penses à elle et ces amies que j'ai perdus cette année de façon tout aussi violente. Je n'ai plus cette personne avec qui je peux allez aussi vite que la vie...
Photo de Dave McKean ©