C'est avec une élégance détestable que mon coeur s'est mis à cogner sévère, lorsque sa bouche a dessiné un sourire terrible sur son visage pour m'accueillir. Comment j'ai pu me laisser impressionner à ce point sans comprendre que ce drame-ci allait devenir la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie. J'ai cru pouvoir éviter ça comme une grande, vu le temps que cela m'avait pris avec le cafard, mais là d'un coup ça m'a illuminé le bide, exploser la rate, fait saliver l'estomac, ça pétillait partout et oui bon sang, j'ai bien crû avoir chopé la crève. En fait j'étais atteinte par ce pédé de Cupidon, cet enculé de petit con joufflu qui s'éclate avec ses flèches de merdes. Saloperie de coup de foudre qui te fait culpabiliser et qui te déboussole d'un coup alors que tu es censé tout contrôler pour éviter les problèmes. La Madone a fait quelque chose d'incroyablement stupide, elle a nié, puis elle a sué à grosses gouttes avant d'avouer son addiction, tandis que le cafard devenait encombrant, plaintif et absolument irritant, elle a cru pouvoir sauver son couple comme elle aurait pu sauver un black de policiers Texans.Tellement paumé qu'elle a accepté le mariage! Comment ai-je pu me laisser détruire comme ça jusqu'à dire stop et tout reprendre en main cette année alors que j'aurais pu le faire depuis belle lurette?! Je n'ai pas encore de mot pour décrire la situation, malheureusement huit ans ne valent pas tout ce que je suppure avec El Paquito à présent! Trois ans à jouer au chat et à la souris ça épuise irrémédiablement, comment laisser tomber une explosion de sensations? La désintoxication finissait par ronger la peau, ça pourrissait tout en dedans, la Madone commençait même à ressembler à une version junkie noire de Nikki Sixx, alors j'ai cessé de vouloir à tout prix être guérie. En ce moment, je ne reconnais pas la Madone et inversement, ça lui filerait des hauts le coeur si elle pouvait se voir de l'extérieur. Pourtant, s'entendre répéter que ce n'est pas de la faiblesse de ressentir toutes ces bisounourseries, d'éprouver et de le dire tout haut sans que tout remonte dans la gorge c'est assez salvateur. Je me surprends à être câline, prolixe en mots doux et avare d'amour, ça me tire dans les bronches de respirer son odeur et de m'enfouir si loin contre lui que je peux plus m'en détacher, c'est dur à écrire et je me filerai bien des gifles, mais la maladie est là et ça fait un bien fou d'être atteinte aussi violemment! Je crois qu'après lui je ne pourrais plus jamais rien définir d'aussi beau.
PS: Même pas honte d'abord!