J'ai idôlatré deux hommes avec tant de ferveur que je me suis coupé de nombreuses fois sur les parois d'une folie excessive parce que que rien ne m'était donné, la petite garce à trembler en écartant les jambes devant la file d'attente de croyants comme on ouvre un poisson mort, sans passion, sans cri de douleur, sans douceur aucune, avec la nausée dans la gorge, parce que ça pue d'être une sainte traînée. Rêvé du prince charmant en se faisant tringler comme un zombie, mérite le prix de la romance de l'année. J'ai idolâtré des femmes qui avaient plus d'audaces que de passions et aimaient souffrir et apporté la méfiance au sein de leur couple factice.
J'ai fermé la bouche en croyant que cela me rendrait propre de me la jouer sainte nitouche et preservé le baiser pour ce putain de prince charmant avec sa saleté de cheval crotté. Pourtant cet idiot est bel et bien arrivé sur sa trottinette magique et je l'avoue je l'aime tellement que ça me terrasse d'un coup, c'est aussi radical qu'une constipation. Bien que je ne sois pas jalouse et que je le laisse gambader avec d'autres, il est mon favoris, il est mon poison et c'est fou ce que j'aime me l'enfoncer loin très loin dans le coeur, il passe dans mon sang, ma tête et mes tripes, c'est l'ivresse qu'il me procure que j'adule, il me donne, il reçoit, j'ai l'impression d'être un curé avec rien sous la toge et je lui demande d'ouvrir la bouche pour m'accueillir. J'aime sentir ce poids sur moi et sentir qu'il existe, qu'il jouit à travers moi et qu'il me considère comme quelque chose de beau et de fantastique, qu'il me poursuive dans mes excès avec sa soif de tout savoir et voir, c'est mon fruit malsaint, libre et pourtant attaché à moi, il sera toujours à moi ce garnement là, c'est à lui que je passerait la corde au cou, parce qu'on rêve toute d'harmonie au fond, avec ou sans cérémonie et pic à glace en option.
Photo de Ruven Afanador ©