Mercredi 6 décembre 2006 à 21:35
Je suis très colère, petite fille en larmes, en désuétude, en rage,
comme une chienne qui se lamente, les viscères gorgées de lames de
rasoirs.
Je suis très colère, droguer par l'amour, abruti par un ange qui me fait
mourir sous le poids de ces euphémismes, la bouche amère et puante,
imbibée de sang.
Je suis très colère, complexer en échéance, en désolation, comme une
pute infectée par la semence contaminée de ces messieurs à doubles
têtes tranchantes.
Je suis très colère, adolescente perdue qui aime aimer pour la première fois,
mais qui échoue aux portes de l'autre coeur, pleine de sagesse maladroite.
Je suis très colère, femme boudeuse et éprise d'un songe dégoûtant,
celui de rêver que d'être heureuse était possible à la limite de s'entailler les joues de larmes involontaires.
Je suis très très très colère, petite conne amoureuse, en hypertension,
comme une folle aliénée qui se briserait le crâne sur ces mûrs capitonnés en attendant son assainissement.
Je suis très colère, femme éploré, lorsqu'il ignore ce que j'ignore, se
lamente sans me voir, me torture sans le pouvoir vraiment.
Je suis très colère, reine de tristesse sans émotion, emplit de trop
d'émotion lorsque je n'ai plus le droit de hurler, quand je n'aurais
plus la chance de l'émouvoir.
Je suis très colère, folie refoulée qui hurle comme ces malades à la
seringue rouillée, lorsque enfonce le démon dans leur peau fine et
ravinée.
Je suis très colère, cinglé boulimique qui vomit sans honte, dans le
fond de la cuvette du monde pour s'impatienter devant tant de bêtise
humaniste, devant tant de solitude gagnée.