Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Vendredi 30 juin 2006 à 1:46


France | 1998 | Un film de Gaspard Noé | Avec
Philippe Nahon (le boucher), Blandine Lenoir (la fille), Frankye Pain (sa femme), Martine Audrain (sa belle-mère), Jean-Francois Rauger (l'agent immobilier), Guillaume Nicloux (le directeur de supermarché), Olivier Doran (la voix du présentateur), Aïssa Djabri (le docteur Choukroun)

Un homme sort de prison, il épouse alors son ancienne maîtresse dans le but de recommencer une nouvelle vie et surtout dans l'espoir de récupérer sa fille placée dans une institution. C'est sans compter que ce bonhomme est sacrément endurci par la vie et va cracher son venin à tout va. Une arme chargée de trois balles, il sillonne un patelin paumé...

Noé savait choquer bien avant "Irréversible", et même beaucoup mieux. Sur fond de l'histoire d'un pauvre type ordinaire, un beauf' complètement schizo qui a la haine, qui méprise le monde entier excepté sa fille. Le viol est toujours présent comme dans tous ses travaux, y compris ses courts et moyens métrages. Cette fixation pour l'inceste ou l'horreur de l'innocence amputée, on la retrouvera dans le moyen métrage de sa compagne Lucile Hadzihalilovic "La bouche de Jean Pierre", où une petite fille malchanceuse rencontre l'amant de sa tante, le soir alors qu'elle dort près de la porte de la chambre de cette dernière.

Le boucher dans "Seul contre tous" est odieux, raciste et s'emporte tellement dans ses pensées qu'on lui prédit un ulcère immédiat. Le seul moment où il devient calme et presque censé, c'est lorsqu'il rend visite à sa fille dans un hôpital il me semble. Pour bien situer l'histoire il faut avoir vu "Carne" (même si les deux histoires peuvent être indépendantes), un moyen métrage de Noé, où l'on voit le boucher qui élève seul sa fille (elle ressemble à un légume limite), il la lave, la nourrit et l'habille... Même lorsqu'elle devient une femme, et là le malaise s'installe, puisque le boucher va avoir de mauvaises pensées en voyant les formes de sa fille, qui, entre ses mains, ressemble à un jouet.
Le boucher ira en prison, pour avoir tué sauvagement un type qu'il croyait coupable du dépucelage de sa fille, alors que celle-ci avait juste, pour la première fois, ses règles.

A travers cet homme qui veut se venger de l'existence c'est une critique de la société qui est mise en évidence de façon crue et totalement aseptisée. Le choc se trouve dans les images bien sûr, mais plus dans les mots, dans la voix off du boucher qui déclame sa haine et crache des atrocités quand il le veut : "C'est des types comme Robespierre qui feraient du bien à la France" (Robespierre étant un ferveur utilisateur de la guillotine) ou encore "Vivre est un acte égoïste. Survivre est une loi génétique".
"Seul contre tous
" contient un concentré des travers de cette société, et le boucher ressemble à ces gens extrémistes, nostalgiques d'un temps, ces gens qui sont à bout, il ira vers la fin jusqu'à se recréer un monde avec la seule femme qu'il n'a jamais aimée, c'est-à-dire sa fille... A qui il décide de faire l'amour pour lui apprendre la vie. La fin est un affrontement avec cette enfant qu'il chérit, il se demande s'il doit la tuer pour lui épargner la misère et la crasse de cette vie là, vivre c'est être égoïste.

Ce qu'il y a de plus drôle dans ce film, c'est l'avertissement du début du film "Vous avez 30 secondes pour abandonner l'idée de voir ce film" qui annonce déjà la couleur, nous prévient que ce que l'on va voir n'est pas commun et peut s'avéré dangereux pour le public. Effectivement, voir l'errance de cet homme antipathique, le vieux beauf' de base qui cogne sur sa femme enceinte en voulant vraiment assassiner le gosse qu'elle porte, va voir des films pornos, provoque des immigrés, râle, avec ce regard froid et implacable, sans jamais sourir, il abat sa fille froidement comme il tue ces animaux dans sa boucherie et qui se vide comme un cochon qu'on saigne, tout cela nous offre une gigantesque claque dans les dents. Ce film révèle aussi le très bon acteur qu'est Phillipe Nahon, que je trouve assez charismatique.

Si Noé est un provocateur, il est ce que je vois dans la ligné de Pier Paolo Pasolini, Larry Clark et Cronenberg un artiste démesurément bon, même si "Irréversible" et son tapage médiatique a joué en sa défaveur.

Lundi 26 juin 2006 à 2:55

Malgré une éducation religieuse assez hallucinante, je n'ai jamais eu de préjugés sur personnes, mais j'aimais tout voir tout savoir tout comprendre tout faire, au grand désarroi de mes parents, je n'arrivais qu'à être fasciné par ce qui était horrible ou étrange, voir décaler. Ma mère et mon père ont vu défilés leurs pires cauchemards dans ma chambre et cela à été le point de départ de nombreuses prise de têtes et de débilités en tout genre, il n'était pas rare que Satan soit mit sur le tapis pour justifier mes troubles.

Au collège, avec une ancienne amie, nous avions eu l'idée de crée une association sur le même modèle que les vieux cabarets (Lapin Agile, Chat Noir) et la Factory d'Andy Warhol, ou mieux le CBGB, c'est à dire de se crée un endroit où se rassemblerait de nombreux artistes et personnes folles que l'on ne jugeraient pas, des étrangetés, des nuits folles, des créations, de la musiques underground et des soirées à thèmes bien barrés où le mot d'ordre serait NO LIMIT... Une fois j'ai institué cela avec un groupe de personnes dont je me foutais royalement, beaucoup trop défoncé et trop jeune pour me rendre compte que je faisais très mal les choses, il m'arrivait de m'enfuir de chez moi sans rien dire pour me retrouver au milieu de personnes plus vielles que moi, avec des gens qui forniquaient sur mes cuisses alors que j'étais ébahis par la liberté qui s'opérait face à moi. Il m'arrivait de boire un coup sur les marches de la Mairie avec des punks et de dormir là jusqu'au petit jour, les oreilles remplit de vieilles chansons, des Guns, des Doors, des Joy Divisions, des Clash, Queen et j'en passe, je me sentais bien... Parfois je regrette le temps des bétises babas, parfois je regrette de les avoir vécus, car je le répète, c'est la cause de mon ennui permanent actuel.
Pourtant, je n'ai jamais autant vécu, autant produit de toute ma vie que ces années de révoltes et de liberté cachée, d'orgies musicales, d'idées. Consommer les corps, les produits, les sons et les esprits, j'avais l'impression d'être quelqu'un qui faisait bouger les choses, je me sentais exister.

Aujourd'hui j'ai envie de revivre cela, le problème étant que les gens sont devenus trop coincée, lorsque je vais à une fête d'ados ou chez les potes de mon choufleur, rock, métal, goth ou pas, j'ai toujours l'impression d'être à Disney. Les gens se limitent dans leurs envies et leurs croyances, n'ont plus trop d'idées, ils ont toujours peur de s'aventurer sur de nouveaux chemins, et sont choqués pour la moindre chose.

Ouvrir une "Factory" sans but lucratif aurait coûté 700 euros à l'époque des Ramones, dorénavant je devrais payer 10 000 euros pour la semaine voir la journée de location afin de vivre mon rêve. J'avais rencontré quelqu'un qui semblait intéressé, mais qui a fuit dès que je lui ai parlé de Black Sun Productions dans mes préférences artistiques. Je veux juste pouvoir trouvé une solution à mon utopie de "bizarrerie", je veux un monde unique avec des gens uniques...
Dans le pire des cas, j'attendrais d'être dans mon chez moi avec ma grenouille pudibonde pour y réfléchir au mieux et faire des soirées à la maison.

Photo n° 1: Nellie Danielle Harriet Oleson aka Alison Arngrim ©
Photo n°2: Macaulay Culkin ©

Samedi 24 juin 2006 à 14:53

Hier en me promenant avec ma petite nièce qui aime s'amuser avec ma barre chirurgicale à l'oreille, j'ai ramassé un papillon bléssé pour le mettre dans l'herbe. C'est à ce moment qu'on klaxonne et je me redresse aussitôt croyant que la gamine avait traversé. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant un chauffard la queue entres les mains me présenter sa langue en se branlant. J'attrape ma nièce pas du tout choqué car ce n'est pas la première fois, je m'attendais à ce que le camion repasse, alors je cherche mon cutter dans le sac de la petite. Effectivement, le chauffard repasse 3 fois, j'avais très envie qu'il s'arrête et me provoque pour utiliser mon arme. Bref, journée banale, je rentre chez moi avec la petite et je lui passe du vieux rock genre Vince Taylor. Je découvre de nouveaux groupes, vraiment très laid, très lourd qui font de la soupe pour ados, vernis et crayon noir, essayant de se donner un look androgyne post-gothique ou post-dreadeux... Vomissement assuré!

Le Rock et toute la révolution musicale qui s'en est suivit ensuite ne mérite sûrement pas le marasme merdique de nouveautés sans âmes que font certaines personnes en ce moment. J'ai l'impression qu'après 33 ans de renouveau et de contestation, le rock est devenu un simple produit de marketting, pire, c'est devenu un gadget qui est là pour faire vendre d'autres produits. Ce qui était une révolte sans nom s'est transformé en cirque, c'est le carnaval pour petits ados sans repère ou qui ont les moyens de se payer un look "punk" histoire de faire pas comme les autres, alors que tout compte fait, ils le sont bel et bien. Un catalogue de mode punk, goth, métal et rock, des fringues qui coûtent la peau du cul, pour être grunge avant, il suffisait de simples frusques que l'on customisait ou déchirait soit même, maintenant tu devrais te ruiné à Châtelet ou sur le net... Parfois un son ou une chanson entière peut me plaire, mais la formation s'avère être une daube pas possible, du déjà vu avec une tentative désespéré de faire du neuf en mélangeant plusieurs genre. Heureusement d'autres arrivent à garder leurs styles et la tête froide en faisant honneur à la musique.

Le rock n'est plus un art, il s'essouffle et est en train de périr au profit du look et des codes de la mode.

Les précurseurs s'ils ne sont pas morts sont devenus des gens friqués et bien rangés vivant de leur soupe et sur leurs nouveaux fans plutôt embourgeoiser qui sautent sur toutes nouveautés musicales, drogués aux chaînes musicales et à MTV qui font passer en boucle des groupes dont ils font la promotion en contreparties d'un bon contrat. Le business dévore tout et les petits groupes vraiment très bons et underground sont boudés, de même que de très vieux groupes excellent dont on pille les oeuvres sont concessions pour en faire des reprises souvent abominable... Le Punk aussi est bien mort, remplacé par du punk californiens sans aboutissement à but lucratif, si c'est cela une évolution, elle fait bien mal, le message premier est sacrifié au profit d'une jeunesse "rebelle" dorée, des grands Majors qui se moquent de la musique et entubent les fans et les groupes au profit des bénéfices.

Mais sachez que le Rock a évolué au fil des années, remodeler, beaucoup lui ont donné un nouveau genre mais tout tiendra toujours ses racines du blues, que dès 1954, cette musique a bouleverser en profondeur les habitudes de l'Europe et de l'Amérique blanche bien pensante, qu'elle a été forte, très forte et très artistique, qu'elle a été une plate forme revendicatrice d'une jeunesse désireuse de s'affirmer face au monde adulte, qu'elle a été un assaut su puritanisme sexuelle changeant radicalement le paysage visuel et musical. Faites lui du bouche à bouche au lieu de l'étrangler. Toutes ces nouveautés très neuneu à revendication mode et poésie sombre à deux balles, ça suffit! Vive les friperies! Vive Byron! Vive Nellie Oleson! Poil au nez!

Ceci était un communiqué très personnel...

Photo n° 1: Twiggy Lawson ©
Photo n° 2: Nick Cave et Rowland S. Howard ©

Vendredi 23 juin 2006 à 16:23


Corée du Sud | 2003 | Un film de Park Chan-Woo | Avec Choi Min-Shik (Oh Dae-Soo), Yoo Ji-Tae (Lee Woo-Jin), Kang Hye-Jeong (Mido), Yoon Jin-Seo (Lee So-Ah), Kim Byeong-Ok (M. Han)

Un jour, un père de famille est enlevé sans raison apparente et se retrouve enfermé dans une chambre, sans fenêtre, sans espoir de sortir, drogué parfois, et ce pendant plus de 15 ans. Son seul lien avec le monde est une télévision, par laquelle il apprend qu'il aurait tué sa femme.
La haine va permettre à  Dae-Soo de survivre et sortir pour commencer par retrouver les commanditaires de son calvaire.

Esthétique de l'excès, comme tout cinéaste asiatique à sensation, Park Chan-Wook sous l'apparence d'un homme psychologiquement atteint nous livre une histoire hors norme, un film qui a terrassé dans son pays des grosses productions américaines. Ce qui fait que je ne vais pas être objective puisque ce genre de cinéma asiatique est mon péché mignon. Tout d'abord, j'adore le cinéma de Park Chan-Wook. Si on le dit parfois inintéressant et trop sûr de lui, je le proclame dieu de son monde de torture et de désespoir romanesque. Tout comme Miike, sa patte personnelle ne laisse pas indifférent et n'envie rien à Tarentino ou Rodriguez.
Le cinéma asiatique est hybride, contemplatif mais se suffit largement à lui-même. Ce film déjà culte (comme toujours) de Park Chan-Wook est un mélange entre manga et folie furieuse d'un réalisateur à l'apparence calme. Le niveau émotionnel du film est très intense, mon amie n'en a pas cru ses mirettes et son pauvre coeur.
Old Boy est surréaliste et sa bande originale souligne cet effet, entre tango, classique et orchestral, c'est une folie pure, avec des images surprenantes, tout dans l'excès avec quelques notes acides sur les moeurs et le regard sur une société consommatrice (la télévision devient amie, maîtresse, dieu en somme). La force de ce cinéma est de mélanger toute forme d'histoire et de culture, Kafka croisant Akira par exemple... Oh Dae-Soo enfermé dans sa petite chambre, vit le même calvaire qu'un Monte Cristo ou le héros du film de Noé "Seul contre tous". Mélangez ceci à des scènes de tortures implacables et du karaté et vous obtenez un film incroyable et complètement hallucinant (sans avoir fumé !).

Les retournements de situations sont prenants et rythment le film. Personne ne sort du cinéma sans être dégoûté, ou heureux, ou déjà parti depuis longtemps. On reproche assez durement au cinéma asiatique ces scènes de violences insoutenables, mais c'est juste le reflet d'une société qui se permet de nous assaillir d'images cruelles dites "informatives", d'une époque assez désenchantée où la violence se fait voir partout. La créativité n'est pas une tare, et je pense que c'est la base de ce genre de film, l'excès jusqu'à l'absurdité de ces scènes, tout comme le cinéma gore.

La recherche d'effets stylisés est le propre de tout réalisateur, même si il y a ratage, il y a eu des efforts, et Park Chan-Wook est parfait pour moi à ce niveau. La couleur du film est tantôt sale, tantôt lumineuse, tantôt hallucinante, on ne s'ennuie pas. Et la fin vous retourne littéralement...
Old Boy est devenu plus qu'un film culte dorénavant et a bénéficier d'un bouche à oreille que je n'aurais jamais cru possible, je suis assez heureuse que le cinéma asiatique devienne peu à peu une réalité, même si les remakes Américains me mettent quelque peu sur les nerfs.

Le "Hallyu" qui regroupe la nouvelle vague Coréenne cinématographique, n'a rien à envier à Hollywood d'ailleurs ni au Festival de Cannes (de quoi les faire baver), ce phénomène fait rage en Corée et les films (drame, romance, thriller, animations...) gagnent nos salles obscurs et ce n'est pas pour me déplaire, il est favorisé par la politique des quotas instaurés par les autorités coréennes, celle ci obligeant les salles à diffuser des films locaux pendant un certains nombres de jours. Ainsi, la production cinématographique nationale se retrouve protégé de l'hégémonie Hollywoodienne et devient autonome. Un rêve que n'a jamais pû réaliser le cinéma français par manque d'appui ou de films intéressants sans doute.

Par rapport à la vague "Hallyu", L'Office du Tourisme Coréen à même mit en ligne un site qui se veut être une database des drama et films coréens, il n'existe pour l'instant qu'en coréen en japonais, chinois et anglais, on peut toujours rêver pour une version française puisque la France n'a pas pour habitude d'exploiter les bons fillons. (Voir Suicide Club, The Grudge et nombreuses autres productions)

A ne pas manquer "Sympathy for Mister Vengeance" qui est le premier volet d'une trilogie de vengeurs haineux dont fait partie Old Boy et dont "Sympathy For Lady Vengeance" clos le tout, c'est tout aussi génial et ça se consomme sans limite.

Lundi 19 juin 2006 à 1:58

Tremblement des lèvres, j'aime sentir l'immoralité de ces défauts, la vérité d'un saint abattu, d'une sainte amoureuse, d'un sein rongé par la terreur, la grossesse d'une petite boule de chaleur affligée d'une famine ignorante, cicatrice rompu.

Battements de coeur, voix sublime anonyme qui se lamente, qui suppute alors que les oiseaux, derrière vous, s'incrustent  dans l'âme ignoble du bitume, se meurent lorsque vous suppliez le monde de vous apercevoir dans toute votre misère.

Effleurement de mains, j'adore l'écouter m'arraché la peau du bout de ses ongles rongés pour vouloir apercevoir ce coeur qui bat si fort sous cette tension, douleur anomale, caresse brûlante sur la chair de l'infamie qui croit aux Anges malheureux.

Larme perlite sur la joue, ses yeux magnifiques, encore jamais perçus pour ne plus voir la femme qui le vénère, chants hallucinants de sa bouche amorphe, qui ne parle plus de ces choses que l'on veut cristalliser à l'intérieur de sa gorge suppliante.

Tremblement des lèvres, je voudrais prier en silence sans ce bruit si familier dans le coeur, ces coups de cannes si fort qui résonne jusque dans ma tête qui résonne dans la sphère de l'univers, fragilité simplifié d'une furie sans attentes nécessaires.

Battements de coeur, roses épineuses qui caresse son corps, que je prends dans mes bras sans penser aux enfants de vos tiges qui pénètrent ma chair, pour dévorer le reste d'une candeur acariâtre, rougissez sur ma peau tant que l'odeur vous accompagne encore.

Effleurement de mains, j'aime le craindre du haut de ma tour de béton, l'imaginer furieux mais si réelle face à moi et recevoir même sans le vouloir les fruits de sa vie, son coeur bakélite qui transpire sous sa chemise émétique, l'aimer en pâmoison.

Larmes perlites sur la joue, on m'a conspué pour être différente, m'assouvir différente, même loin de lui, déchoir de mon trône édénique et exhorter mes faiblesses pour l'aider, lécher sa peau accablée de pemphigus, recevoir sans férir ses vitupérations.

Tremblements de lèvres, reptation mécanique de son corps phénique, dézinguer la vie qui la vu apparaître, feuler en l'apercevant dans ses nuits profondes où les yeux se cherchent et se dissèquent avec fureur. Ahaner son odeur, son outrecuidance.

Battements de coeur, apophtegme éphémère pour des enfants indociles cherchant à s'abriter dans le noir pour ne plus se voir, ni se toucher, trépané les souvenirs qui ont fait naître la folie et ce manque d'illusions dans leur coeur exigu.

Effleurements de mains, ce recueil apocryphe et amer sent la diatribe, la poudre, l'amour inhumain, que l'on voudrait brûler et enfoncer dans la gorge de ses innocents qui font envie au plus apeuré, coeurs avinés et sucrés, j'aime le voir souffrir si c'est pour l'aimer plus fort.

Larmes perlites sur la joue, j'adore entendre les vibrations de sa tête contre la mienne, de son coeur contre moi, que ne suis-je un sphinx pour le mépriser et me nourrir simplement de cette beauté qui lui est propre, mourir assoiffé d'amour, mourir comblé contre sa carcasse.

Paracelsia ©


Photo de Claude B. Tenot  ©

Samedi 17 juin 2006 à 18:03

Japon | 2002 | Un film de Sono Sion | Avec Ryo Ishibashi (Détective Kuroda), Akaji Maro (Détective Murata), Masotoshi Nagase (Détective Shibusawa), Saya Hagiwara (Mitsuko), Hideo Sako (Détective Hagitani), Rolly (Genesis), Kazumi Sekine/Miyu Sawada/Tomoko Kumagai/Saon Fujita/Tomoe Adachi (Le Groupe Dessert)  


http://paracelsia.cowblog.fr/images/SuicideClub3JisatsuSaakuru.jpgUn jour, sur le quai de la station Yamamote, à la gare de Shinjuku, 54 lycéennes s'approche du bord et se tiennent la main, une à une, elles chantonnent joyeusement et décomptent. A 1, elles sautent toutes sous le train qui arrivent à toute allure, inondant la gare et les personnes s'y trouvant de tonnes de sang. La nouvelle est impressionnante et une enquête est ouverte et Toshiie Kuroda et Kenji Shibuwasa sont sur l'affaire... Laquelle va résolument se compliquer lorsqu'à nouveaux, des lycéens sautent du toit de leurs écoles… La police va alors trouver sur les lieux du premier suicide, un sac de sport contenant plusieurs centaines de mètres de morceaux de peaux humaines cousus les uns aux autres... Les forces de l'ordre sont tout de suite dépassées alors que s'annonce dans tout le pays des vagues de suicides hallucinantes.

Ce qui m'a d'abord frappé dans le film c'est sa scène d'ouverture qui est devenu très célèbre et assez culte, et puis il y a ce groupe de gamine «Les Desserts» qui font complètement décalé dans le film. Comme je le dis souvent, l'élément le plus à l'ouest d'un film est souvent celui qui est la clé de tout.
«Jisatsu Saakuru» est un film complètement barge, il est malsain, il est sanglant, mais voilà sans se prendre au sérieux. Les suicides sont le plus souvent absurdes, tragiques ou hilarant, c'est ce qui fait partie du cinéma asiatique et c'est pour cela que l'on aime s'en délecter. Le cinéma asiatique peut tout se permettre avec l'horreur, sans jamais se dépêtre d'un humour assez dingue. La scène la plus hilarante restant celle où Génésis un chef de loubard travesti en chanteur GlamRock chantent une chanson très drôle au milieu de ces victimes qui jonchent une vieille salle de bowling abandonné et là obligé de faire le liens avec «Rocky Horror Picture Show».
Si vous aimez être baladé d'une narration à une autre et frissonner de plaisir dans le bon et le mauvais sens, vous allez adorer regarder un film bizarre qui peut paraître idiot et exagéré du fait de ces tonnes d'hémoglobine déverser à tout va, mais qui traite d'un sujet tabou, ancré dans la société japonaise, celui du suicide et un autre sujet très présent, celui de la mode. En effet, que ne ferais pas les jeunes japonais pour être à la mode (prostitution, meurtre, petits boulots) et tout ceci après les cours dans un pays où les traditions demeurent sévères. La jeunesse japonais va aussi mal que celle des autres pays et c'est peut-être pour cela que certains films paraissent d'une violence inouïe, voir d'un côté malsain jamais vu. Ce qui est passionnant dans ce cinéma, c'est le fait d'être toujours surpris, et j'adore être surprise.
«Suicide Club» n'est pas sorti en France comme bon nombre de films asiatiques très très bons d'ailleurs, mais il faut savoir trouver le distributeurs qui oserait porter ces films et dépassé les censures habituelles.
Le Japon est une société attirante, elle est de plus en plus à la mode en Occident, mais voilà, cette société a aussi de nombreux travers, elle est rigide et toujours traditionnelle, alors que sa jeunesse lutte pour sortir de cet état de fait, la mutation s'annonce rude. «Jisatsu Saakuru» dénonce ici, de manière cru et sanglante, un système qui ne fonctionne plus, tout comme pourrait ne plus fonctionner celui du Japon d'aujourd'hui. D'où peut-être les scènes d'étudiants bien comme il faut faire des choses gore comme il faut.
Le film n'est pas un chef d'œuvre, mais ce n'est pas son but, c'est avant tout un film d'horreur et macabre, ironique à l'humour déroutant mais très présente, âmes sensibles s'abstenir, il a été interdit au moins de 18 ans… Le film n'est pas non plus sans intérêt, il me plaît parce qu'il a ce côté étrange que j'affectionne. Après le suicide des 54 lycéennes, l'enquête de police débute, on retrouve un sac de sport avec pas moins de 200 lambeaux de peaux humaines agrafé les uns aux autres, les enquêteurs sont dépités, sur ces morceaux, ont identifie ceux des jeunes suicidés, et ensuite des futurs suicidés. Un autre sac de sport contenant aussi des morceaux de chairs sera retrouvé plus tard. La police ne va faire aucune relation entre les suicides et cette découverte pourtant, le seul point commun des victimes étant l'âge. Justement l'âge de la fille de l'inspecteur Kuroda.
Et c'est là que commence vraiment l'intrigue, on va alors entendre les Desserts, un groupe de pop japonaise, une girl band de gamines de 13 ans qui semble passionner la moitié de la population, mais surtout la fille de l'inspecteur Kuroda, sa femme aussi et peut-être son fils. La chanson «Mail Me» est très entraînante d'ailleurs. Vient s'ajouter deux étranges filles posté derrière l'écran d'un PC et qui appellent la police en prétendant avoir la clé du mystère, une bande de malfrats assez fou furieux et taré et la voix de cette petite fille au téléphone qui a comme un problème de toux et qui vous demande: «Êtes-vous connecter à vous-même».
«Jisatsu Saakuru» va se dérouler comme un puzzle assez bâclé par moment mais de façon de plus en plus violent, dévoilant une vérité assez malsaine qui a mit bons nombres de mes amis mal à l'aise. A voir absolument. Peut-être qu'il existe enfin un DVD avec des sous-titres français. Sinon, un manga de Usumaru Furuya est apparut et rends hommage au film.

Vendredi 16 juin 2006 à 15:10

Lorsque je raconte mon enfance aux autres, ils
font des têtes d'enterrements comme si quelqu'un venait de se tuer devant eux, pourtant moi ça me fais rire, mes cousines aussi en rient, nous avons eu toutes les trois une enfance assez particulière, l'une se faisait battre par son père qui lui jettait des pierres lorsqu'elle désobéissait, mais on en rit, parce qu'on se souvient de ses courses folles pour éviter les cailloux et les coups. L'autre à une mère qui ferait passer Xéna pour un chaton, qui s'est battu avec courage contre l'une des maitresses de mon père avant que ma mère ne l'ébouillante avec de l'huile chaude. Moi et mes frères ont se faisaient attacher au pied du lit superposé de notre petit studio bourré d'amiante et de personnes jusqu'au soir où on attendaient que notre mère nous détache. Mais on en rit, je comprends pas vraiment ce qui a de curieux à ça...

C'est plus grande que j'ai compris que les autres gamins n'avaient pas eu mon enfance, non Paracelsia, j'ai jamais eu de rhum dans mon biberon, non chéri on ne m'a pas étrangler hier, non tes cicatrices ne sont pas jolies. Lorsque j'arrivais en CP avec la gueule de Terminator, les gens me regardaient et ça me faisait plaisir parce que je croyais que j'étais la meilleur et qu'ils m'aimaient tous. Non Paracelsia, ma maman me gifle, j'ai des fessées, mais toi c'est pas normal.
En grandissant j'ai commencé à haïr ma mère de nous laisser devant l'école à 6 heures du matin seuls, de nous laisser torturer par notre famille d'acceuil sans réagir, d'étouffer mes cris, de me laisser être la seconde maman de mes petits frères, de nous enfermer comme des chiens chez nous, de nous frapper avec ce qui lui passait par la main, de ne pas comprendre que ses enfants allaient mal quand ils se blessaient entres eux avec des objets pointus. De ne pas comprendre que sa fille essaye de se suicider au lieu de faire passer ça pour du vaudou. De frapper, frapper encore ces gosses comme si s'étaient de la farine Francine.
Mais un jour, j'ai osé levé la main sur elle, ça m'avait tuer, j'en ai eu des naussées, pourtant ce fut le début de mon histoire d'amour avec elle. J'ai ouvert les yeux sur son calvaire à elle, ma maman est une bonne personne qui se lève tous les jours depuis que j'ai 6 ans à 4h du matin et rentre à 22h du soir pour faire le ménage chez des gens riches et méprisants, uniquement pour nous faire vivre, qu'elle n'a jamais été en arrêt maladie pour pouvoir régler son loyer et nos dépenses, ma maman a peur pour nous lorsque l'on est dehors, elle craint que l'on deviennent des imbéciles de "racailles", elle a peur pour nos vies, elle se lève lorsque j'ai mal et que je hurle. Même sans dire je t'aime je sais qu'elle nous adore, je me plaint sans cesse de son manque d'affection, mais si je ne reste pas pour l'apaiser qui le fera? Tous ces jours où elle devait faire des choix difficiles pour ne pas être larguer dans un pays qu'elle ne comprends pas bien, avec un mari aussi utile qu'un débouche évier. Après tous ces coups, ces cris et ses horreurs, je sais juste qu'elle ne savait pas comment faire pour s'adapter... Et puis, il y a bien pire que moi, j'ai encore mes deux parents.
Hier, en la voyant souffrir le martyr après une journée à récurer et faire les saloperies des autres, j'ai pleuré dans mon coin, je lui ai dit je t'aime maman en lui massant les pieds, elle a dit que j'étais une gentille fille, ça me fait crier depuis hier, j'ai comme une boule d'air pur dans le coeur, c'est aussi bon que de se soulager dans les toilettes. Je n'ai pas le droit de me plaindre, j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, du bonheur qui m'attends et je l'ai elle et lui, ça me suffit.


Photo de Mary Ellen Mark ©

Dimanche 11 juin 2006 à 1:52

Photo de Simon Marsden ©

J'ai toujours adoré les films d'horreurs et plus petite la vague des réalisations axés sur l'Antéchrist avait donné lieu à pas mal de films qui m'ont plût... Seulement voilà, ça plaît aussi aux cons, 666 signifie tellement de choses, mais certaines personnes ont envie de croire qu'il y a Satan derrière. C'est un chiffre d'homme, inventer par les hommes, rien de bien sorcier.
Pour redire ce que j'ai déjà dit à May, 666 n'est pas le nombre de la bête mais le nombre de beith, beith qui signifie la maison en hébreux. Le hiéroglyphe égyptien de cette lettre représente d'ailleurs une maison. Beith est la première lettre du premier mot de la Genèse, Bereshit, qui contient le livre entier et tout le mystère de la création, est aussi la première lettre du mot Berith qui veut dire "alliance" .
Jésus posséde ce chiffre, Hitler aussi, Lucifer aussi et bien d'autres fortes personnalités qui connaissent l'existence de cette vie. Ce chiffre represente le complot, l'effrondement et la cabale.
Contrairement à beaucoup de gens le 666 n'est pas un signe du diable mais le chiffre de l'homme qui a une âme et qui connait toutes sortes de peine. Le 666 c'est aussi le libre arbitre, il connait son destin, pour lui le destin et lui ne font qu'un, c'est aussi le 6ème sens. Le chiffre 6 represente le désordre. La terre, le rouge et l'homme est égale à 66. Cesser donc de croire tous ce que les films d'horreurs vous raconte, sinon vous vous retrouver à faire comme en Février 94 à Zurich lors d'une fête satanique présidé par Abraxas Belzébuth, ce dernier qui ne voulait dormir que dans un chambre d'hôtel portant le chiffre 666.
Certains CD de groupes ou chansons comportent des symboles et ces chiffres, mais tout comme pour les films d'horreurs, ceci est destiné à un commerce ou un délire voir une connerie. En même temps si vous voulez follement vous éclaté avec l'ésotérisme, croire en vos ablutions et vous la péter, faites de la gématrie et pratiquer la Kabbale.
Foutrement goth tout ça, m'en vais me pendre avec un élastique...


Vendredi 9 juin 2006 à 0:48

Mercredi j'ai chopé une migraine d'enfer parce que mes moniteurs d'Auto-Ecole fumaient dans la bagnole, et moi la cigarette me fait comme une sorte de fussoire... J'ai tout prit dans la gueule et j'ai tout de suite prié d'arrêter l'hécatombe! Trop tard, j'avais déjà la migraine, de l'hypertension, un foetus, toute les saloperies du monde. J'étais faite! J'apprends ensuite l'infidélité de mon copain avec une superbe créature. Je m'en fous sur le coup puisque je ne suis pas jalouse pour un sous et que la dame en question me branche pas mal, mais ça à prit des allures de Santa Barbara dark pour une petite chose anodine. Mes veines m'ont faites souffrir, ma tête était comme une pastèque qu'on aurait éclaté avec un marteau... Aucun médicament ne pouvait venir à bout de tout ça... Sauf une chose.
Je me traîne Jeudi comme un légume paraplégique chez mon choufleur pour me faire dorloter et guérir à coups de guéridon burné, et là miracle! Muscles détendus, sang qui circule, fraîcheur de vivre, yeux pétillants, poils brillants, plus de migraine... Sainte Queue de Cerise l'a fait!

Renflouer, je me suis permise de m'endormir sur son lit et baver impunément comme un escargot pubert sur ses oreillers. Puis là en entendant le chanteur des Young Gods se coincer une couille dans une porte et gueuler comme un porc, je me suis mise à penser à Christina Aguilera (rien avoir avec le cochon). Je me demandais pourquoi lorsqu'elle avait fait son clip "Dirty", elle avait été saqué, traité de salope et de pouffiasse, alors que Ricky Martin était applaudit pour son clip où les orgies de Rome passeraient pour des cours de puceaux sauvages? Pourquoi on crachait sur Kate Moss parce qu'elle s'est shooté alors que son copain Pete Doherty est défonçé à longueur de temps et que plus il ressemble à une gerbe vivante, plus on l'adore? Lorsque je repense à ce connard qui m'avait dit que tout ce qui sortait de la bouche d'une femme était tout sauf la vérité, j'ai soudain envie de me friter avec mon légumos adoré pour faire payer tout ses couillus.
Mais rien! Rien, parce qu'on a décidé qu'on allait se marier, dès qu'on sera chez nous. Je lui demande où on va bai... Où vas-t'on passer la lune de miel? Il me réponds qu'il n'est pas baptiser et que ce sera un problème pour se marier à l'église, j'ai soudain une vision de moi, lui, mes amis atypiques, dans une église face à un prêtre dépité de nous voir tous en noir, piercé, sodomites, échangistes, obsédés venir adoré le malin avant de nous dire oui et nous trancher la gorge joyeusement sous les applaudissement! Et là il m'a embrassé, je lui ai touché les fesses, un moment magique.
3 ans et 9 plants de bananes déjà...


Photo de Hans Feurer ©

Mardi 6 juin 2006 à 14:23


USA - 1999 | Un film de David Fincher | Brad Pitt (Tyler Durden), Edward Norton (le narrateur), Helena Bonham Carter (Marla Singer), Meat Loaf Robert (Bob Paulsen), Jared Leto (Face d'Ange), Zach Grenier (Richard Chesler)

Jack (on va dire que c'est Jack) est un cadre insomniaque qui travaille pour une agence de constructeur automobile, il vole d'un aéroport à l'autre pour établir des constats d'accidents. Son seul plaisir est de rentrer chez lui, dans un appartement meublé "Ikea" dont il aime lire les catalogues et y passer commande. Il s'inscrira dans des clubs de soutiens moraux pour se vider et pouvoir enfin dormir, mais Marla débarque et Jack n'a plus de repère.
Un jour il recontre dans l'avion Tyler Durden, un type avec des idées fantaisistes qui fabrique du savon. Lorsque Jack rentre chez lui, c'est pour s'apercevoir que tout son appartement a brûlé. Il décide d'appeler Tyler, il ne saura jamais pourquoi, mais cet appel a scellé son destin.


Bon sang ! Attention, accrochez vous, on en rêvait d'une sortie ciné, le jour où le bouquin à rendu dingue la moitié des bibliophiles. Je ne peut pas parler de Palahniuk, mais c'est un auteur à connaître d'urgence, qui n'est malheureusement pas traduit comme il faudrait. Pour aller plus vite, lisez Fight Club, Choke, Survivant, Le Festival de la Couille et autres histoires vraies, Berceuse et Monstres invisibles.
Ce film culte, monstre cinématographique avec des effets spéciaux bien utilisés et adaptés, une couleur sombre et limite qui pourraient nous rappeler les films de Jeunet et Caro. Fincher, réalisateur du très très bon film Seven Brad Pitt se démarquait déjà de ses anciens rôles de playboy de toilettes pour Dames, sait manipuler les effets visuels (Le Retour du Jedi, L'histoire sans fin).
Tout comme le bouquin dérange par ses idées chaotiques et très anarchistes (même plus anarchiste que les vrais anarchistes), où l'on nous réveille à coup de phrases bien pensantes, critiques de la société, de notre dépendance face à cette société, on nous exhorte presque à une nouvelle révolution pour changer ce monde.

Le manque de sommeil de "Jack" rappelle celui des héros de Seven, et "Jack" pète aussi une durite, vous avez dit schizophrène ??? Là nous avons un degré de schizophrénie incroyablement absurde et drôle, mais tout aussi surprenant, car ce film sous acide nous révèle un scénario bien ficelé, des effets visuels surprenants, des acteurs tellement bons que c'est une véritable jouissance, des notes d'humour complètement décalé, et une Helena Bonham Carter comme je l'avais jamais vue, Edward Norton qui nous fait jouir en prime. La violence vibrante du film ne laissera personne debout, au sortir des salles obscures, beaucoup adhérant déjà aux idées de Tyler ont sérieusement viré philosophe et un soi-disant club où l'on se ferait aussi mal que dans le film existerait sur Paris et dans d'autres pays.

Mais il faut se méfier. Sous la violence froide du film se cache un film très intelligent avec des réflexions communes : faut-il une raison matérielle pour que l'homme vive ? Toutes les marques y passent et se font tailler le costard, la critique de la société de consommation est le fil conducteur, il faudrait que l'on puisse arrêter de nous imposer des pensées ou des modes, ce qui ne sera carrément pas facile vu les faits du moment. Nous sommes tellement conditionnés que l'on se voit transformer en moutons, en grippe-sous ou en gamins pas contents qui se révolteraient hypocritement contre leurs parents, alors que dès notre entrée au monde, nous somme pris pour des animaux domestiques, de vrais cons en somme. Le pire c'est que certains le savent mais adorent ça - voir Matrix qui soutient la même thèse en fait - cependant, la différence avec Fight Club c'est la réalité. Je me sens plus proche du film de Fincher que le très visuel Wachowski. Pour Palanhuik, la société d'aujourd'hui fabrique les criminels de demain et on en a quand même une belle preuve, peut-être que la révolution serait de mise pour cette époque.

Fight Club est aussi un film controversé, parce qu'il ose parler de souffrance, de fascisme, de sexe, et de terrorisme, donc de choses taboues, certains l'affichent et le critiquent, l'épinglent même comme film raciste (ben voyons, Jeunet pour Amélie Poulain a reçu la même critique et dernièrement La passion du Christ de Gibson... et j'en passe !). Un film hollywoodien qui sauve la face de ces studios et qui nous inflige plus que de superbes coups de poing, un film qui deviendra et qui restera culte. Un film contagieux en tout point et qui défie les lois de la folie, une fin qui vous laissera sûrement bouche bée.
Le seul hic, c'est que les critiques dans Fight Club ne pourront pas nous faire oublier les décors tout propres et trop nickels pour ce qui est d'une "révolution" et la machine d'Hollywood derrière, on sent l'argent qui circule et donc le message peut se fracasser la gueule, pourtant on aurait tort de se priver quand même...


J'aime le fait que ce film se dénonce lui-même, peut-être sans le savoir et ça c'est génial ! Mais n'est ce pas de l'hypocrisie cachée ??

Site du jeu Fight Club
Site Français sur Palahniuk


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