Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Mercredi 22 novembre 2006 à 22:01

En ce moment à l'intérieur c'est liquide et extrèmement fragile, j'ai les oreilles qui me piquent lorsque je sens monté la mer au fond de mes yeux et que j'essaye de tout répimer. J'ai passé du temps à m'évader et rêver mieux pour ma carcasse, hors voilà que le monde réelle s'accroche à mes ailes et s'obstine à tout arracher. Un par un, je sens tomber mes plumes dans un goudron bien noir et bouillant et les gens voudraient que je continuent à lutter, j'emmerde ma force, être faible c'est très bien, et je commence à adorer ça. Je suis repus de fantasmes sur le bonheur qui ne m'attends peut-être pas, est-ce que c'est trop d'en vouloir même un peu même si je sais être bien plus chanceuse que d'autres?. J'aimerais qu'un seul de mes rêves prenne vie et puisse s'achevé sur un sourire, en vérité, j'aimerais qu'on me foute la paix et avoir 8 heures de sommeil dans la gueule, me réveiller aux côtés de mon homme maïs, écouter ce que je veux, manger des peaux de chagrins et grignoter des livres, baiser quand je veux, dormir où je veux et avoir les amis que je souhaite, pleurer quand il me conviendra et avoir une vie à moi sans que l'on me sollicite à tout bout de champs et partir lorsque je veux que l'on m'écoute à mon tour. Au final, j'ai besoin de respirer comme jamais je ne l'ai fait...

En ce moment à l'extérieur ça grouille de monde, j'ai les yeux qui me piquent parce que je ne vois personne.

Vendredi 17 novembre 2006 à 2:59

Si je pouvais mettre ce coeur sur une balance je verrais le poids d'un éléphant s'afficher, mis à part la tonne de graisse qui l'entoure, à l'intérieur c'est tout plein de sentiments étranges qui poussent à la folie, si je pouvais me définir ce serais en tant que clown triste ou comme étant une petite fille bien agaçante, parfois j'observe avec l'attention d'un merlan albinos et aveugle de surcroît ce qui se passe autour sans jamais comprendre l'ensemble, et pourtant ce que c'est bon d'être une pauvre cloche de temps à autre, on fait abstraction des douleurs du passé et de ceux des autres quitte à donner une image bien froide et insensible de notre propre personne.

J'ai beau ne pas comprendre ce qui peut fasciner les gens chez moi et ce qui peut les faire courir aussi vite loin de moi, je m'efforce de changer constamment pour plaire à présent. J'aimerais devenir un personnage de dessin animé dégoulinant de conseils à 2 centimes sur le bonheur et l'art de tendre la joue à son ennemi, une blondinette bonnasse au possible, aux larmes faciles qui trouvent toujours une épaule sur lequel chialer pendant 2 épisodes... Ce qui me faisait pleurer petite lorsque je regardais ces héroïnes survivre à leurs bourreaux c'était le fait qu'elles puissent avoir de nombreux amis, l'aveugle albinos que j'étais avait envie aussi d'être tout aussi bêtasse pour pouvoir courrir se plaindre enfin et révèler des choses qui lui grattait au coeur comme de la bétadine sur une plaie béante. Le problème majeure étant qu'à force de pleurer sous les coups, la connasse albinos elle ne savait plus comment s'y prendre pour geindre et se lamenter. Lorsque les mots arrivaient à sortir, soulagé d'avoir trouvé des sauveurs, ce furent des remarques qui marquent à vie une gamine à moitié con-con déjà usés par ses tortionnaires. Comment on accuse des enfants d'être responsable de la démence des autres?


En revoyant ses ennemies la grande gamine albinos ne sait que dire bonjour et pleurer ensuite dans sa propre cage.
Sans doute que l'albinos n'avait rien compris à la vie et que son coeur était trop plein de conneries et de maladresse, parce que bizarrement en grandissant j'ai enfin compris qu'il était plus facile de lutter seule et de tout gardé en balançant de temps à autre les mots viols, pédophilies et tortures en haussant les épaules que de chialer et attendre qu'on vous prête une épaule, parce que ça ma grande, ça n'existe que derrière l'écran des autres. La mémoire est décidément une chose qui égratigne le coeur, il vaut mieux se taire disait maman.

Photo de Deborah Paauwe ©

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