Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Samedi 28 novembre 2009 à 23:19

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En attente de l'article sur le film documentaire de Laurent courau sur la communauté des Vampyres dont j'avais déjà parlé. Je me suis dépêché (puisque l'on me prévenait de son déménagement) d'allez visiter le Musée des Vampires de Jacques Sirgent, dont le CV est déjà foutrement impressionnant car il diplômé en Histoire de l'art, de langue, de littérature anglaise et Française et de psychanalyse de la littérature. Il a aussi publié un roman "Le Tombeau de Dracula" 1er tome d'une trilogie nommée "Les Voleurs d'Âmes", le second est à paraître au Mois de Mai 2010 sur la Comtesse Erzsébet Bathory. L'homme écrit aussi pour des magazines dont Les Archives du Savoir Perdu. Cet homme ne croit pas aux vampires, mais il en est passionné, ainsi, dans son musée, c'est une véritable salle aux trésors, de livres, de photographies et de breloques fantastiques. Plus question de déménager, Monsieur Sirgent rouvrira peut-être ses autres salles incluant celui dédié à la comtesse de Sang dans 2 mois sûrement, que j'avais vraiment envie de voir. J'ai pût baver sur la première édition française du Dracula de Bram Stocker et de nombreux livres inédits voir inexistants en France sur l'Inquisition, la sorcellerie, les rites de certains pays et les vampires. J'ai adoré effleurer le portrait de la Comtessse Alžbeta Bátoriová-Nádasdy lorsqu'elle avait 8 ans (voir photos à la fin de l'article). J'avais entendu parler de sa salle de reconstitution d'une ruelle de Whitechapel au temps de Jack L'Eventreur mais je penses que je vais devoir patienter longtemps avant la fin des travaux.
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http://paracelsia.cowblog.fr/images/MuseedesVampires36.jpgCe que j'ai apprécié dans ce petit musée exiguë, c'est l'ambiance assez spéciale, le petit jardin étrange dans la cour, et le débit de connaissance des plus hallucinante sur beaucoup de coutumes primitives, anciennes et nouvelles du propriétaire qui est si passionné que son discours est parfois bordélique mais c'est géniale, il a tant de choses à livrer et peu de temps pour pouvoir nous en délivrer toute la teneur que c'est efficace, ça tient éveillé. C'est un voyage littéraire, mythologique, religieux, historique sur l'apparition, l'existence et le phénonomène vampire qui perdure et semble être aujourd'hui à la mode (mais faut voir les conneries qu'on te sort parfois...). En passant par les textes bibliques incluant le vampirisme dans leur dogme, aux traditions vikings et roumaines, c'est proprement captivant, c'est dire que j'étais comme une gamine devant une boîte de bonbons. Ses références cinématographiques du genre est aussi impressionnante sans compter qu'il possède une photographie dédicacé des hommes qui ont interpreter avec maestria le rôle du suceurs de sang. J'ai faillit me prosterner devant celui de Bela Lugosi et celui de Christopher Lee. Il nous a fait comprendre que Twilight serait un sujet tabou mais qu'il répondrait aux questions. Fort heureusement, mise à part une gamine de 10 ans, personne n'en avait envie. J'étais moi-même étonnée par mes propres connaissances sur le thème du vampire, puisque j'avais abandonnée ce sujet pour celui du sérial killer, mais j'étais limite dans mon élément et je le conseille à tout les ptits curieux. Puis ce fut le départ pour laisser la place au groupe cinéma, j'aurais tant voulut rester sachant que
les visiteurs peuvent venir le soir jusqu'à minuit ou 5 heures du matin pour des débats, pour des projections de films, tout un programme... Pour sûr, ce type va me revoir souvent! Mouahaha!




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Musée des vampires
14 rue Jules David
93 260 Les Lilas
Métro : mairie des Lilas (ligne 11)
01 43 62 80 76
Visites guidées et conférences uniquement sur réservation
Les vendredis et samedis de 20 heures à minuit : dîner sur réservation (maximum dix personnes) + un repas complet, une visite guidée, jeux de socièté de vampires et discussions sur le thème de votre choix!
6 euros


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Dimanche 4 novembre 2007 à 4:09

Décidement en ce moment, on m'annonce des choses bien écoeurantes qui me rendent encore plus pitoyablement sceptique quant à la nature humaine, j'étais déjà assez pessimiste, voir misanthrope, pourtant, il y a toujours quelque chose qui fait tout déborder, encore et encore... Juger par vous même.

"
Virginie, États-Unis, une jeune fille noire de 20 ans s'est fait kidnappée, torturée et violée pendant une semaine entière par 6
personnes de race blanche. Ce crime raciste s'est passé le 12 septembre 2007.

Ceux-ci lui ont fait subir les pires sévices, en effet ils l'ont forcée à manger des Rats, et de la merde de chien, l'ont violée à répétition, l'ont poignardée 4 fois dans la jambe, lui ont scalpée le crane et coupée les cheveux, l'ont étranglée à l'aide de corde, l'ont forcée à boire l'eau des toilettes, l'ont forcée à boire leur urine, ils lui ont coupée la cheville...

Les noirs américains se plaignent que les Médias n'en parlent pas assez du fait que ce soit six blancs âgés de 20 à 49 ans qui ont perpétrés cet acte inhumain.
Et nous ici en France ?!! Que dalle non plus...

Malheureusement, on sait tous la guerre qu'aurait déclenchée les Médias occidentaux si c'était une petite fille blanche qui avait été ainsi agressée par 6 Noirs...

Et les bourreaux sont des personnes voulant faire renaitre le Ku Klux Klan.
Comme quoi le passé est toujours d'actualité, se faire torturer parce
que l'on a la peau noire est toujours de mise en 2007, le racisme existe
toujours autant voire même devient pire.

SOUTENEZ LA JEUNE MEGAN WILLIAMS

Voici 2 liens qui parlent de l'affaire:
Dailymotion
You Tube"

De toute les façon en France, 12% d'imbéciles pensent toujours qu'il y a des races supérieurs à d'autres et 30% se déclarent raciste. Le monde me fait vomir.


Photo de Brent Stirton  ©

Jeudi 1er novembre 2007 à 21:51

Peut-être qu'on va me trouver trop sensible (il paraît que c'est très démodé de ressentir des choses) mais à la lecture d'un mot à faire passer au sujet d'une pétition, je dois dire que j'ai d'abord crut à une blague, puis en voyant les photos, j'ai eu des envies de crimes bien torcher.

Figurer vous qu'un connard du nom de Guillermo Vargas alias Habacuc, costaricien, sous prétexte d'être un "artiste" et de faire de "l'Art", a capturé un chien dans un quartier pauvre, et l'a attaché à un coin d'une galerie où il exposait afin de le laisser mourir de faim, face à un public de merde qui n'a pas crut bon réagir une minute contre cette horreur (mais je ne crois pas qu'ils soient tous restés de marbre).

Malgré la pétition qui circule, ce petit enfoiré à été choisit pour représenter son pays à la Biennale d'Amérique Centrale 2008. Une aberration hallucinante lorsque délibérement on laisse crevé une bête au nom de l'Art??? Certes les Performances existent, la douleur infligée aussi, mais elles sont tentés par l'artiste lui-même ou avec la participation de personnes consentantes. Même David Nebreda, qui se laissait dépérir à été sauvé par ses proches alors qu'il n'avait absolument rien demandé. Le chien par contre est un animal et tout le monde sait qu'ils ne comptent pas bien entendu, l'a pas d'avis, c'est un objet de décoration qui doit servir, mais n'importe quoi!

" Une exposition réalisée dans une galerie: le Codex, au Nicaragua, de l'artiste costaricain par lequel arrive la polémique suite à la mort d'un chien pour une oeuvre "Habacuc". L'animal affamé a été utilisé pour son travail "l'Exposition N°1"
Des défenseurs des animaux répudient l'action et demandent d'exclure l'artiste de la Biennale Doriam Díaz | ddiaz@nacion.com.
L'artiste costaricien Guillermo Vargas, plus connu sous le pseudonyme d'Habacuc, est malheureusement devenu très connus à cause de la mort d'un chien.
Quelques défenseurs des animaux au Costa Rica se sont informés de son oeuvre à travers un blog et l'ont accusé hier de cruauté.
Ce qui a été vu à Managua, à son exposition; L'artiste met face au spectateur un chien errant, maigre, malade et affamé au coin de la salle. L'artiste a capturé l'animal dans un pauvre quartier de Managua.
Le chien est mort après des jours dans l'exposition, non loin, un tableau orné de croquettes où est écrit "Tu Es ce que tu lis"; ainsi qu'un message audio avec l'Hymne Sandinista à l'envers, des photos et un encensoir, où 175 pierres sont brûlées avec du crack et une once de marijuana.
Habacuc a dit hier que son oeuvre est un hommage à Nativité Canda, Nicaraguayen qui est mort après avoir été attaquer par deux rottweiler dans un atelier à Carthage. "

Effectivement, en Amérique Latine, parfois des traditions persistes,  les animaux  sont traités au plus mauvais niveau, mais lorsque cela devient médiatique, il faudrait sans doute enfin réagir.

Pour une oeuvre beaucoup plus conviviale, originale, moi je propose qu'on lui arrache les couilles, qu'on l'enferme ensuite dans un zoo, pour lui servir dans une gamelle oxydée ses bijoux de familles, et lui balancer des crachats bien gras à travers ses barreaux! A moins que ce type de crétins ait des problèmes avec le reste du monde et d'associations en tout genre comme il le mériterait.

" Premièrement, il y a de quoi être satisfait par l'ampleur de la révolte des amis des animaux du monde entier suite à l'ignominie commise par ce pseudo-artiste du Costa Rica qui a laissé mourir de faim un pauvre chien dans une galerie d'art.
La pétition a reçu plus de 176 000 signatures en seulement quelques jours et les organisateurs de la Biennale ont reçu des milliers de courriers.
Deuxièmement, l'association italienne OIPA nous annonces les premières retombées de ce mouvement de protestation : l'artiste présente ses excuses publiques et promet de ne plus jamais refaire un tel acte, il promet qu'il ne parlera plus de la mort de cet animal comme s'il s'agissait d'une oeuvre d'art. Les organisateurs de la biennale, inquiets de cette mauvaise publicité, demande des explications à cet artiste et remetent en cause la légitimité de sa présence durant la Biennale et plusieurs associations de protection animale étudient un moyen de poursuite judiciaire contre lui.
Le vice président de la Commission Européenne, lui-même, a envoyé une lettre d'indignation aux médias, demandant entre autres que les portes de l'Europe lui restent close. "

Dimanche 28 mai 2006 à 22:50

Voici une découverte que j'avais perdu de vue depuis bien longtemps, et j'avais envie d'en reparler, vu que j'ai repensé à eux très récemment. Le 10 Octobre 2003 en matant l'émission Tracks sur Arte, je tombe sur un reportage incroyable à propos d'un groupe particulier. Les Hidden Shadows sont un clan d'une cinquantaine de personnes, voir plus, en majorité des Hispaniques et des noirs. Inspirés par Blade et le roman de Poppy Z. Brite "Ames Perdues" (enfin je le suppose), Lord Zillah, Lord Xanatos, Lady Isis et Lady Web fondent un des clans les plus puissants et les mieux organisés de New-York. Mélange entre le gothique, le tatouage, le piercing, le vampire moderne est customisé, canines, lentilles, implants... Je trouve cela fort attirant et intéressant, j'adore les vampyres urbains.
Grâce au net, l'idée s'est propagée au delà du continent américain, pour séduire les européens, donc chercher bien, vous trouverez sûrement un clan pour vous (pour les fans du genre).
Ne vous y tromper pas pourtant, ces personnes ne se considèrent pas comme de véritables vampires à la Stoker, mais des vampyres urbains, tout est dans la tête. J'ai plus l'impression que c'est pour la beauté de la chose et le délire qu'ils le font. Une manière de trangreser les interdits et les genres d'une autre façon, et je suppose qu'il y a une grande volonté artistique derrière.
Enjoy...


"Vampyres, quand la réalité dépasse la fiction"
Un livre de Laurent Courau, photographies de Lukas Zpira à 19, 90 Euros
312 pages, avec un cahier photo couleurs de 16 pages
Sortie officielle d'un documentaire inspiré par le livre le 18 avril 2006 !
Site de Blow Your Mind Prod

RESUME EDITEUR DU LIVRE
"
New York, juillet 2002. Isolé au milieu de quatre cents vampyres déchaînés sur fond de techno hardcore, de métal et de musique gothique, Laurent Courau découvre une scène underground stupéfiante, dont l'existence dépasse l'imagination. Crocs, rituels de magie noire et mode de vie nocturne... Réunis pour la plupart au sein de clans et d'ordres occultes inspirés des sociétés secrètes européennes du XIXe siècle, les vampyres prolifèrent aujourd'hui dans toute l'Amérique du Nord, allant jusqu'à hanter les ruelles pavées de la vieille Europe, les mégapoles japonaises et le dédale des ghettos brésiliens. A la fois récit d'aventures à la première personne, mais aussi réflexion sur les marges du millénaire naissant et collection de témoignages inédits, Vampyres vous entraîne dans les profondeurs de la pop culture contemporaine pour un voyage dont vous ne ressortirez pas indemne. Le film documentaire à l'origine de cette aventure, produit par Avalanche Productions, sortira à la fin de l'année 2006."

Samedi 18 février 2006 à 1:38

"C'est dans les années soixante que le butô, ou « danse des ténèbres », est apparu au Japon, sur les ruines morales d'Hiroshima et de Nagasaki, comme un signe d'hostilité à l'occupation américaine. Son acte de naissance remonte très exactement à 1959, avec une performance intitulée Kinjiki (« les amours interdites »), inventée par Tatsumi Hijikata (1928-1986). On y voyait un adolescent - le propre fils d'Hijikata - simuler l'accouplement avec une poule qu'il égorge entre ses cuisses, et mettait aussi en scène le viol du jeune homme par un adulte. Ce travail extrêmement violent, inspiré par l'oeuvre de Sade mais aussi par Mishima, dit également la tension proprement insoutenable, dans la société nippone, entre amour et aversion pour les modèles occidentaux mais aussi pour la tradition. Le butô a inventé un nouveau corps souffrant à l'échelle planétaire. C'est un corps aux jambes arquées, rétracté, qui se recroqueville sur lui-même avant de s'exténuer comme une fleur calcinée. Le geste, d'une lenteur inusitée, semble renaître depuis le mouvement impossible de la mort et s'échappe par le bout des doigts.
Les mains du danseur de butô, comme en déliquescence, se défont, les doigts semblent pleuvoir. Amagatsu, d'une concentration extrême, prend tout son temps pour dérouler un bras. Les variations infinies des sept corps laiteux, sur scène, hypnotisent l'assistance. Quelques yeux se ferment. Le buste des interprètes s'enroule autour du bassin avant que ne se déploient les mains et les bras. Les doigts font des manières, se tordent et ratissent le poitrail blême comme on ferait avec un peigne aux dents larges. Les bouches, dans ces masques blancs, s'ouvrent et se crispent sur un cri muet tandis que les hanches créent un souple balancement de roseau sous le vent. Toute idée de sexe est absente de ces figures cadavériques puisque les Sankaï Juku, troupe constituée d'hommes sont, dit Amagatsu, «des êtres du milieu entre le masculin et le féminin, un peu comme des hermaphrodites".

"Le Buto est une danse contemporaine japonaise. Buto vient du mot "Bu" qui signifie danser, et "to" qui signifie taper au sol. Cette danse est inspiré entre autre par l'expressionisme allemand, l'après-midi d'un faune interprété par Nijinsky, par la littérature des « maudits d'occident », Artaud, Lautréamont, Bataille, Genet..., également d'une réaction à une tradition sclérosante des arts vivants japonais mais dans la lignée du Nô (lenteur, envoutement, minimalisme, poêsie, même extrême...). La bombe d'Hiroshima fut un coup de butoir pour se remémorer la douleur ou pour tenter de répondre à la question : comment peut-on encore danser après l'horreur d'Hiroshima ? En général cette danse est faite par des hommes et des femmes quasi nus et souvent peints de blanc. (le blanc et le crane rasé fut amené par la troupe des Dairakudakan).

Vendredi 17 février 2006 à 14:22

"La cruauté, bien loin d'être un vice, est le premier sentiment qu'imprime en nous la nature ; l'enfant brise son hochet, mord le téton de sa nourrice, étrangle son oiseau, bien avant que d'avoir l'âge de raison."

Marquis Donatien de Sade



Photo de Queen of Spiders 
©

Mercredi 8 février 2006 à 17:07

Les films de Miyazaki ont remis au goût du jour les créatures du bestiaire imaginaire et des légendes Japonaise. Du mercredi 26 octobre 2005 au samedi 28 janvier 2006 se tenait à La Maison de La Cuture du Japon à Paris, une grande et sublime exposition sur ces créatures, Les Yokai, des plus effrayants aux plus absurdes. Allez voir Pompoko de Isao Takahata, et vous verrez ce que je veux dire...

"Êtres surnaturels, monstres, esprits…: les yôkaï revêtent une multitude de formes et font partie intégrante de l'imaginaire japonais depuis les temps les plus reculés. Avec la modernisation de l'archipel au XIXe siècle, ils furent brusquement relégués au rang de simples superstitions. Pourtant, depuis plus de dix ans, ces étranges créatures suscitent un formidable regain d'intérêt au Japon ainsi que l'attestent les succès fulgurants des dessins animés de Hayo Miyazaki.
Cette exposition retrace l'évolution des yôkaï dans l'art japonais, du Moyen Âge à nos jours. L'ensemble de peintures sur rouleaux, estampes, livres illustrés, kakemono et mangas que présente la MCJP nous plonge dans un univers parfois effrayant, souvent humoristique.
Quelques statuettes aux formes étranges datant de l'époque Jômon montrent que les êtres aux apparence anormales ou effrayantes ont toujours exercé une puissante fascination sur les habitants de l'archipel. Toutefois, c'est au XIIe siècle qu'apparaissent les premières peintures de monstres, alors que le monde des nobles cède la place à la société féodale des guerriers. Reflet d'une société angoissée, une curiosité pour les choses étranges ou grotesques se développe dans la population. A partir de l'époque de Muromachi (1392-1573), les couches populaires, à l'instar de la classe aristocratique, deviennent friandes des peintures sur rouleaux narrant les aventures d'êtres surnaturels maléfiques. Chef-d'œuvre du XVIe siècle, le Rouleau peint des esprits des vieux objets  raconte avec un humour féroce comment les ustensiles mis au rebut se métamorphosent en monstres et se vengent cruellement des hommes avant de se convertir au bouddhisme.
Dans le Rouleau peint du cortège nocturne des Cent Démons, êtres hybrides, démons et autres esprits d'objets forment une joyeuse cohorte qui se fond dans les ténèbres. S'ils rappellent les hordes de voleurs qui, à la nuit tombée, menaient des razzias dans la capitale, ces cortèges d'objets animés témoignent avant tout d'une conception animiste du monde selon laquelle une « âme » - un esprit – réside même dans les êtres inanimés.
L'époque d'Edo (1603-1868) est une période de prospérité pendant laquelle les marchands, forts de leur pouvoir économique accru, créent leur propre culture. Lassés par la monotonie d'un monde en constante paix, à la recherche d'émotions fortes, ils se prennent de passion pour les yôkaï qui deviennent une source inépuisable de divertissement.
Les citadins recherchent le frisson dans les peintures de spectres. Mais d'autres yôkaï ont également la faveur du public : le renard qui change d'apparence pour duper les humains ; l'attendrissant kappa, esprit des eaux qui vit dans les rivières ; l'étrange personnage au cou démesurément long…
Le développement des techniques de l'estampe permet une large diffusion des représentations de yôkaï dont le nombre ne cesse d'augmenter depuis le début du XVIIe siècle. Désireux de recenser de manière relativement scientifique ces êtres surnaturels, le maître d'estampes Toriyama Sekien publie une encyclopédie illustrée. Cette œuvre qui connaît un immense succès donne naissance à tout un courant d'ouvrages dans la même veine et stimule l'imagination d'autres grands peintres d'estampes de l'époque. Les plus célèbres sont Hokusai, dont les squelettes terrifiants et autres animaux fantastiques s'inspirent souvent des ouvrages d'anatomie ou de zoologie provenant de Hollande, et son disciple Utagawa Kuniyoshi qui perpétue avec talent ce style réaliste.
Les remarquables progrès techniques et scientifiques effectués à partir de l'ère Meiji (1868-1912) ont entraîné un désintéressement pour les yôkaï. Cependant, on assiste depuis peu à un renouveau des monstres dans le domaine pictural, principalement dans le manga.
C'est durant l'après-guerre que le manga de yôkaï devient un genre à part entière. Il connaît une formidable popularité dès la fin des années 1960 et contribue largement au boom de l'édition des mangas. Figure emblématique de ce nouveau genre, le dessinateur Shigeru Mizuki s'applique à la constitution d'un inventaire des yôkaï, comme l'avaient fait les peintres d'estampes dans les encyclopédies illustrées. Ses successeurs ont des approches souvent très différentes et vont chercher leurs matériaux de base encore plus loin, dans le Japon médiéval ou la Chine antique... Réputées pour leur grande sensibilité esthétique, les dessinatrices ont quant à elles réussi à s'imposer dans un genre a priori masculin, le manga d'horreur."

MCJP
(Maison de la Cuture du Japon à Paris)

Illustration de Toshio Saeki ©

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