"Le Buto est une danse contemporaine japonaise. Buto vient du mot "Bu" qui signifie danser, et "to" qui signifie taper au sol. Cette danse est inspiré entre autre par l'expressionisme allemand, l'après-midi d'un faune interprété par Nijinsky, par la littérature des « maudits d'occident », Artaud, Lautréamont, Bataille, Genet..., également d'une réaction à une tradition sclérosante des arts vivants japonais mais dans la lignée du Nô (lenteur, envoutement, minimalisme, poêsie, même extrême...). La bombe d'Hiroshima fut un coup de butoir pour se remémorer la douleur ou pour tenter de répondre à la question : comment peut-on encore danser après l'horreur d'Hiroshima ? En général cette danse est faite par des hommes et des femmes quasi nus et souvent peints de blanc. (le blanc et le crane rasé fut amené par la troupe des Dairakudakan).
Paracelsia
† La Madone Anthracite †
Samedi 18 février 2006 à 1:38
"C'est dans les années soixante que le butô, ou « danse des ténèbres », est apparu au Japon, sur les ruines morales d'Hiroshima et de Nagasaki, comme un signe d'hostilité à l'occupation américaine. Son acte de naissance remonte très exactement à 1959, avec une performance intitulée Kinjiki (« les amours interdites »), inventée par Tatsumi Hijikata (1928-1986). On y voyait un adolescent - le propre fils d'Hijikata - simuler l'accouplement avec une poule qu'il égorge entre ses cuisses, et mettait aussi en scène le viol du jeune homme par un adulte. Ce travail extrêmement violent, inspiré par l'oeuvre de Sade mais aussi par Mishima, dit également la tension proprement insoutenable, dans la société nippone, entre amour et aversion pour les modèles occidentaux mais aussi pour la tradition. Le butô a inventé un nouveau corps souffrant à l'échelle planétaire. C'est un corps aux jambes arquées, rétracté, qui se recroqueville sur lui-même avant de s'exténuer comme une fleur calcinée. Le geste, d'une lenteur inusitée, semble renaître depuis le mouvement impossible de la mort et s'échappe par le bout des doigts.
Les mains du danseur de butô, comme en déliquescence, se défont, les doigts semblent pleuvoir. Amagatsu, d'une concentration extrême, prend tout son temps pour dérouler un bras. Les variations infinies des sept corps laiteux, sur scène, hypnotisent l'assistance. Quelques yeux se ferment. Le buste des interprètes s'enroule autour du bassin avant que ne se déploient les mains et les bras. Les doigts font des manières, se tordent et ratissent le poitrail blême comme on ferait avec un peigne aux dents larges. Les bouches, dans ces masques blancs, s'ouvrent et se crispent sur un cri muet tandis que les hanches créent un souple balancement de roseau sous le vent. Toute idée de sexe est absente de ces figures cadavériques puisque les Sankaï Juku, troupe constituée d'hommes sont, dit Amagatsu, «des êtres du milieu entre le masculin et le féminin, un peu comme des hermaphrodites".
Commentaires
Par Rochel le Samedi 18 février 2006 à 18:25
Cet artcile est captivant et inquiétant...
Par Dimanche 19 février 2006 à 21:05
le j'aimerais beaucoup voir cette danse, j'étudie (en surface) le théâtre de l'orient pour le lycée et cela va surement me servir...
Par Dimanche 19 février 2006 à 22:38
le Regarde voir les annonces spectacles au cas où...
Par Jeudi 23 février 2006 à 0:01
le Merci d'avoir enrichi ma culture [ça fait toujours du bien quand on fait de la danse depuis bientot 10 ans] J'aimerais avoir plus d'infos tu sais ou je peux en trouver?
Par Jeudi 23 février 2006 à 0:12
le Pour en voir, tu peux toujours t'informer sur le net niveau spectacle, ou encore voir si ils vendent des vidéos à la FNAC ou Virgin... Ou sur le net carrément.
Par Vendredi 24 mars 2006 à 21:29
le Ca à l'air impressionnant.
Hérétique va ^^, au bûcher.
Hérétique va ^^, au bûcher.
Par Jeudi 2 août 2007 à 16:47
le Les photos m'ont foutu un frisson ...
Agréable malgré tout .
Agréable malgré tout .
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