Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Jeudi 28 septembre 2006 à 23:59


Il y a quelque chose que je ne croyais pas possible de connaître, puisque je ne suis pas de nature jalouse. Je pensais ressentir de l'envie un jour pour beaucoup de chose mais pas celle ci.
Je regarde deux filles qui s'amusent ensemble et qui rient ensemble, et ça me tord le coeur d'une force inimaginable, ça fait si mal de voir tant d'amour et d'amitié, c'est quelque chose que j'ai connu trop tard et que j'ai perdue trop tôt. Je n'ai eu qu'une meilleure amie, et elle est partie aussi vite qu'elle est entrer dans ma vie, je n'ai eu le temps de rien, juste quelques confidences envolées avec elle, des souvenirs perdues, des projets d'avenirs avortés. J'ai fait le vide autour de moi, tellement, que je n'ai plus personne pour me soutenir.
La vérité est que je souhaite parfois n'avoir jamais connu le bonheur d'avoir eu une amie et partagé avec elle, si un jour j'ai crut pouvoir connaître la sollitude, ce n'est rien comparé à ce trou béant en moi, juste parce que je ne sais plus à qui parler le soir, je ne sais plus à qui téléphoner lorsqu'un truc idiot m'arrive, je ne sais plus avec qui rire de choses et d'autres, je ne sais plus avec qui allez voir une expo ou un festival, je ne sais plus avec qui pleurer...
J'envie l'amitié, que j'ouvre les yeux, la télé et les magazines, je ne vois qu'elles, si joyeuse de pouvoir faire confiance à une meilleure amie et s'amuser comme des folles. Un jour, quelqu'un a décidé de m'enlever tout ça, le pire c'est que mes larmes ne veulent plus se taire.
J'aurais voulut rester seule tout le temps et n'avoir jamais goûté à cette magie avec elle, parce que maintenant j'en veux encore et ça me tue de ne pas être capable de gérer ses débordements et ce manque d'elle.


Photo de Charles Lutwidge Dodgson allias Lewis Caroll ©

Vendredi 8 septembre 2006 à 23:55

La vérité est que si j'étais un homme j'aurais épousé ma mère parce qu'elle est ma moitié. J'aime la prendre dans mes bras, la taquiner et lui dire des tendresses, je suis toujours accroché à elle, je rattrape les heures perdues et les maladresses comme je le peux, me refaire de jolies souvenirs en somme. La vérité est que j'ai peur de la perdre, malgré les problèmes c'est quelqu'un qui a toujours été là, ce n'est pas comme dans ces films où les parents sont très attentionnées, lisent des histoires à leurs mômes ou les protège, non, c'était étrange mais j'ai survécut, l'amour c'est surtout beaucoup de masochisme n'est-ce pas.

Ce qui m'a le plus marqué dans ma vie, c'est ce jour de soleil où quelqu'un m'avait frappé et je suis rentrée en larmes chez moi, je ne sais pas à quoi je m'attendais je l'avoue, mais ma tendre maman m'a taper et dis de repartir rendre les coups, pleurer ne servait décidément à rien du tout.
Je sais que c'est cette anecdocte qui m'a rendu à moitié hautaine voir insensible, les pleurnicheurs et les faibles me font soit horreur soit pitié, cependant, je me soigne, je fais comme ma mère, mais dans un langage plus cajolin, j'incite à la rébellion ou à l'ignorance, dans les deux cas la violence est la même, la force est là, les larmes se taisent.

Ca ne fonctionne pas toujours comme
on le souhaite malheureusement, je suis une handicapé lorsqu'il s'agit de réconforter ou d'aider les autres, prendre quelqu'un dans mes bras pour qu'elle se laisse aller, c'est limite de la science fiction, ça me met les seins derrrière le dos, la tête qui pousse à l'intérieur. Me confier aux gens devient périlleux, je ris, c'est nerveux et plus personne ne me prends au sérieux. Pleurer devient un exercice de style Shakespearien, mes lèvres tremblotent, je réprime la douleur qui me monte au cerveau comme un god volumineux et je fais semblant de rire ou je me cache, j'enfouis ma tête dans une chose moelleuse et je hurle, j'essore!
Bien entendu, je trouve qu'il y a de bons côtés à cette éducation sentimentale digne d'un monastère de mauvais film, la souffrance est moins présente, le bonheur n'y est pas pour autant mais ça repose d'être stoïque. Essayons la sodomie avec un air d'ironie et soyons stoïque pendant que la carvane passe, ça peut être drôle non, mais pas douleureux (quoique cela dépends de l'étroitesse du tunnel).

Tout cela pour dire que dans mon coeur c'est la fête des mères tous les jours et l'on s'étonne que je puisse l'aimer si fort cette nana que l'on surnommait l'ogresse parce que ces enfants avaient l'air misérables...

Photos de Hoai Minh ©

Samedi 2 septembre 2006 à 21:48

"Mon unique amour émane de mon unique haine ! Inconnu vu trop tôt et reconnu trop tard. Ô prodigieuse naissance de l'amour qu'il me faille aimer mon ennemi exécré !"
Juliette Acte 1, Scène 5

USA | 1996 | Un film de Baz Luhrmann d'après la pièce de théâtre de William Shakespeare | Avec Leonardo DiCaprio (Romeo), Claire Danes (Juliet), John Leguizamo (Tybalt), Harold Perrineau Jr. (Mercutio), Brian Dennehy (Sampson), Paul Sorvino (Fulgencio Capulet), Pete Postlethwaite (Père Laurence), Zak Orth (Gregory), Paul Rudd (Dave Paris), Vondie Curtis-Hall (capitaine Prince), Des'ree (la Diva)


Les querelles de famille en plein dans la ville de Vérone où se situe l'action de la pièce de théâtre, qui a rendu folle l'Angleterre, publiée en 1597.
L'histoire de deux familles qui se haïssent et de leurs deux enfants qui vont s'aimer comme jamais aucun couple ne s'aimera.
L'histoire d'une passion furieuse replacée dans un contexte contemporain comme elle le fut à son époque.

Romeo et Juliette est avant tout une légende italienne, elle est passée par la France avant d'arriver jusqu'aux oreilles des Anglais. Avant que Shakespeare ne la réécrive en 1595. Cette pièce appartient à la période lyrique de Shakespeare et ne sera publiée qu'en 1597. Lors de la première, la pièce est un grand succès.
Ensuite, cette histoire sera adaptée au cinéma, mais rien de vraiment neuf. Le Romeo + Juliette de Baz Lurhmann est l'adaptation classique la plus réussie avec celle de MacBeth par Kurosawa (sans compter sur West Side Story, adaptation retravaillée bien sûr et le Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli).

Si vous n'avez pas vu Ballroom Dancing de Luhrmann avant l'évenement Romeo + Juliette c'est dommage, parce que vous auriez compris que Luhrmann aime la danse, les retranspositions et les histoires d'amours particulièrement acidulées. C'est bien navrant que l'on ne parle que de Moulin Rouge et de Romeo + Juliette, comme il est dommage que l'on se rende compte assez tard du talent de Caprio perverti par ce succès sans précédent.

Luhrmann réinvente le classique de Shakespeare pour nous surprendre et dépoussiérer un texte magnifique.
Le prologue est un petit bout de la tragédie et elle est représentée par la télévision du début. C'est une sorte de mise en abîme, on nous montre sous forme de mini clip, les moments les plus importants du film, disons plutôt une bande annonce dans l'annonce. C'est comme les pièces de théâtre ou l'ouverture de films, au début de l'acte, on retrouve la distribution des personnages et une espèce de mise en garde.


Baz Luhrmann avec un humour feint, reprend nombre de techniques (clichés) hollywoodiennes pour ironiser les procédés. Le texte classique est bien conservé, c'est ce qui fait ce décalage follement original avec les scènes violentes et modernes. Nous avons des références aux films de western juste au début du film, dans la prestance des duels et la musique. Pendant le bal costumé, l'on voit un Romeo en chevalier et une Juliette pure et douce en ange, ce qui renforce leur rôle dans l'histoire et leur destin, la transgression d'un Romeo qui se rend sur le territoire de son ennemi, la mort de Mercutio, le déchaînement des fatalités appuyé par les conditions météorologiques. La statue d'un saint qui est toujours là pour appuyer un destin fatal. Le fait que Romeo achète le poison après que le père se soit rendu compte que la lettre n'est pas arrivée est une lubie du cinéaste pour appuyer l'effet dramatique car dans la pièce, ces faits sont bien mis en parallèle.

Les acteurs m'ont plut à tous point de vue, Claire Danes (mon héroïne de "Angela 15 ans") en Juliette c'est le pied total, Harold Perrineau (mon héro de "Oz") en Mercutio est incroyable, Pete Postlethwaite en Père Laurence est terrible, John Leguizamo en Tybalt vaut carrément le détour, il y a une telle violence dans l'amour et la haine de chacun que mon coeur, à la projection du film à faillit exploser. Sans doute que la BO et le décor et les couleurs ont aussi beaucoup joués, tout comme ça l'avait fait pour Ballroom Dancing.

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