http://paracelsia.cowblog.fr/images/Lineblack.jpghttp://paracelsia.cowblog.fr/images/IngarKrauss6.jpgLorsque j'étais petite, il y a eu énormément de malheurs et de traumas qui ont cassés ma perception du monde et des gens. Je n'ai jamais été réellement sincère avec les autres, le jeu des pseudos et l'idée du clown triste étaient des passe-temps. Je faisais et disais n'importe quoi, tout plutôt que d'être "vrai" et me confier véritablement, d'affirmer mon côté mélancolique. Je passais pour la nana louche, l'excitée ou la weird du groupe, la petite black qui adorait les chansons bizarres, aimait les extrèmes et les films atypiques, celle à qui il manquait une case. Petit à petit, même le jeu du clown triste m'a très vite gonflé. Certes, c'était un bon moyen d'approche et tout le monde t'accepte, pourtant, je me suis très vite aperçut qu'être seule me plaisait mieux. J'ai alors limité mon groupe d'alibis, pour n'avoir que des gens qui me plaisaient. Je n'ai plus fait attention à ce que je racontait, ni aux blessures et aux colères que cela pouvaient provoquer. La vérité, être directe était un moyen d'être enfin moi-même sans pour autant me dévoiler, tourner autour du pot n'a jamais été mon fort, surtout avec les garçons, mais il faut croire qu'une nana qui veut juste baiser c'est beaucoup moins sexy et mignon qu'une sainte nitouche. Dans les toilettes de la fac on parlait dans mon dos de mon côté froid et prétentieux parce que avouons le, je méprisait quasiment tout le monde, mon cafard était devenu mon miroir sociable tandis que j'attendais qu'il finisse de minauder auprès des autres, rien que pour lui faire plaisir je la bouclais et je branlais autre chose, je suis restée la nana over blasé. Cela devient ridicule le jour où l'on s'approche de toi pour te parler et t'annoncer qu'en fait "Tu es une fille sympas, j'ai toujours crut que t'étais méchante", avec ma tronche je n'ai jamais bien compris comment je pouvais inspirer ça. A la mort de mes amis, je me suis sentie vide et abandonnée, j'ai tenté d'être moins sélective, moi qui ne savait plus comment communiquer, j'ai essayé de broder mes demandes, d'être moins directe et d'aimer le contact, de discuter, encore et encore, comme jamais je ne l'avais fait pour tout justifier, écrire de gros pavés pour expliquer ce que je ressentais, être docile, m'intéresser même d'une oreille aux vieux problèmes des autres, d'être un peu sainte nitouche pour avoir du cul afin de rassurer les bites pathétiques qui m'avaient juste fait rire quelques minutes, et les effets récoltés bien entendus ont été des catastrophes, des trahisons étranges et des prises de têtes hallucinantes qui m'ont aussitôt remise dans le droit chemin. Après le chaos, je me relève secouée mais pas vaincue, je me suis annihiler afin d'être aimer et on m'a chier dessus. Je redeviens la garce, la bizarre et la salope, la dédaigneuse pour son bon plaisir, qui se fout bien qu'on l'assasine ou qu'on la déteste. Insensible, taré, perverse, étrange, je me contrecarre des superlatifs et des adjectifs stupides qu'on me prête, pour ne serais-ce qu'attirer de la morgue de ma part, il faudrait peut-être que je puisses ressentir autre chose que de la pitié ou de la curiosité hypocrite envers les imbéciles. Je suis las des gens qui se plaignent et se complaise dans leur merde en poursuivant un cycle infernal qu'ils ont crées et ne veulent plus briser, ras la moule des types sans couilles qui n'assument rien et se transforment peu à peu en midinette impatiente de rencontrer leur prince charmant. Je ne suis qu'un morceau de chair fraîche à disposition des rapaces comme tout le monde et qui picore pour sa survie.
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Photo d'Ingar Krauss ©