Ce qui m'a le plus marqué dans ma vie, c'est ce jour de soleil où quelqu'un m'avait frappé et je suis rentrée en larmes chez moi, je ne sais pas à quoi je m'attendais je l'avoue, mais ma tendre maman m'a taper et dis de repartir rendre les coups, pleurer ne servait décidément à rien du tout.
Je sais que c'est cette anecdocte qui m'a rendu à moitié hautaine voir insensible, les pleurnicheurs et les faibles me font soit horreur soit pitié, cependant, je me soigne, je fais comme ma mère, mais dans un langage plus cajolin, j'incite à la rébellion ou à l'ignorance, dans les deux cas la violence est la même, la force est là, les larmes se taisent.
Ca ne fonctionne pas toujours comme
on le souhaite malheureusement, je suis une handicapé lorsqu'il s'agit de réconforter ou d'aider les autres, prendre quelqu'un dans mes bras pour qu'elle se laisse aller, c'est limite de la science fiction, ça me met les seins derrrière le dos, la tête qui pousse à l'intérieur. Me confier aux gens devient périlleux, je ris, c'est nerveux et plus personne ne me prends au sérieux. Pleurer devient un exercice de style Shakespearien, mes lèvres tremblotent, je réprime la douleur qui me monte au cerveau comme un god volumineux et je fais semblant de rire ou je me cache, j'enfouis ma tête dans une chose moelleuse et je hurle, j'essore!
Bien entendu, je trouve qu'il y a de bons côtés à cette éducation sentimentale digne d'un monastère de mauvais film, la souffrance est moins présente, le bonheur n'y est pas pour autant mais ça repose d'être stoïque. Essayons la sodomie avec un air d'ironie et soyons stoïque pendant que la carvane passe, ça peut être drôle non, mais pas douleureux (quoique cela dépends de l'étroitesse du tunnel).
Tout cela pour dire que dans mon coeur c'est la fête des mères tous les jours et l'on s'étonne que je puisse l'aimer si fort cette nana que l'on surnommait l'ogresse parce que ces enfants avaient l'air misérables...
Photos de Hoai Minh ©