Un jour il recontre dans l'avion Tyler Durden, un type avec des idées fantaisistes qui fabrique du savon. Lorsque Jack rentre chez lui, c'est pour s'apercevoir que tout son appartement a brûlé. Il décide d'appeler Tyler, il ne saura jamais pourquoi, mais cet appel a scellé son destin.
Bon sang ! Attention, accrochez vous, on en rêvait d'une sortie ciné, le jour où le bouquin à rendu dingue la moitié des bibliophiles. Je ne peut pas parler de Palahniuk, mais c'est un auteur à connaître d'urgence, qui n'est malheureusement pas traduit comme il faudrait. Pour aller plus vite, lisez Fight Club, Choke, Survivant, Le Festival de la Couille et autres histoires vraies, Berceuse et Monstres invisibles.
Ce film culte, monstre cinématographique avec des effets spéciaux bien utilisés et adaptés, une couleur sombre et limite qui pourraient nous rappeler les films de Jeunet et Caro. Fincher, réalisateur du très très bon film Seven où Brad Pitt se démarquait déjà de ses anciens rôles de playboy de toilettes pour Dames, sait manipuler les effets visuels (Le Retour du Jedi, L'histoire sans fin).
Tout comme le bouquin dérange par ses idées chaotiques et très anarchistes (même plus anarchiste que les vrais anarchistes), où l'on nous réveille à coup de phrases bien pensantes, critiques de la société, de notre dépendance face à cette société, on nous exhorte presque à une nouvelle révolution pour changer ce monde.
Le manque de sommeil de "Jack" rappelle celui des héros de Seven, et "Jack" pète aussi une durite, vous avez dit schizophrène ??? Là nous avons un degré de schizophrénie incroyablement absurde et drôle, mais tout aussi surprenant, car ce film sous acide nous révèle un scénario bien ficelé, des effets visuels surprenants, des acteurs tellement bons que c'est une véritable jouissance, des notes d'humour complètement décalé, et une Helena Bonham Carter comme je l'avais jamais vue, Edward Norton qui nous fait jouir en prime. La violence vibrante du film ne laissera personne debout, au sortir des salles obscures, beaucoup adhérant déjà aux idées de Tyler ont sérieusement viré philosophe et un soi-disant club où l'on se ferait aussi mal que dans le film existerait sur Paris et dans d'autres pays.
Mais il faut se méfier. Sous la violence froide du film se cache un film très intelligent avec des réflexions communes : faut-il une raison matérielle pour que l'homme vive ? Toutes les marques y passent et se font tailler le costard, la critique de la société de consommation est le fil conducteur, il faudrait que l'on puisse arrêter de nous imposer des pensées ou des modes, ce qui ne sera carrément pas facile vu les faits du moment. Nous sommes tellement conditionnés que l'on se voit transformer en moutons, en grippe-sous ou en gamins pas contents qui se révolteraient hypocritement contre leurs parents, alors que dès notre entrée au monde, nous somme pris pour des animaux domestiques, de vrais cons en somme. Le pire c'est que certains le savent mais adorent ça - voir Matrix qui soutient la même thèse en fait - cependant, la différence avec Fight Club c'est la réalité. Je me sens plus proche du film de Fincher que le très visuel Wachowski. Pour Palanhuik, la société d'aujourd'hui fabrique les criminels de demain et on en a quand même une belle preuve, peut-être que la révolution serait de mise pour cette époque.
Fight Club est aussi un film controversé, parce qu'il ose parler de souffrance, de fascisme, de sexe, et de terrorisme, donc de choses taboues, certains l'affichent et le critiquent, l'épinglent même comme film raciste (ben voyons, Jeunet pour Amélie Poulain a reçu la même critique et dernièrement La passion du Christ de Gibson... et j'en passe !). Un film hollywoodien qui sauve la face de ces studios et qui nous inflige plus que de superbes coups de poing, un film qui deviendra et qui restera culte. Un film contagieux en tout point et qui défie les lois de la folie, une fin qui vous laissera sûrement bouche bée.
Le seul hic, c'est que les critiques dans Fight Club ne pourront pas nous faire oublier les décors tout propres et trop nickels pour ce qui est d'une "révolution" et la machine d'Hollywood derrière, on sent l'argent qui circule et donc le message peut se fracasser la gueule, pourtant on aurait tort de se priver quand même...
Site du jeu Fight Club
Site Français sur Palahniuk
Quant à Palahniuk, je n'ai lu que Monstres invisibles et Choke. Ca m'a semblé tout de même très dans la dernière mode de la littérature américaine. C'est plaisant, mais parfois un peu attendu. On s'attend un peu trop à être choqué. Du coup, ca finit par être cousu de fil blanc.