Corée du Sud | 2003 | Un film de Park Chan-Woo | Avec Choi Min-Shik (Oh Dae-Soo), Yoo Ji-Tae (Lee Woo-Jin), Kang Hye-Jeong (Mido), Yoon Jin-Seo (Lee So-Ah), Kim Byeong-Ok (M. Han)
Un jour, un père de famille est enlevé sans raison apparente et se retrouve enfermé dans une chambre, sans fenêtre, sans espoir de sortir, drogué parfois, et ce pendant plus de 15 ans. Son seul lien avec le monde est une télévision, par laquelle il apprend qu'il aurait tué sa femme.
La haine va permettre à Dae-Soo de survivre et sortir pour commencer par retrouver les commanditaires de son calvaire.
Le cinéma asiatique est hybride, contemplatif mais se suffit largement à lui-même. Ce film déjà culte (comme toujours) de Park Chan-Wook est un mélange entre manga et folie furieuse d'un réalisateur à l'apparence calme. Le niveau émotionnel du film est très intense, mon amie n'en a pas cru ses mirettes et son pauvre coeur.
Old Boy est surréaliste et sa bande originale souligne cet effet, entre tango, classique et orchestral, c'est une folie pure, avec des images surprenantes, tout dans l'excès avec quelques notes acides sur les moeurs et le regard sur une société consommatrice (la télévision devient amie, maîtresse, dieu en somme). La force de ce cinéma est de mélanger toute forme d'histoire et de culture, Kafka croisant Akira par exemple... Oh Dae-Soo enfermé dans sa petite chambre, vit le même calvaire qu'un Monte Cristo ou le héros du film de Noé "Seul contre tous". Mélangez ceci à des scènes de tortures implacables et du karaté et vous obtenez un film incroyable et complètement hallucinant (sans avoir fumé !).
Old Boy est devenu plus qu'un film culte dorénavant et a bénéficier d'un bouche à oreille que je n'aurais jamais cru possible, je suis assez heureuse que le cinéma asiatique devienne peu à peu une réalité, même si les remakes Américains me mettent quelque peu sur les nerfs.
Le "Hallyu" qui regroupe la nouvelle vague Coréenne cinématographique, n'a rien à envier à Hollywood d'ailleurs ni au Festival de Cannes (de quoi les faire baver), ce phénomène fait rage en Corée et les films (drame, romance, thriller, animations...) gagnent nos salles obscurs et ce n'est pas pour me déplaire, il est favorisé par la politique des quotas instaurés par les autorités coréennes, celle ci obligeant les salles à diffuser des films locaux pendant un certains nombres de jours. Ainsi, la production cinématographique nationale se retrouve protégé de l'hégémonie Hollywoodienne et devient autonome. Un rêve que n'a jamais pû réaliser le cinéma français par manque d'appui ou de films intéressants sans doute.
A ne pas manquer "Sympathy for Mister Vengeance" qui est le premier volet d'une trilogie de vengeurs haineux dont fait partie Old Boy et dont "Sympathy For Lady Vengeance" clos le tout, c'est tout aussi génial et ça se consomme sans limite.