USA | 2002 | Un film de Richard Kelly | Avec Jake et Maggie Gyllenhaal (Donnie et sa soeur), Jena Malone (Gretchen Ross), Mary McDonnel (Rose Darko), Drew Barrymore (Karen Pomeroy), Noah Wyle (Dr Monitoff), James Duval (Frank), Patrick Swayze (Jim Cunningham)
Alors que tout le monde se précipitait dans les salles obscurs pour aller visionner Astérix, Mission Cléopatre (no comment), moi et mon amie nous dirigeons vers l'affiche la plus intriguante, où l'on voit un lapin bizarre géant, le ton est donné, à coup sûr, soit c'était énorme soit c'était du mauvais goût...
Pour moi, c'est un film principalement centré sur l'adolescence, sur fond de musique des années 80 (INXS, Tears for fears, Joy Division, Duran-Duran), un environnement banal qui ressemble à une prison doré, sauf que Donnie n'est pas du tout "banal" et on va s'apercevoir que personne ne l'est. On se pose beaucoup de questions pour ensuite se faire sa propre idée du film car la fin est trouble, c'est un long-métrage qui a l'air d'échapper même à son réalisateur-créateur, car il y a beaucoup de directions incontrolées (vu que c'est sa première réalisation ou c'est peut-être voulut afin de créer des pistes). Disons qu'on a l'impression que l'auteur n'a pu arriver jusqu'au bout de toutes ses idées...
Cependant l'histoire est très bonne et orginale, il nous balade entre illusion et réalité, tout comme le ferait Lynch. Dès le début du film, on nous plonge dans un mal-être récurrent, lorsque le long panoramique sur une route nous montre Donnie couché sur le sol et hébété cela nous rappelle les personnages perdus des movies lynchéens. Retour ensuite au puritanisme où la petite ville se met à adorer un gourou sous les traits de Swayze qui dit pouvoir régler tous les problèmes grâce à des bonniments tout à fait ridicules.
Le passage le plus génial est lorsque Donnie devant l'assistance va au micro et le traite d'antéchrist. On supprime alors les romans littéraires où certains mots "impurs" apparaissent, juste avant de se rendre compte que ce soi-disant gourou est un... (je ne vais pas gâcher la suprise). Donnie est un jeune garçon très intelligent et marginal, il est pour moi cette faille temporel dont il parle pendant la moitié du film, je penses que le lapin qu'il voit n'est pas là pour rien, je crois qu'il est au courant de tout ce qui va arriver dans le film, mais qu'il a volontaire oublié certaines choses pour ne pas souffrir, qu'il pense pouvoir tout changer avant que cela n'arrive, mais que rien ne marche.
C'est une nouvelle expérience cinématographique loin des studios d'Hollywood, on s'attache à la schizophrénie de Donnie et à ces adolescents complètement annihilés par une banalité sans fin et des parents qui me font penser aux trips famille, joie et religion de certains films hollywoodiens d'antan, des poulets en carton pâte pour résumé...