J'ai appelé cela les 3 grâces lorsque j'étais à la fac, je m'explique, 3 actrices qui représente à merveilles les catégories énoncés au cinéma. Les gagnantes sont:
1.Catégorie folle : Bette Davis alias Jane Hudson dans «Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?» de Robert Aldritch (1962).
Première frayeur premier amour lorsque j'ai visionné ce film petite (ma grand-mère adoptive m'a fait voir de ces choses !), donc je vois Jane Hudson sous les traits de Bette Davis, affreuse, mauvaise pire qu'un monstre, qui torture sa sœur et qui continue à se prendre pour une star, qui continue à s'habiller comme à ses débuts d'enfant star, c'est à vous faire peur franchement. Mais sincèrement, elle m'a fait très bonne impression, j'ai été fan et ce film représente bien la folie comme je l'imagine, version féminine (jalousie, hystérie, vengeance, petites piques, quête de la jeunesse etc…). Chaque fois que Jane apparaissait à l'écran j'en avais des nausées.
Je vous fait quand même un petit résumé de ce superbe film: Jane et Blanche Hudson sont deux sœurs. Jane Hudson, est une véritable enfant vedette dans les années 20, grâce à une chanson reprise par toute l'Amérique. Mais passée l'adolescence, le public l'a complètement oubliée. Et c'est sa sœur, Blanche, qui devient célèbre à son tour, en devenant une actrice de cinéma renommée. Un terrible accident de voiture va mettre fin à sa carrière, la rendant complètement dépendante de sa sœur aigrit. Au fil du temps, on découvre le vraie visage du mépris, de la rancœur d'une Jane Hudson que la célébrité perdue à rendu complètement folle.
Mention spéciale de la folie pour Asia Argento dans «Le livre de Jeremy», Andrea Ferréol dans «La grande bouffe» et Samantha Eggar dans «Chromosome 3»
2. Catégorie Putain : Ornella Mutti alias Cass dans «Contes de la folie ordinaire» de Marco Ferreri.
Emerveillement devant une très belle Ornella Muti en proie à ses démons et à la violence de ses amours. Bizarrerie qu'est le personnage de Cass qui représente la folie et le désir en un, l'amour et la mort. Insoutenable solitude et désespoir d'une beauté face à celui de l'homme qu'elle aime et qui s'enfonce avec elle dans une passion plus que troublante. Meurtrie par la vie, Cass paraît froide et mécanique, une poupée jolie sans vraiment d'intérêt, mais lorsqu'elle s'enfonce une épingle géante dans la mâchoire, on s'intéresse soudain à ce sujet complètement hallucinant, cette prostituée des beaux quartiers n'est plus un objet de désir, elle devient une femme que sa situation a brisé. L'homme qu'elle aime essayera de lui offrir une nouvelle vie, mais elle n'arrive plus à retrouver l'innocence perdue. Alors par dépit, Cass un jour, enfonce son épingle à nourrice dans son vagin. Et face à cette horreur, son homme la quitte et ne l'aide pas. Elle finira par se trancher la gorge.
Femme en souffrance, les putains au cinéma ne sont pas des
femmes qui aiment véritablement leurs situations, elles ont l'air de souffrir
plus que les autres, mais ce sont celles qu'on entend hurler le plus en
silence. En passant par la petite Jodie Foster qui joue le rôle d'Iris dans
un «Taxi Driver» dément et cruel jusqu'à Julia Roberts dans un «Pretty Woman»
romantique et soft, c'est toujours le rêve qu'un jour on puisse les sortir d'un
cauchemar qui hante ses âmes creuses.
3. Catégorie Castratrices : Elisabeth Moody alias Vera Cosgrove dans «Braindead» de Peter Jackson.
C'est fun, c'est complètement loufoque, mais la mère de Peter Cosgrove représente le pire de ce que peut-être une castratrice, empêchant son fils d'évoluer dans une autre sphère que la sienne, lui interdisant tout bonheur et plaisir, interdisant son désir. Et souhaitant le réduire en un petit jouet, son tout petit bébé qui ne lui désobéi pas et qui lui restera fidèle toute sa vie, d'ailleurs à la fin du film, elle veut le reprendre dans son ventre.
Tout gérer, prendre toutes les décisions importantes, décider, savoir mieux que son conjoint, son enfant, ce qui est bon (pour lui, surtout), bref c'est une forme de déresponsabilisation de l'autre qui joue. Carrément rien à voir avec une femme forte et qui mène le front à la Ellen Ripley. Les castratrices se retrouvent souvent dans des films d'horreurs allez savoir pourquoi c'est une bonne recette pour expliquer les comportements de fou furieux des rejetons, rien que le cas de Norman Bates est un exemple à lui seul.
Les femmes deviennent des mantes religieuses qui achèvent
les hommes à force d'amour et d'attention. Les gros bonnets de Russ Meyer
mettent souvent à exécution leurs idées de castrations en soumettant l'homme à
n'importe quel prix. Le plus bel exemple moderne étant quand même celui de Bree
Van De Kamp de la série «Desperate Housewives», une femme qui dénigre
ouvertement son mari devant les enfants, et devant les amis, qui dirige tout et
ne laisse rien transparaître et voudrais que tout soit toujours parfait sans
prendre conscience de l'agacement que cela provoque au sein de sa famille.
Photo 2: "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" de Robert Aldritch ©
Photo 3: "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri ©
Photo 4: "Chromosome 3" de David Cronenberg ©
Photo 5: "Conte de la Folie Ordinaire" de Marco Ferreri ©
Photo 6: "Braindead" de Peter Jackson ©
Photo 7: "Desperate Housewives" de Marc Cherry ©
Du grand, du beau, du monstre.