En 1884, le Dr Treves découvre l'existence d'un homme étrange: John Merrick,
véritable bête de foire, abandonné de tous en raison de son physique
repoussant, qui vit dans une cage, est battu par son propriétaire et ne
sait rien du monde extérieur. Intéressé alors par ses difformitées et
voulant à tout prix l'étudier, le Dr Treves rachète John à son
propriétaire. Et c'est en l'étudiant qu'il va découvrir que derrière
cet être apeuré et hideux se cache un être intelligent et doué de
sensibilité.
Il y a des films comme ça qui vous rendent malades et vous donnent envie de haïr tous les Hommes. Ce que j'ai retenu d'Elephant Man c'est ce cercle vicieux d'utilisation d'un Etre humain au profit d'autres Etres humains, le pauvre Merrick sera une bête de foire toute sa vie que ce soit dans la misère ou parmi les bourgeois qui le tolèrent simplement parce qu'il est l'amusement et l'excentricité du moment. Plus que l'histoire, c'est le spectacle visuel qui séduit, car il nous rapelle le fantasmagorique du 19ème siècle du cinéma de Méliès principalement. Lynch travaille sur la naissance de la philantropie (l'Homme s'intéresse véritablement au corps) et il mélange ça à la mentalité de Merrick et de son propre univers qu'on lui connaît. A la fin lorsque Merrick décide de mourir, on voit cette maquette de cathédrale qui nous rappelle les références de Lynch (Quasimodo). Merrick décide qu'il est comme tout le monde et doit mourir comme tout le monde: digne. Il voit sa mère et l'on sait qu'il meurt, on voit ce qu'il voit et ressent.
On connaît les monstres de Lynch, thème récurrent dans ses films. Après le mélange entre réalité et rêve, il utilisera sûrement l'histoire de Merrick pour faire accepter le monstrueux dans la société tout comme le fait peut-être Tim Burton, en faisant passer les humains pour des monstres alors que les créatures sont sensibles.
J'ai apprécié l'hommage rendu aux vieux films et à Méliès. Le film est touchant et même vous arrache une larme si ce n'est du dégoût, mais pas pour Merrick.