Surexcité, je feuillette en transe, c'est dire si ça fait passer le temps... Je me suis relut, j'ai sauté les passages trop détaillez de choses que je voulais occulté. Je m'étais inventé un interlocuteur qui se nommait Pierrot et je lui écrivait des sensations, mes problèmes et mes journées, parfois même il me faisait des minis questionnaires, c'était à l'époque où je passais mes journées à l'hôpital pour des tentatives foireuses de suicides, à cause d'un garçon, à cause de tout ce qui bouillonnait à l'intérieur de ma tête, de ma mère, et j'écrivais, entre un lavage d'estomac et des prises de sang à répétition. Bref, une adolescente de plus à la ramasse.
J'apprends des choses gênante en me relisant, j'ai eu aussi envie de tout brûler pour que personne ne puisses retrouver ses feuilles et se moquer, c'est si moche ce que je raconte, puérile aussi, la honte assuré et les fous de rire dans les chaumières. J'avais notamment des périodes assez étrange à qui j'avais donné des noms... Mardi 5 Novembre 1996, je lis que "je suis dans un état lamentable, aujourd'hui, je crois que ma propre existence devient trop lourde pour moi, c'est tout ça ma période Deep Purple", Picasso avait sa période bleue, moi j'avais la deep purple. Le même mois (et là j'avais complètement oublié), je m'étais mise la tête dans les toilettes "pour retirer les crasses de mes idées choquantes", je voue aussi trois chapitres à Kurt Cobain et Daniel Jones de Silverchair que je découvrais. Finallement vers 1999, ça devient plus calme, je suis proche de l'asile mais consciente, "je suis malheureuse et je fais semblant d'apprécier ce qu'il y a autour de moi". En gros c'est après l'an 2000 que mon journal reçoit un peu de soleil, ce qui fait sincèrement plaisir, cela m'aurait fait mal d'être une lourdingue toute ma vie...
Photo de Emmet Gowin ©