Je suis resté amoureuse d'un garçon pendant plus de 15 ans, ensuite, je me suis éprise d'un vieil artiste bohème qui avait le pouvoir de me faire jouir juste en prononçant mon prénom. Seulement voilà, après 3 ans et 10 mois avec le choufleur, je ne ressentais toujours pas ce genre de chose, cette espèce de boule de chaleur intense qui vous traverse le corps et vous fait frémir, vous avez dès lors envie de vous soulager n'importe où et de le maudir en silence cet Être qui semble avoir plus d'emprise sur vous qu'une charlotte aux fraises.
Je revoyais ce petit garçon têtu et rebel qui aimait cogner et recevoir des coups partout, pendant plus de 15 ans j'ai entretenu le mythe d'un "bad boy" au coeur tendre qui aimait me chuchoter des mots salaces à l'école primaire et qui essayait de me protéger sans trop s'impliquer. Pour me venger de ne pas l'avoir, bien sûr que la petite idiote que j'étais à fait n'importe quoi, et ça me faisait hurler de rire lorsque sous la table de la cantine, les garçons me faisaient des débilités incroyables, juste parce que je savais que c'était son trip à lui. Comment raconter que l'on se débauche pour oublier l'amour et ne pas se laisser anéantir par la haine, se laisser faire, se laisser massacrer juste parce qu'il ne vous aime pas comme on le voudrais, parce que vous avez des secrets bien trop moche.
Petite, on m'a toujours pointer du doigt, je n'avais pas d'autres choix que de subir et ne pas me plaindre, parce que forcément, c'est moi qui provoquait les horreurs que l'on m'infligeait (thanks mom!). On m'a imposer des docteurs, ainsi qu'un psychologue idiot et toujours j'ai fermé ma gueule, ma mère n'aime pas le scandal. Alors, quand l'homme bobo est entré dans ma vie, j'ai crut pouvoir faire ce que l'on m'a toujours interdit sous peine de coups: pleurer. Mais l'empathie est une horreur, j'ai détesté cela, s'apitoyer sur mon sort... Quelle horreur! Je n'ai jamais put finir le récit de mon enfance et de mon adolescence puisqu'il pleurait à ma place, il me volait ma colère et mes sentiments, je cherchais une oreille et pas la compassion, elle ne me servait pas, alors il y a eu la passion, le sexe sauve toujours tout et améliore ma vie avec les autres. Je reçois du plaisir, des mots et de la chaleur, lorsque cela deviens extrème, je me sens exister. Mon ami bobo m'a donné des frissons à en décrocher la machoire de la Joconde, mais il m'a aussi assasiné, car il sentait une soi disant douleur en moi qui l'effrayait, un amour beaucoup trop fort qui le troublait... Les hommes ont de ces excuses!
Mon choufleur était fragile et timide, il faisait tout à l'envers, le genre de garçon qui me donne envie de tout lui prendre et de partir le lendemain sans nouvelle. Mais il a fait cette chose bizarre et inattendue qui m'a persuadé de rester; le bougre ne couchait pas le premier soir, ni le second, ni la première semaine, ni la seconde... Pour le défi, j'étais resté. Alors je lui ai raconté avec mes spasmes et mes cris mon histoire, le choufleur ne fuit pas (c'est bien connu) mais il se marie en salade et s'effeuille comme une madeleine, et cela ne m'a jamais rebuté, puisque c'est le premier garçon qui m'a embrassé sur la bouche. Et hier, j'ai ressenti ce frisson, fini le bobo et l'amour de la petite école.
Je suis une pastèque presque mûre avec énormément de pépins, je serais mangeable le jour où je pourrais tout raconter...
Tableau d'Egon Schiele ©
Je souhaite donc à la pastèque de faire un bon ptit some histoire d'être en forme demain... et qui sait, finir par murir ( parce que moi j'aime les pastèques bien mur qu'on peut manger (l)_(l) )
(k)