Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Jeudi 25 octobre 2007 à 3:41

Je croyais pouvoir éviter certaines choses, me changer, mais ça a été pire que tout. En voulant me métamorphoser en héroïne, je suis devenue une drogue faible. La peau autour du coeur est un calcin vermillon qui bouillone se repaît de drames, dévaste tout et ne fait que me rendre ignoble. Je blesse, je coupe, je lascère, je gerbe, je masturbe, ça devient une orgie de mots et de sentiments mal consommés, de maux las, de mots plats, de molards écoeurants...
Comment leur dire que ce virus qui se répand et s'étend est quelque chose à l'intérieur qui se renforce, que les larmes n'y changent rien, que les cris et les violences ne marquent pas puisque le fer rouge qu'on vous a imprimer au fond fait beaucoup plus de ravage sur le long terme, qu'il se larve et grossit, devient informe en se nourrissant de vous, des craintes, peurs, reproches, complexes, du passé, des crises...
Comment tenir debout encore et encore en se levant, en essayant de s'apprécier, se forcer à aimer l'image qui se renvoit, qui vous méprise et vous juge, vous accuse de lâcheté, vous enfonce ce doigt accusateur jusqu'au fond des orbites, au tréfond des tripes, des bites molles, des beats morts, des sons qui vrillent l'estomacs, perce les organes, orgasme du soir, orgasme du matin, sarcasme toujours, bonjour mes peines, bonsoir ma jouissance, à bientôt ma honte, à mort ma culpabilité, à dos mes amours.
Ils ne seront jamais comme ça brûle à l'intérieur, à l'envers comme ça étourdit, à l'endroit comme ça régurgite,  comme ça résonne dans le fond. Ca pisse de larmes et de rage, ça retient comme une éponge et ça déborde lorsque le seau est trop plein de tout. J'ai brisé des miroirs pour ne plus jamais voir ses yeux là et ses faiblesses à elle, pauvre conne sans courage qui a fuit, qui court, qui pousse et se rompt le cou, qui ne se défend plus.
Les images reviennent, les sensations, une vie d'insensée, un vide souffrance, et se taire, se comprimer, devenir un morceau de rien qui se cache et se mutile, n'être qu'un bout de chagrin, chair qui s'interroge et se juge. Je crois, je panse, je stérilise, je crise, tout me grise et me contamine, mais tant que cela bats encore, ça vit mon coeur, tant que cela se consumme encore, ça ne passera pas le mur du son mes secrets.

Illustration de Karl Persson ©

Par Pandemie le Mercredi 7 novembre 2007 à 13:19
Le dernier paragraphe est vivant. Une vie qui me dégueule sur les souliers vernis. Il m'a fait trembler, non pas de répugnance, mais a commencé à faire fondre la couche de givre qui me recouvre depuis que l'été est mort. Douce chaleur veloutée.
Pleine de vie, la plaie béante qui se reconstruit grâce à du pus, encore toute palpitante de sang qui rougis l'atmosphère. La chair morte n'est plus luisante, elle ne respire plus, couleurs froides et toucher farineux. Tant qu'on souffre on est vivant.
Ne pas célébrer la vie, mais la retenir, entre ses mains tordues. Parce que ça fait si mal, mais c'est là. Juste là.
 

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