France - 2001 | Un film de Claire Denis | Avec Vincent Gallo (Shane), Tricia Vessey (June), Béatrice Dalle (Coré), Alex Descas (Léo), Florence Loiret-Caille (Christelle), José Garcia (Choart), Aurore Clément (Jeanne), Nicolas Duvauchelle (Erwan)
"Coré et Shane sont des êtres à part. Leur vie est régie par une soif inassouvible de chair et de sexe qui les pousse à se transformer en de véritables ogres modernes." Shane alors chercheur, part en voyage de noces à Paris afin de retrouver son ami Léo et sa femme Coré pour se soulager de cette horreur.
Trouble Every Day est tout d'abord un film charnel, où les corps sont sensuels, blessés, désirés, phantasme, chairs sanglantes, humeurs visqueuses. Claire Denis autopsie l'enveloppe, mais aussi l'être partagé entre la raison et la bestialité instinctive. Loin de nous composer un film clinique comme sait si bien le faire Cronenberg, la réalisatrice nous livre une fable étrangement formatée. Loin d'être un film gore comme tant d'autres, car l'esthétisme y est à tomber, tout est bien cadré, et nous sommes loin des monstres grotesques du genre "gore". Dans Trouble Every Day, nous sommes confrontés à nos propres peurs et questionnements sur l'identité humaine et la bestialité qui dans ce film est montrée avec beaucoup de franchise, un peu trop même, car parfois on a la vague impression que la réalisatrice aime les bouchers qu'elle façonne...
Claire Denis aime les corps, elle les explore avec une rare sincérité, ne négligeant pas même leurs imperfections. Elle nous offre en l'occurrence deux pièces de choix : deux acteurs aussi imprévisibles qu'indomptables, marginaux et loin des strass. Béatrice Dalle, dans la peau de Coré, est tout simplement sublime. Carnassière, séductrice et maternelle dans sa générosité, elle hante littéralement les scènes qu'elle traverse, sa présence sensuelle, ahurissante nous passionne. Vincent Gallo... L'écorché de service, à l'itinéraire finalement voisin de celui de sa partenaire de tête d'affiche. Le genre inspiré trop emmerdant, qui fait fuir bon nombre de réalisateurs, sinon les plus barrés. Le type entêté, qui finit par se faire tourner lui même dans son singulier Buffalo 66 avec Christina Ricci. Le regard halluciné, il trouve sa place naturellement ici en monstre désespéré transpirant la sensualité et rongé par sa frustration. Personnage extrême pour acteur atypique, son interprétation de Shane, c'est toute la tension du calme avant la tempête.
Tout ceci est entraîné par la sublime et magnifique bande originale du groupe anglais Tindersticks,
tout aussi atypique, étrange, sombre et carrément larmoyante. Si
la narration est d'une logique implacable et les effets visuels flous
parfois et d'une lumière peu commune, nous pouvons saluer la musique
légère mais pourtant si violente du groupe.
Trouble Every Day est d'abord un film pour les affamés, ceux qui veulent du changement et du neuf sur les écrans, ceux qui veulent retrouver quelques sensations devant un écran vide de films sincères et originaux. Quoi de plus évident à filmer que le désir pour combler l'insatisfaction des conventions. Film très peu bavard, avec des langueurs certes, mais c'est ce qui lui donne ce côté quasi hypnotique. Les cris affreux des victimes restent gravés dans nos esprits, et c'est cela qui impressionne beaucoup plus que les scènes sanglantes. Beaucoup de gens sont sortis de la salle de projection écoeurer par ces jeux sexuels qui se termine en déchirures cinglantes, alors que les victimes hurlent et souffrent, le tout filmé comme si la jouissance était là. Le dernier plan, magistral, est un gros plan sur l'oeil de l'épouse naïve qui finit par voir le secret de son mari. Une goutte de sang glisse le long du rideau de douche où vient de se laver Shane. Rideau final rappelant un autre rideau: la robe de Béatrice Dalle qu'elle lève comme au début d'une pièce, dévoilant peu à peu son sexe au regard d'un homme bientôt victime du spectacle qu'il contemple. Perso, je me fiche pas mal d'un manque d'explication ou de justification du film, il me plaît, c'est la vision d'un amour infamant et cruel, à consommer sans fin pour les âmes NON sensibles...
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Bande Annonce & Extraits
Trouble Every Day est d'abord un film pour les affamés, ceux qui veulent du changement et du neuf sur les écrans, ceux qui veulent retrouver quelques sensations devant un écran vide de films sincères et originaux. Quoi de plus évident à filmer que le désir pour combler l'insatisfaction des conventions. Film très peu bavard, avec des langueurs certes, mais c'est ce qui lui donne ce côté quasi hypnotique. Les cris affreux des victimes restent gravés dans nos esprits, et c'est cela qui impressionne beaucoup plus que les scènes sanglantes. Beaucoup de gens sont sortis de la salle de projection écoeurer par ces jeux sexuels qui se termine en déchirures cinglantes, alors que les victimes hurlent et souffrent, le tout filmé comme si la jouissance était là. Le dernier plan, magistral, est un gros plan sur l'oeil de l'épouse naïve qui finit par voir le secret de son mari. Une goutte de sang glisse le long du rideau de douche où vient de se laver Shane. Rideau final rappelant un autre rideau: la robe de Béatrice Dalle qu'elle lève comme au début d'une pièce, dévoilant peu à peu son sexe au regard d'un homme bientôt victime du spectacle qu'il contemple. Perso, je me fiche pas mal d'un manque d'explication ou de justification du film, il me plaît, c'est la vision d'un amour infamant et cruel, à consommer sans fin pour les âmes NON sensibles...
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Glauque et malsain, voilà mon résumé ^^ et ce film c'est pas pour les tapettes.
Je reviendrai bien lire correctement ton article, parce que là je dois bosser.
A pluche.