Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Samedi 25 mars 2006 à 23:15

Samedi sans saveur, j'ai le gout d'une haine acide sous la langue, j'ai envie d'étrangler énormément de personnes. Je suis resté cloitrer dans ma chambre en croyant que cela m'empêcherait de gigotée seul contre tous et de me reposer. Mais alors que l'on me reprochait mes insomnies, aujourd'hui, tout le monde voulait me voir, j'avais l'impression de posséder une boule de crystal ou toutes les réponses à des questions futiles et nazes. Alors que l'on me reprochait d'habitude d'être sarcastique et cynique, tout le monde voulait m'entendre dire des horreurs. Vers la fin de la journée je m'étais muté en quelque chose d'inhumain, je grognais, je me rongeait la peau des doigts et j'avais les cheveux de Fifi Brindacier. Je me suis enfermée dans ma chambre et lorsque ma mère cognait, j'aboyais. Ce qui l'a passablement énervé puis rendu nerveuse, alors ma charmante maman s'est mise à être très agréable, elle a essayé de m'amadouer en emiettant du chocolat, j'ai croassé et c'est à ce moment qu'elle a menacé d'appeler les urgences. Comment s'est terminé cette journée sans queue ni tête? J'ai finit par sortir de mon terrier, j'ai chié sur tout ce qui bougeait, ce fut un miracle, on m'a laissé mourrir dans mon coin.
Orgasme du soir, rédhibitoire...



Illustration de Mark Covell ©

Samedi 25 mars 2006 à 20:31


Chad Michael Ward vit à Los Angeles avec sa partenaire Danielle Bedics et un chat infernal.
Il est très influencé par l'Art de H.R. Giger, J.K. Potter, Jeff Pittarelli, Ashley Wood, Dave McKean, Eric Dinyer, David Mack, Trevor Brown, Cliff Nielsen, Daniel Ouellette, Ernst Fuchs, Greg Spalenka, Phil Hale, Brom, John Bolton et Joseph Michael Linsner aussi bien que par la musique de Collide, Razor Skyline, Xorcist, Delirium, Tool, Marilyn Manson, Switchblade Symphony and Portishead. D'ailleur, il fait certaines pochettes de CD pour ses artistes qu'il aime. C'est un artiste que j'ai découvert au lycée grâce aux éditions Oxymore.
Son univers est très spécial et assez décalé, je n'apprécie pas tout ce qu'il fait, mais il mérite votre attention.




  

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Jeudi 23 mars 2006 à 22:42

Texte de Gabriel de Lautrec ©


Sur la terrasse pavé de jade, comme un rêve plus diaphane que les ailes grises et soyeuses des chauves-souris, s'avance la petite princesse, peureuse, aux rayons blancs de la lune.
La lune marche, attristée, à travers les nuages rapides, illuminant le toit des pagodes pensives, et rendant plus nette l'ombre des bosquets.
Sur la terrasse de jade, au pied de laquelle dorment les dragons aux formes chimériques, la petite princesse s'avance, aux froissements furtifs de sa robe de soie.
Oh! Dans quel sentier de rêve songe-t-elle à poser ses pieds délicats? Ses yeux noirs, si étrangements agrandis et épeurés par le khol, que regardent-ils dans l'obscurité?
A t-elle des rêves exotiques et d'une incohérence maladive, de ceux qui nous viennent lorsque au fond de l'âme nous sentons dans toute son intensité le mal de vivre? Le charme musical de ses regards vient-il de la tristesse bizarre de ses pensées?
Songe t-elle aux pays du soleil? A l'Inde radieuse et brûlante, où la torpeur des longues heures endort les souvenirs anciens, où l'odeur d'ambre des crocodiles monte sous les ombres épaisses des rivages?
Evoque t-elle nostalgiquement, les paysages lointains de la vieille Europe, où des scènes d'amour inconnues s'ébauchent sous le feuillage des platanes odorants, et sur les bords des grands lacs?
Les plaines vastes et les steppes désolés de la Sibérie lui sont-ils apparus, et les sapins éternellement frissonnants, et les solitudes immenses où la neige tombe sans fin?
Au dessus des massifs pleins d'ombre, parmi les grêles et fines découpures des branchages noirs aux fleurs blanches, luisent les toits des pagodes.
C'est une nuit d'été, calme et scintillante, sur les murs éclairés de lune, la silhouette de la princesse se profile, délicate. Un papillon d'or, immortalité, monte svelte de ses cheveux, et sous ses paupières pleines d'un indécis veloutement, ses prunelles ont le charme de la nuit.
L'eau des bassins, où tombent les feuilles noires, miroite et s'enfonce à l'infini, et sur le calice des fleurs entrouvertes pour respirer l'ombre, le souvenir des choses anciennes se pose comme un parfum.
Et l'âme pleine de la nuit et de la vision de l'impossible, aux froissements soyeux de sa robe peinte, sur les degrés de jade s'assied la princesse et, sans savoir pourquoi, se met à pleurer.
Attristée, à travers les nuages rapides, marche la lune.


Photo de Liva Rutmane ©

Mercredi 22 mars 2006 à 23:08

keiichi kunishige fait des illustrations que je n'ose pas qualifier de "gothique" parce que d'abord cela ne veut rien dire, et que ça ne l'es pas du tout. On le qualifie d'artiste "Gothic Lolita" (qui est une mode japonaise inspirée par les groupes de Visual Kei et de la mode de l'aristocratie française d'avant-révolution)  mais même si c'est fort déplaisant, je doit avoué que je me suis laisser séduire par ce genre de travail. Le fait est que ces personnages sont assez hypnotisants et adorable, l'ambiance coloré et sombre à la fois me fait penser à un mauvais conte.
Malheureusement, le site officiel n'existe plus donc il ne vous reste que des Fanlistings.






Mardi 21 mars 2006 à 15:14


Sally Mann est née en Virginie à Lexington en 1951. Elle étudie la photographie à la "the Praestegaard Film School". Nombre de ces travaux seront couronnés de récompenses, comme certains seront censuré à cause de scènes de nudité qui ameneront à la controverse.

Ses photographies sont présentes dans de nombreux musés. On en retrouve au musé d'art moderne de New York, au musé de l'université Harvard à Cambridge, au musé d'art moderne de San Francisco. Elle utilise beaucoup la technique du clair-obscur comme l'avait fait un peintre très connu tel que Le Caravage.

Sally Mann tout comme Nan Goldin prend sa famille et ses amis en photo avec amour et magie, je les trouve tous très poétique. L'enfance est attrapée d'une manière peu commune et provoquante, mais l'innocence est toujours présente.

Pourtant, Sally Mann s'est retrouvé avec un procès sur le dos pour attentat à la pudeur après avoir présenté ses photographies de ses jeunes enfants aux Etats Unis. Enfin chacun ira de son interprétation, mais j'adore l'atmosphère que dégage ses photos.

Découverte du corps, de la sexualité et des conflits que les adolescents doivent aborder, les enfants adultes, sexués et endolories devant l'objectif de leur mère parfois ne laissent pas indifférents.

Infos Wikipédia:

"Elle photographie le plus souvent en noir et blanc en format 8x10. Elle travaille elle-même ses épreuves dans son laboratoire personnel. Elle réalise ses prises de vue surtout en extérieur, la plupart du temps dans sa grande propriété à Lexington, isolée dans les bois des collines Blue Ridge Mountains. Ses sujets de prédilection sont les membres de sa famille et ses amis proches, la nature qui l'entoure, les natures mortes et plus récemment les effets de la mort et de la décomposition.

Ses photographies jouent sur des contrastes profonds, conférant à des sujets de la vie quotidienne un caractère sensuel et mystérieux, parfois mystique.

Elle s'est fait connaître du grand publique par son œuvre « At Twelve », une série de portraits de jeunes adolescentes entre l'enfance et l'age adulte. Mais elle est surtout réputée pour son œuvre très controversée, « Immediat Family », où elle ré-invente la photographie de famille. Elle y montre son fils Emmet et ses deux filles Jessie et Virginia dans l'intimité de la vie de tous les jours où se mèlent l'innocence des jeux d'enfants, une sensualité troublante ainsi qu'une vertigineuse mise en abîme sur la mort, la violence et la vie."


Liens n°1

Mardi 14 mars 2006 à 16:08



udjekewis avait neuf frères et ensemble, ils vainquirent l'ours géant. Aussi reçurent-ils en présent la ceinture sacrée qui contient de quoi vivre heureux sa vie durant. Le mérite de cet exploit, chacun le savait, revenait à Mudjekewis, le plus jeune des 10 garçons, et ce fut à lui qu'échut le pouvoir de gouverner les vents d'Ouest. On l'appela dès lors Kabeyun, père des airs, et il entreprit de distribuer une part de sa puissance à chacun de ses fils. A Wabun, il donna l'Est; à Shawondasee, le Sud, et à Kabiboonoka, le Nord. Seul Manabozho n'eut rien de cet héritage, car sa naissance avait été illégitime. C'est pourquoi, plus tard, blessé par cette injustice, il partit en guerre contre son père jusqu'à ce que celui-ci, accédant sa requête, consente à lui céder une part de la souverraineté de Kabiboonoka, en lui abandonnant le privilège de règner sur les vents du Nord-Ouest. Shawondasee, maître du Sud, révéla très jeune son indolence. C'était, bien avant l'âge, un vieillard poussif peu enclin à voyager, les yeux mi-clos toujours fixés droit devant lui. Souvent il soupirait lorsque venait l'automne, dispensant généreusement cet air doux qui gagne alors tout le Nord du pays.
ais un jour, il aperçut au loin, courant gracieusement à travers les plaines du Nord, une jeune fille aux cheveux d'or. Elle était très belle et il en tomba aussitôt amoureux. Ses boucles surtout, blondes comme le blé mûr, avaient conquis son coeur. Cependant sa paresse naturelle l'emporta sur sa passion et, à l'aube du matin, il la surprit envelopée d'une nuée blanche comme neige. Il en conçut aussitôt une vive jalousie, persuadé que son frère Kabiboonoka s'était mis en tête de la lui ravir en lui offrant l'une de ses écharpes immaculées dont les vents du Nord ont coutume de se parer aux approches de l'hiver.
our briser le sortilège de son rival, Shawondasee, haletant, souffla comme il put et, le ciel fut envahi de fils d'argent. Mais lorsque ceux-ci se dissipèrent, la belle avait disparu et, avec elle les mille graines finement ailées qui couronnent les fleurs du pissenlit de la prairie! Il est un âge pour tout, dit le sage, et Shawondasee avait eu le tort de se croire assez jeune pour être aimé de la fille aux cheveux d'or. En la poursuivant de ses soupirs alanguis, il n'avait fait que précipiter sa fuite. Depuis, croyant chaque automne revoir l'objet de sa flamme courir dans les prés comme au premier jour, le vieillard continue de haleter doucement au souvenir d'un bonheur inaccessible, gratifiant les terres du Nord, à la veille de l'hiver, de cette saison à nulle part pareille et que les hommes blancs appellent l'été indien.

Illustration de
Howard David Johnson  ©

Jeudi 9 mars 2006 à 0:03


Corée du Sud - 1999 | Un film de Jang Sun-Woo
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Lee Sang Hyun (J), Kim Tae Yon (Y), Jeon Hye Jin (Ouri)



Film d'après le roman de Jang Jung II "Tell me lie" (emprisonné à l'époque pour outrage à la pudeur pendant 6 mois et l'éditeur a été forcé de brûler tous les exemplaires du bouquin)


Y est lycéene, elle se promet de perdre sa virginité avant la fin de ses études. Elle rencontre J, un homme respectable, un sculpteur de 38 ans dont Ouri (sa meilleure amie) est amoureuse... C'est tout de suite le coup de foudre entre J et Y et de suite, ils se dévorent d'amour dans une chambre d'hôtel. Y se dévoile toute entière à son amant expérimenté, et bientôt ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre et font l'amour là où ils peuvent. Ils vont se jeter dans une passion folle sans limite qui les ménera à connaître le plaisir et la douleur.


C'est l'explosion du film coréen, perte d'identité, prostition, pureté d'images, une décadence du cinéma asiatique qui remonte à L'empire des sens. Fantasmes est un film radical où l'on voit la dérive sexuelle d'une jeune lycéene et d'un homme mûr qui abandonnera tout pour elle. Ce film est sans concession un bijou pour ceux qui n'ont pas peur des films crus, car celui ci l'est.
Filmé presque comme un documentaire entre un couple aux moeurs dérangeantes, rien n'épargne les spectateurs, dépucelage, sodomies et sado-masochisme, dissection de la passion amoureuse qui dévore le couple à un tel point qu'ils s'enferment dans leurs histoires et vont d'hôtel en hôtel en se coupant par là même de la société et du reste...


C'est un film excellent avec des défauts pourtant car même si le visuel est intéressant, il n'en est pas moins que le scénario perd de sa force car le réalisateur y ajoute des voix off qui ne nous éclairent pas du tout sur la situation, et qu'il abondonne des fils conducteurs de son film très intéressants comme la jeune Ouri et la femme de J. Le basculement tortueux de la vie amoureuse du couple et le basculement du dominant au dominé n'est pas assez approfondi même si l'évolution de la magnifique Y est total et merveilleux (elle devient de plus en plus jolie et de plus en plus forte, elle grandit).

Le seul et véritable gros bémol est les jeux sado-maso qui s'intensifient et deviennent même ridicules, le couple utilisant à chaque fois un objet plus lourd et plus gros, plus blessant et ce sont d'interminables fessées sur fond de musiques techno et de ralentis hallucinants, les moments où c'est à J de réclamer qu'on le batte, la situation se renverse et Y s'émancipe, devient une dominatrice et une jolie jeune femme.
Un très bon film donc mais qui manque assez de richesse scénaristique.

A noter que c'est le 10ème film du réalisateur et que c'est le seul à être sorti en France.

Lundi 6 mars 2006 à 16:37



Les filles d'Ellen Von Unwerth sont des beautés fatales, brisés, détruites par ses clichés noir et blanc et ses mise en scènes. Papier figée et sublimes créatures que l'ont à l'impression de voir sortie de nulle part, des pin-up, des filles trash, des androgynes, des top models et actrices, des artistes à tout va qui se prêtent au jeu de la perfection mélancolique.


 
 
       
Ellen Von Unwerth est née en Allemagne, elle fut pendant plus de dix ans le mannequin vedette d'Elite. En 1986, elle débute la photographie et fait des clichés de ses amies. Commence alors une collaboration avec de grands magazines. Elle préfère les chambres d'hôtels aux ambiances froides des studios et c'est tout à son honneur. Ces photos sont d'un érotisme déconcertant et cela me plaît énormément, du fétischisme, à la tendresse et à la beauté, cette photographe est plus que fascinante.
Site Synthétique

Mardi 28 février 2006 à 23:26



Une femme-korrigan se trouvait sur le point de donner le jour à un enfant. Elle envoya chercher une vieille sage-femme de sa connaissance à la ville voisine.

Après la naissance de l'enfant, et lorsque la sage-femme l'eut emmailloté à la manière ordinaire et se fut assise au coin du foyer pour le chauffer, la mère lui dit, aussitôt qu'elle put recouvrer la parole :
- "Cherchez là, ma commère, au coin de l'armoire, et vous y trouvez une pierre ronde. Frottez-en les yeux de mon enfant."
- "Qu'est ce que cela signifie? se demanda la sage femme. Cette pierre aurait-elle donc quelque propriété merveilleuse?" Et pour s'en assurer, après avoir appliqué la pierre sur les yeux de l'enfant, elle s'en frotta l'œil droit.

La pierre donnait la faculté aux personnes dont elle avait touché les yeux de voir les korrigans lorsqu'ils étaient invisibles. A quelque temps de là, la sage femme se rendit à une grande foire qui se tenait dans un bourg voisin. Elle fut bien surprise, lorsqu'elle arriva, d'apercevoir sa commère, la femme-korrigan, qui furetait dans les boutiques les plus richement garnies, et qui prenait, parmi les marchandises, celles qui lui plaisaient le plus, sans que les marchands parussent en être surpris.

Le soir, s'en retournant chez elle, la sage-femme rencontra en chemin la femme-korrigan, qui portait un lourd panier rempli d'étoffes de la plus grande richesse.
- "Ah! Commère!, lui dit-elle en l'abordant. Vous avez fait aujourd'hui une rude brèche aux étalages et aux boutiques d'étoffes, et pourtant, elles ne vous ont pas coûté bien cher!"
- "Oh, oh! lui répondit la femme-korrigan. Vous m'avez vue les payer, et de quel œil me voyez-vous maintenant?"
- "De l'œil droit", lui dit la sage-femme. C'était celui qui avait été en contact avec la pierre mystérieuse.

Aussitôt la femme-korrigan enfonça un de ses doigts dans l'œil que la malheureuse commère venait de lui désigner, l'arracha de son orbite et lui dit avec un ricanement digne du diable :
- "Vous ne me verrez plus à présent!" Et désormais, la sage-femme fut borgne et ne vit plus jamais les korrigans lorsque ceux-ci étaient invisibles.

Illustration de Anna Ignatieva ©

Lundi 27 février 2006 à 2:33

Paracelsia ©

Suffoque dans les bulles blanches de l'éther paradisiaque et crée les noces innocentes d'un couple mensonger, mal assortit aux affres de la vie future.

Balafre qui jamais ne cicatrise au tréfonds de la blessure infligée à ma poitrine.
Chants paranoïaques qui enchantent les malades mentaux et font pleurer les saints d'esprits.

 
Brûlure qui ne s'éteint plus lorsque la peau s'enflamme et noircit par le feu qui s'embrase. Boissons aphrodisiaques qui érige les mâles entendants.

 
Larmes humides qui angoissent les hommes pour les détruire de ce syndrome de Dhat. Amour maniaque qui s'ébranle lorsque la mer s'élève elle aussi pour pleurer comme une femme.

 
Coupure sévère qui provoque la douleur du corps, sperme ammoniaque qui vagabonde au plus profond de vos ventres délaissés. Faut-il blâmer les maladresses silencieuses ?
Le prochain couplet de vos vies parle d'harmonie offusquée, de télé dominatrice,
de chansons enivrantes, de mélodies cruelles.

 
Mort acidulée qui réveille les vivants et leurs craintes, enfants démoniaques qui rêvent de ronger la terre et de consumer les chairs et les cœurs ; Putain de peine de cœur !!!!



Illustration de Linda Bergkvist ©

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