Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Lundi 24 juillet 2006 à 21:59


USA | 2000 | Un film de Darren Aronofsky d'après le roman d'Hubert Selby Jr | Avec Ellen Burstyn (Sara), Jennifer Connelly (Marion), Jared Leto (Harry), Marlon Wayans (Tyrone)


Sara Goldfarb vit seule à Coney Island. Mère juive veuve et fantasque, elle vit dans l'espoir obsessionnel d'être un jour invitée sur le plateau de son émission de télévision préférée. C'est dans cette perspective qu'elle suit un régime draconien, afin d'entrer dans la robe qu'elle portera, lorsque le grand soir sera venu. Son fils Harry est en proie à une dépendance à la drogue effroyable et tout aussi obsessionnelle. Avec sa petite amie Marion et son copain Tyrone, ils noient leur quotidien dans d'infantiles visions du paradis terrestre.
En quête d'une vie meilleure, le quatuor est entraîné dans une spirale infernale qui les enfonce, toujours un peu plus, dans l'angoisse et la dégradation...



Quelque chose m'a dérangé, une petite chose, parce qu'il y a un effet dans le film qui n'est pas l'oeuvre propre d'Aronofsky mais bien de Gus Van Sant pour un de ces premiers films Drugstore Cowboy, on s'attendait donc à mieux qu'un effet copie de la part du réalisateur de Pi. Car sinon, Requiem for a Dream serait un film tout à fait parfait pour moi du début, jusqu'à la bande originale. Au commencement du film, les héros ados de l'histoire s'éclatent, se droguent, s'aiment, gagnent de l'argent facile, c'est un beau rêve, mais c'est un superbe leurre, car la descente aux enfers est toute proche. Le film se décompose en trois temps : l'été, l'automne, l'hiver, et va crescendo de pire en pire. Le film proche de Trainspotting frôle la crise d'épilepsie tant le rêve devient acide.

Tourné comme un vidéo clip percutant, le film nous fait l'apologie de la superficialité de nos vies et du" winner" pour mieux enterrer ces personnages et du même coup, le fameux rêve américain. Le régime de Sara devient accoutumance aux cachets, la drogue vient à manquer, l'histoire d'amour de Marion se fissure. Les visages se blanchissent, les yeux se creusent, les dents claquent. Les hallucinations ne sont plus des fantasmes mais bien des cauchemars. Chacun perd un morceau de lui : la raison pour Marion, le bras pour Harry, les rêves pour Sara, et l'innocence pour Tyronne.

Entre cinéma expérimental et sensations fortes (qui va en déranger plus d'un), Aronofsky habille son film d'images chocs et fait forcément réagir le public. En maîtrisant le temps (prise de dope speed, puis tout devient élastique, lent), le jeune cinéaste fait monter la pression jusqu'à l'horreur suprême : électrochocs, scie, partouzes. C'est la déchéance humaine qui est montrée à son apogée, chacun paie le prix de ses fantasmes et se réveillera avec de mauvaises surprises. Revenir de l'enfer pour y rester éveillé. Les excès de chacun sont punis sur fond sonore déstabilisant et lancinant. Les images saccadées et de plus en plus terrifiantes nous nouent l'estomac, nous donnent envie de pleurer, nous font pitié. Mais tout ceci pour nous montrer que la réelle dépendance de chacun de nous est notre dépendance à avoir des rêves et d'y croire trop fort.

Samedi 22 juillet 2006 à 0:13

L'insanité c'est d'aimer sans battements de coeurs et de souffle courts, j'ai toujours eu les lèvres closes pour ces ombres qui ont parcourut ma vie et parfois j'ai eu des lumières, faible et intense par moment. Celle qui brillait plus fort que les autres s'appelait Thierry, ce n'est même pas un prénom original, mais lui l'était. Il arrive dans une vie que l'on rencontre une âme plus grande que tous ce que vous avez connu, qui vous fait rougir, respirer, allez plus vite, cet enfoiré faisait battre mon coeur aussi vite qu'une hélice d'avion.
Un mentor qui tombait bien dans ma vie d'alliénée atomisé, j'ai tout laissé paraître pour lui, j'ai étalé mes blessures à vif et j'ai attendu de l'écoeurer, mais il a fait une chose assez peu commune il a chercher à me savoir au lieu de me tringler. Il avait des mots qui font mal, des mots fragiles qui définissent nos sentiments les plus profonds.
Avec Thierry, il y avait cette jouissance particulière, à l'écouter parler et rire, à l'imaginer, à l'écouter respirer, les chuchotements de ce beau diable m'ont rendu démente et dépendante. Je l'avais dans le coeur, la tête, entres les cuisses, c'était bon d'avoir cette pression là dans ma vie avant. Je me trouvais belle amoureuse, je me suis trouvé laide en attente. Il a cracher en moi un venin insidieu d'une couleur à vous faire pâlir d'orgueil juste un autre jour dans ce jardin aux pommiers tronqués. Revivre inlassablement ces prémices meurtrières de quelques jours maudits.
Thierry est parti sans me dire adieux et sans me haïr ce fut pire qu'un coup de couteau, j'aurais préférer la haine et le mépris, j'ai de suite repris de mauvaises habitudes, au lieu de rester à pleurer dans mon lit, je suis sorti pour m'étourdir l'esprit et m'offrir au premier venu. Je me suis toujours protéger comme ça, écarte les cuisses ma fille, n'embrasse pas, jouis comme tu le peux, mais ne pleure surtout pas, tu n'est pas faible.
De héros, Thierry était passé à mauvais ange, mais je ne lui en veux plus du tout, j'ai eu mon compte de sensations, j'ai des marques en dedans et en dehors, j'ai vu et fait tout ce qui était possible d'être accomplit, j'ai définit mes limites dorénavant. Il ne faut rien regretter, j'ai des souvenirs brillants, des vaseux et des atrocités, le miracle que cet ange à réussit sur moi, était de m'apprendre à pleurer sans en avoir honte et me rendre moins mauvaise, je lui en suis toujours reconnaissante. J'ai un jour rassemblé toutes ses lettres et je les aient ficeller avec un ruban bleu, ce qui en sorcellerie délivrerait quelqu'un d'un envoûtement. Cela ne fonctionne pas du tout, mais tant mieux, car lorsque tout va mal je me replonge dans la faierie de ces mots si doux, de cette chaleur de tout cette tendresse pour moi, car c'est toujours présent en moi.
Orgasme d'amour...



Mercredi 12 juillet 2006 à 1:47

Je suis arrivée en France à l'âge de 7 ans, déjà accros à Indochine, George Michael, Madonna et Mylène Farmer, pour sûr, j'étais déjà une cause perdue pour ma mère. Vint ensuite la découverte de la télévision et l'apparition de mon premier groupe d'Heavy Métal: AEROSMITH. Steven Tyler avait des lèvres qui me fascinait et un déhanché assez étrange, Joe Perry me rendait dingue avec sa guitare, mais surtout la musique, cette musique me rendait complètement folle. Je n'ai pas sut ce que s'était, ni comment ça s'appelait, mais dès lors tout les sons du genre m'ont happé à eux et ont sauvé mon enfance de misère et de tortures: Motley Crüe, Guns N Roses, Bon Jovi, Twisted Sisters, Manowar, Iron Maiden, Alice Cooper, et surtout Metallica qui m'a permise de me défoulé autrement qu'on me lacérant. J'étais devenue une métalleuse sans comprendre et sans le savoir. C'était difficile au début, à l'école Primaire, tu te fais reluquer comme une extra-terrestre parce que tu te fringue comme un sac à pain, tu cherche un look qui pourrait coller avec les groupes qui te fascine, hors à la petite école, dans ma commune, ils étaient tous des petits rappeurs nés ou des fils à papa qui suivent le mouvement.

Au collège ce fut pire, j'avais tendance à citer des noms de tueurs en séries, écouter du Classique, aimer la Littérature et ne pas aimer la mode ou les magazines peoples. J'ai eu des amis pourtant, mais dès qu'ont le pouvaient, on me faisait comprendre que j'étais anormal et pas clair. C'est alors que je fais la rencontre de mon futur meilleur ami, fan de Sépultura, Metallifan pour toujours, plus grand que moi et très sympathique qui m'a fait connaître le monde du Métal. Je fais aussi la connaissance d'un autre fan de métal dans mon école de petit caïd à la "norme". Vous devinez? Mon petit camarade d'école, avec son manteau en cuir noir et sas cheveux blond et ses yeux clairs est devenu pour tous le raciste de l'école, il l'était forcément vu sa marginalité et ils l'ont lyncher comme des fous, j'ai eu mal, il y avait du sang devant les portes de l'école. Ce fut une rupture complète avec ma vie d'avant, j'ai laissé mes sois disant amis pour être enfin moi même sans que l'on me demande de changé à tout bout de champs. Lorsque j'ai fait toutes ses tentatives de suicides plus jeune, on a tout de suite accusé ma musique, mes groupes, satan était déjà dans les bouches de mes parents, alors que c'est le Métal qui m'a permise de sortir de ma merde et de continuer à lutter. Cette musique c'est comme un feu, c'est une boule dans ton corps qui explose et te donne un pouvoir étrange, celui d'être la personne étrange au milieux de tous, la personne qui emmerde le monde et qui se sent puissante malgré les regards et les commentaires. Dans la fosse, j'ai envie de pleurer et de jouir tellement la musique résonne en moi, tu hurles, tu pogotes, tu crache ta colère et tes frustrations, tu fais peur, tu te fais écouter, tu assumes, tu assures. Quand j'entends Marc Olivier Faux-Cul dire que "Les métalleux sont des gens dangeureux qui pillent les tombes et qui glorifie le mouvement nazi et sataniste." j'ai des envies sanguinaires oui...

Lorsque je vois la nouvelle génération je me met à rire forcément, ces petits boutonneux qui se plaignent sans cesse sur leur blog ou ailleurs "Ouiiinnn j'en ai marre des gens intolérants, laisser moi, je vous ai rien fait, vous êtes des moutons pas moi, je te bloque si tu dis des choses méchantes, je vais me suicider, gloire à satan, j'kiffe Avril Lavigne, j'ai été gothique, je suis gothique et je veux mourrir ou m'habiller au Grouft, j'étais fan de Slipknot l'année dernière, Manson c'est Dieu, c'est quoi Emperor?... etc etc...", Bon sang, les jeunes, c'est votre musique, assumer vous, assumer la, assumer votre différence et cultivez là au lieu d'en faire un phénomène de petits branleurs fans de gamins débiles genre Sum 41. Essayer de comprendre les étapes à connaître les débuts où tout à commencer, y'a pas à chier une cannette, Black sabbath, Cannibal Corpse, Judas Priest, Led Zepplin, Dio ou Slayers sont des précurseurs et non des nouveaux groupes à la mode. Réveillez vous, et envoyer chier ceux qui vous emmerde, moquez vous des autres, soyez moins naze, pensez par vous même, n'ayez pas honte, ne rejettez pas ce que vous êtes, sauvez la face!
J'ai été catalogué de différentes façon, traité de tous les noms, mais les écouteurs sur les oreilles, ont ne craint plus rien, l'extérieur n'est plus pour toi. De "sale sorcière", à "Mercredi Addams", j'ai toujours jouer le mépris jusqu'à ne plus ressentir de gêne...
J'ai 24 ans aujourd'hui, je suis bien dans mes bottes et mes apparâts noirs. J'ai un cerveau et une sensibilité que cette musique m'a permise de développer, si tout le monde y voit une culture de satanistes et de débauchés, je les emmerde, ce n'est pas mon problème, pendant qu'ils s'égosillent et trouvent des théories débiles à ce genre, nous sommes toujours chaque année, des millions voir des milliards à grossir le groupe, tout ça forme un énorme doigt pour leur dire à tous "FUCK EVERYONE".

Je suis mon propre Dieu, je suis mon propre Diable, je suis mon enfer et mon propre paradis, et je suis foutrement plus saine que ces gens qui se disent être dans la "norme". Voici ce que cette musique m'a apprise et bon sang j'aime ça...

HOMMAGE A SYD BARRETT MORT LE 07 JUILLET 2006

Illustrations de James Jean ©

Samedi 8 juillet 2006 à 3:17

Le journal (intime ou de bord) partagé est une pratique courante en Corée du Sud, ces carnets permettents d'extérioriser et de partager dans la confidence ses craintes, ses obsessions, ses blessures, ses secrets les plus intimes. Je l'avais déjà expliqué pour le film Memento Mori.

Bref, ayant écrit un article sur ma longue journée d'hier et l'ayant perdu parce que mon ordinateur a décidé de s'éteindre seul, par miracle, comme les orgasmes d'une nymphomane rassasiée, j'ai décidé de lancer un appel, plus par défis qu'autre chose, j'aimerais commencé cette expérience avec quelqu'un ou quelques-uns (habitant(es)s de Paris, grosse poitrine, gros légumes à l'esprit ouvert je te veux! Toi aussi habitant(es)s d'ailleurs...).
Rappelez vous tout de même que j'ai 24 ans et que les mals de l'adolescences ne sont pas ma tasse de thé, en résumé, je ne suis pas votre Jeune & Jolie Magazine. Sauf bien sûr si vous savez écrire et vous exprimer.


Aussi pratique qu'une annonce hot, et inutile qu'un chat d'épileptique, je vous souhaite à tous de bonnes vacances. D'ici là, faites des erreurs pratiques!
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Photo de xAsukax ©

Lundi 3 juillet 2006 à 17:48


Japon | 2004 | Un film de Tetsuya Nakashima d'après le roman de Novala Takemoto | Avec Kyoko Fukada (Momoko Ryugasaki), Anna Tsuchiya (Ichigo Shirayuri), Hiroyuki Miyasako (Le père de Momoko), Ryoko Shinohara (La mère de Momoko), Sadao Abe (Unicorn Ryuji), Yoshinori Okada (Mr le Président de la boutique de Lolita), Eiko Koike (Akimi), Shin Yazawa (Miko), Hirotaro Honda (Le chef des Yakuzas), Kirin Kiki (Grand-mère de Momoko), Yoshiyoshi Arakawa (L'épicier)

Admiratrice et passionnée de la période Rococo, des robes à froufrous et d'ombrelle fantaisie, Momoko est une fille à part qui possède une philosophie de la vie assez particulière. En grandissant, elle choisit une mode qui lui va et adopte le comportement Lolita qui sied bien à sa passion du Rococo. Un jour pourtant, sa vie va changer avec l'arrivé de Ichiko, yankee des Ponytails, un gang de filles en scooters.
Habitant en compagnie de sa grand-mère et de son escroc de père qui a été contrebandier de Versach (Versace) et yakuza repenti, Momoko la solitaire passe son temps et ses jours à manger des douceurs, rêver et broder. Ses moments d'actions sont celles qu'elle passe dans sa boutique de vêtements préférées. Ichiko la violente et turbulente yankee qui aime donner des coups de boules à tout va, crier et cracher par terre va considérablement perturbé ses habitudes.

Ce film est franchement délirant, débile pour certains, c'est un OVNI dans tout les sens du terme, mélange de manga et de sous culture nippone Pop, c'est frais et acidulé. Il accumule tous les clichés du Japon avec humour. Bien évidemment, certains effets peuvent agacé, mais c'est du mauvais goût assumé. Le film ne propose pas d'explication sur la culture pop japonaise exporté chez nous, mais c'est vrai que parfois j'ai l'impression d'y voir une ironie sur la jeunesse en quête de repère et de nouvelles identités, ou encore une critique sur le « clonage » actuel que suscite la mode ou une envie profonde d'appartenir à un groupe. Pour les fans d'Otakus et d'histoire kitsch complètement barge, vous allez apprécier.

"Kamikaze Girls" est l'adaptation du roman de Novala Takemoto intitulé "Shimotsuma Monogatari" soit "Contes de Shimotsuma". Le jeune romancier serait, dit-on, connu pour ces livres à l'encontre de la jeunesse, aucun de ses romans d'ailleurs ne s'est vendu à moins de 500 000 exemplaires au Japon.

Afin de faire un film sur la jeunesse pop et changeante du Japon rien n'était plus logique que de prendre deux stars bien ancrés dans cette réalité, Momoko et Ichigo sont interprétées par des stars de la musique japonaise, c'est-à-dire, Kyoko Fukada, idole de la pop depuis qu'elle à 15 ans, et Anna Tsuchiya, la métisse d'origine américaine et leader d'un groupe rock très populaire au Japon. Le tournage n'a duré qu'un mois et de nombreuses stars de l'underground japonais ont acceptés de tenir des petits rôles pour le moins ridiculement drôle. Yoko Kanno qui est une compositrice très connu (que j'adore d'ailleurs) de manga célèbre et culte tels que Jin-Roh, Ghost in The Shell, Escaflowne, Cowboy Bebop, Macross, La guerre de Lodoss, Card Captor Sakura, X, s'occupe de la Bande Originale. Il était normal que le film connaisse au Japon un énorme succès, et ça fait très plaisir qu'on commence à trouver des distributeurs pour la France, car j'avais vu ce film en 2004, mais sans traduction française il était plus que difficile d'apprécier la chose (d'ailleur si l'on pouvait faire la même chose pour le film "Nana"...).

Anna Tsuchiya est Nana Ozaki dans l'adaptation filmique du shojo qui a battu tous les records dès sa première apparition. Le couple qu'elle forme avec Kyoko Fukada dans "Kamikaze Girls" rappelle étrangement le couple avec Aoi Miyazaki (Nana Komotsu aka Hachikô). Yankee et Lolita fan de rococo, et Rockeuse et fille fragile, niaise au possible, improbable couple s'aimant pourtant, se cherchant, car la diversité rends parfois l'autre plus fort où la met face à une autre différence qui ne peut lui faire que du bien.

Momoko est une fille froide, fan de l'époque rococo Française (se traduit par la frivolité, les couleurs et la décadence, la douceur de vivre…) qui n'a pas d'amis, qui est très fière d'être Lolita et a une philosophie particulière sur la solitude rencontre la yankee Ichiko (sorcière) qui se nomme en fait Ichigo (fraise et c'est vrai ce n'est pas bien vu pour la fille d'un gang). Cette dernière assène des coups de boules à volonté, est prisonnière des règles d'un groupe et de sa dépendance à ce gang, sa rencontre avec la très indépendante et bizarre Momoko va la pousser à établir ses propres règles et continuer son chemin seule. Philosophie de comptoir sans doute, mais délicieusement mise en scène je trouve, même si ça fait cliché niais sur l'amitié et l'amour et que cela peut parfois retomber dans une mièvrerie agaçante, j'ai adoré.

Le film est limite fait comme un manga, exagération de certains effets, des visages tordus par des expressions que les fans de ce genre reconnaîtront. La séquence animé sur la terrible Himiko a été faite par Yojiro Nishimura et produite au Studio 4°C ce qui est normal puisque Tetsuya Nakashima est un réalisateur très influencé par le manga et l'animation japonaise, il a d'ailleurs déjà dirigé des productions animées comme les pubs Gatchaman 2000.

La culture Otaku est une sous-culture qui passionne les Japonais et qui a d'ailleurs conquit le monde occidental depuis bien longtemps et le phénomène s'intensifie grâce aux produits dérivés aux O.A.V. et O.S.T. ainsi que le Festival de la Japan Expo (pour l'édition 2006, Anna Tsuchiya sera d'ailleurs présente pour chanter les chansons du film Nana). Grâce aux mangas, les jeunes japonais ont sans doute l'impression de revêtir une personnalité qui leur plaît et change leur quotidien pour le rendre extraordinaire, c'est la mode des Cosplay où l'on s'habille comme notre héros de mangas ou de jeux vidéos favoris. La mode au Japon nous fait toujours halluciner, mais moi je trouve ça assez chouette, il en faudrait aussi en France pour changer quelques mentalités.

Au final, "Kamikaze Girls" à pour thème la recherche d'identité et de destiné, un manque dont souffre la plupart des gens, pas besoin d'être japonais pour cela. 

Photo ci-dessus du romancier Novala Takemoto ©

Samedi 1er juillet 2006 à 1:50

Il m'est arrivé quelque chose d'assez étrange hier, mais cela m'a fait un bien fou. Je sais enfin que je suis complètement accros à mon choufleur décomposé. Il a réussit à me faire frémir comme ces fantômes du passé.

Je suis resté amoureuse d'un garçon pendant plus de 15 ans, ensuite, je me suis éprise d'un vieil artiste bohème qui avait le pouvoir de me faire jouir juste en prononçant mon prénom. Seulement voilà, après 3 ans et 10 mois avec le choufleur, je ne ressentais toujours pas ce genre de chose, cette espèce de boule de chaleur intense qui vous traverse le corps et vous fait frémir, vous avez dès lors envie de vous soulager n'importe où et de le maudir en silence cet Être qui semble avoir plus d'emprise sur vous qu'une charlotte aux fraises.

Je revoyais ce petit garçon têtu et rebel qui aimait cogner et recevoir des coups partout, pendant plus de 15 ans j'ai entretenu le mythe d'un "bad boy" au coeur tendre qui aimait me chuchoter des mots salaces à l'école primaire et qui essayait de me protéger sans trop s'impliquer. Pour me venger de ne pas l'avoir, bien sûr que la petite idiote que j'étais à fait n'importe quoi, et ça me faisait hurler de rire lorsque sous la table de la cantine, les garçons me faisaient des débilités incroyables, juste parce que je savais que c'était son trip à lui. Comment raconter que l'on se débauche pour oublier l'amour et ne pas se laisser anéantir par la haine, se laisser faire, se laisser massacrer juste parce qu'il ne vous aime pas comme on le voudrais, parce que vous avez des secrets bien trop moche.

Petite, on m'a toujours pointer du doigt, je n'avais pas d'autres choix que de subir et ne pas me plaindre, parce que forcément, c'est moi qui provoquait les horreurs que l'on m'infligeait (thanks mom!). On m'a imposer des docteurs, ainsi qu'un psychologue idiot et toujours j'ai fermé ma gueule, ma mère n'aime pas le scandal. Alors, quand l'homme bobo est entré dans ma vie, j'ai crut pouvoir faire ce que l'on m'a toujours interdit sous peine de coups: pleurer. Mais l'empathie est une horreur, j'ai détesté cela, s'apitoyer sur mon sort... Quelle horreur! Je n'ai jamais put finir le récit de mon enfance et de mon adolescence puisqu'il pleurait à ma place, il me volait ma colère et mes sentiments, je cherchais une oreille et pas la compassion, elle ne me servait pas, alors il y a eu la passion, le sexe sauve toujours tout et améliore ma vie avec les autres. Je reçois du plaisir, des mots et de la chaleur, lorsque cela deviens extrème, je me sens exister. Mon ami bobo m'a donné des frissons à en décrocher la machoire de la Joconde, mais il m'a aussi assasiné, car il sentait une soi disant douleur en moi qui l'effrayait, un amour beaucoup trop fort qui le troublait... Les hommes ont de ces excuses!

Mon choufleur était fragile et timide, il faisait tout à l'envers, le genre de garçon qui me donne envie de tout lui prendre et de partir le lendemain sans nouvelle. Mais il a fait cette chose bizarre et inattendue qui m'a persuadé de rester; le bougre ne couchait pas le premier soir, ni le second, ni la première semaine, ni la seconde... Pour le défi, j'étais resté. Alors je lui ai raconté avec mes spasmes et mes cris mon histoire, le choufleur ne fuit pas (c'est bien connu) mais il se marie en salade et s'effeuille comme une madeleine, et cela ne m'a jamais rebuté, puisque c'est le premier garçon qui m'a embrassé sur la bouche. Et hier, j'ai ressenti ce frisson, fini le bobo et l'amour de la petite école.
Je suis une pastèque presque mûre avec énormément de pépins, je serais mangeable le jour où je pourrais tout raconter...

Tableau d'Egon Schiele ©

Vendredi 30 juin 2006 à 1:46


France | 1998 | Un film de Gaspard Noé | Avec
Philippe Nahon (le boucher), Blandine Lenoir (la fille), Frankye Pain (sa femme), Martine Audrain (sa belle-mère), Jean-Francois Rauger (l'agent immobilier), Guillaume Nicloux (le directeur de supermarché), Olivier Doran (la voix du présentateur), Aïssa Djabri (le docteur Choukroun)

Un homme sort de prison, il épouse alors son ancienne maîtresse dans le but de recommencer une nouvelle vie et surtout dans l'espoir de récupérer sa fille placée dans une institution. C'est sans compter que ce bonhomme est sacrément endurci par la vie et va cracher son venin à tout va. Une arme chargée de trois balles, il sillonne un patelin paumé...

Noé savait choquer bien avant "Irréversible", et même beaucoup mieux. Sur fond de l'histoire d'un pauvre type ordinaire, un beauf' complètement schizo qui a la haine, qui méprise le monde entier excepté sa fille. Le viol est toujours présent comme dans tous ses travaux, y compris ses courts et moyens métrages. Cette fixation pour l'inceste ou l'horreur de l'innocence amputée, on la retrouvera dans le moyen métrage de sa compagne Lucile Hadzihalilovic "La bouche de Jean Pierre", où une petite fille malchanceuse rencontre l'amant de sa tante, le soir alors qu'elle dort près de la porte de la chambre de cette dernière.

Le boucher dans "Seul contre tous" est odieux, raciste et s'emporte tellement dans ses pensées qu'on lui prédit un ulcère immédiat. Le seul moment où il devient calme et presque censé, c'est lorsqu'il rend visite à sa fille dans un hôpital il me semble. Pour bien situer l'histoire il faut avoir vu "Carne" (même si les deux histoires peuvent être indépendantes), un moyen métrage de Noé, où l'on voit le boucher qui élève seul sa fille (elle ressemble à un légume limite), il la lave, la nourrit et l'habille... Même lorsqu'elle devient une femme, et là le malaise s'installe, puisque le boucher va avoir de mauvaises pensées en voyant les formes de sa fille, qui, entre ses mains, ressemble à un jouet.
Le boucher ira en prison, pour avoir tué sauvagement un type qu'il croyait coupable du dépucelage de sa fille, alors que celle-ci avait juste, pour la première fois, ses règles.

A travers cet homme qui veut se venger de l'existence c'est une critique de la société qui est mise en évidence de façon crue et totalement aseptisée. Le choc se trouve dans les images bien sûr, mais plus dans les mots, dans la voix off du boucher qui déclame sa haine et crache des atrocités quand il le veut : "C'est des types comme Robespierre qui feraient du bien à la France" (Robespierre étant un ferveur utilisateur de la guillotine) ou encore "Vivre est un acte égoïste. Survivre est une loi génétique".
"Seul contre tous
" contient un concentré des travers de cette société, et le boucher ressemble à ces gens extrémistes, nostalgiques d'un temps, ces gens qui sont à bout, il ira vers la fin jusqu'à se recréer un monde avec la seule femme qu'il n'a jamais aimée, c'est-à-dire sa fille... A qui il décide de faire l'amour pour lui apprendre la vie. La fin est un affrontement avec cette enfant qu'il chérit, il se demande s'il doit la tuer pour lui épargner la misère et la crasse de cette vie là, vivre c'est être égoïste.

Ce qu'il y a de plus drôle dans ce film, c'est l'avertissement du début du film "Vous avez 30 secondes pour abandonner l'idée de voir ce film" qui annonce déjà la couleur, nous prévient que ce que l'on va voir n'est pas commun et peut s'avéré dangereux pour le public. Effectivement, voir l'errance de cet homme antipathique, le vieux beauf' de base qui cogne sur sa femme enceinte en voulant vraiment assassiner le gosse qu'elle porte, va voir des films pornos, provoque des immigrés, râle, avec ce regard froid et implacable, sans jamais sourir, il abat sa fille froidement comme il tue ces animaux dans sa boucherie et qui se vide comme un cochon qu'on saigne, tout cela nous offre une gigantesque claque dans les dents. Ce film révèle aussi le très bon acteur qu'est Phillipe Nahon, que je trouve assez charismatique.

Si Noé est un provocateur, il est ce que je vois dans la ligné de Pier Paolo Pasolini, Larry Clark et Cronenberg un artiste démesurément bon, même si "Irréversible" et son tapage médiatique a joué en sa défaveur.

Lundi 26 juin 2006 à 2:55

Malgré une éducation religieuse assez hallucinante, je n'ai jamais eu de préjugés sur personnes, mais j'aimais tout voir tout savoir tout comprendre tout faire, au grand désarroi de mes parents, je n'arrivais qu'à être fasciné par ce qui était horrible ou étrange, voir décaler. Ma mère et mon père ont vu défilés leurs pires cauchemards dans ma chambre et cela à été le point de départ de nombreuses prise de têtes et de débilités en tout genre, il n'était pas rare que Satan soit mit sur le tapis pour justifier mes troubles.

Au collège, avec une ancienne amie, nous avions eu l'idée de crée une association sur le même modèle que les vieux cabarets (Lapin Agile, Chat Noir) et la Factory d'Andy Warhol, ou mieux le CBGB, c'est à dire de se crée un endroit où se rassemblerait de nombreux artistes et personnes folles que l'on ne jugeraient pas, des étrangetés, des nuits folles, des créations, de la musiques underground et des soirées à thèmes bien barrés où le mot d'ordre serait NO LIMIT... Une fois j'ai institué cela avec un groupe de personnes dont je me foutais royalement, beaucoup trop défoncé et trop jeune pour me rendre compte que je faisais très mal les choses, il m'arrivait de m'enfuir de chez moi sans rien dire pour me retrouver au milieu de personnes plus vielles que moi, avec des gens qui forniquaient sur mes cuisses alors que j'étais ébahis par la liberté qui s'opérait face à moi. Il m'arrivait de boire un coup sur les marches de la Mairie avec des punks et de dormir là jusqu'au petit jour, les oreilles remplit de vieilles chansons, des Guns, des Doors, des Joy Divisions, des Clash, Queen et j'en passe, je me sentais bien... Parfois je regrette le temps des bétises babas, parfois je regrette de les avoir vécus, car je le répète, c'est la cause de mon ennui permanent actuel.
Pourtant, je n'ai jamais autant vécu, autant produit de toute ma vie que ces années de révoltes et de liberté cachée, d'orgies musicales, d'idées. Consommer les corps, les produits, les sons et les esprits, j'avais l'impression d'être quelqu'un qui faisait bouger les choses, je me sentais exister.

Aujourd'hui j'ai envie de revivre cela, le problème étant que les gens sont devenus trop coincée, lorsque je vais à une fête d'ados ou chez les potes de mon choufleur, rock, métal, goth ou pas, j'ai toujours l'impression d'être à Disney. Les gens se limitent dans leurs envies et leurs croyances, n'ont plus trop d'idées, ils ont toujours peur de s'aventurer sur de nouveaux chemins, et sont choqués pour la moindre chose.

Ouvrir une "Factory" sans but lucratif aurait coûté 700 euros à l'époque des Ramones, dorénavant je devrais payer 10 000 euros pour la semaine voir la journée de location afin de vivre mon rêve. J'avais rencontré quelqu'un qui semblait intéressé, mais qui a fuit dès que je lui ai parlé de Black Sun Productions dans mes préférences artistiques. Je veux juste pouvoir trouvé une solution à mon utopie de "bizarrerie", je veux un monde unique avec des gens uniques...
Dans le pire des cas, j'attendrais d'être dans mon chez moi avec ma grenouille pudibonde pour y réfléchir au mieux et faire des soirées à la maison.

Photo n° 1: Nellie Danielle Harriet Oleson aka Alison Arngrim ©
Photo n°2: Macaulay Culkin ©

Samedi 24 juin 2006 à 14:53

Hier en me promenant avec ma petite nièce qui aime s'amuser avec ma barre chirurgicale à l'oreille, j'ai ramassé un papillon bléssé pour le mettre dans l'herbe. C'est à ce moment qu'on klaxonne et je me redresse aussitôt croyant que la gamine avait traversé. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant un chauffard la queue entres les mains me présenter sa langue en se branlant. J'attrape ma nièce pas du tout choqué car ce n'est pas la première fois, je m'attendais à ce que le camion repasse, alors je cherche mon cutter dans le sac de la petite. Effectivement, le chauffard repasse 3 fois, j'avais très envie qu'il s'arrête et me provoque pour utiliser mon arme. Bref, journée banale, je rentre chez moi avec la petite et je lui passe du vieux rock genre Vince Taylor. Je découvre de nouveaux groupes, vraiment très laid, très lourd qui font de la soupe pour ados, vernis et crayon noir, essayant de se donner un look androgyne post-gothique ou post-dreadeux... Vomissement assuré!

Le Rock et toute la révolution musicale qui s'en est suivit ensuite ne mérite sûrement pas le marasme merdique de nouveautés sans âmes que font certaines personnes en ce moment. J'ai l'impression qu'après 33 ans de renouveau et de contestation, le rock est devenu un simple produit de marketting, pire, c'est devenu un gadget qui est là pour faire vendre d'autres produits. Ce qui était une révolte sans nom s'est transformé en cirque, c'est le carnaval pour petits ados sans repère ou qui ont les moyens de se payer un look "punk" histoire de faire pas comme les autres, alors que tout compte fait, ils le sont bel et bien. Un catalogue de mode punk, goth, métal et rock, des fringues qui coûtent la peau du cul, pour être grunge avant, il suffisait de simples frusques que l'on customisait ou déchirait soit même, maintenant tu devrais te ruiné à Châtelet ou sur le net... Parfois un son ou une chanson entière peut me plaire, mais la formation s'avère être une daube pas possible, du déjà vu avec une tentative désespéré de faire du neuf en mélangeant plusieurs genre. Heureusement d'autres arrivent à garder leurs styles et la tête froide en faisant honneur à la musique.

Le rock n'est plus un art, il s'essouffle et est en train de périr au profit du look et des codes de la mode.

Les précurseurs s'ils ne sont pas morts sont devenus des gens friqués et bien rangés vivant de leur soupe et sur leurs nouveaux fans plutôt embourgeoiser qui sautent sur toutes nouveautés musicales, drogués aux chaînes musicales et à MTV qui font passer en boucle des groupes dont ils font la promotion en contreparties d'un bon contrat. Le business dévore tout et les petits groupes vraiment très bons et underground sont boudés, de même que de très vieux groupes excellent dont on pille les oeuvres sont concessions pour en faire des reprises souvent abominable... Le Punk aussi est bien mort, remplacé par du punk californiens sans aboutissement à but lucratif, si c'est cela une évolution, elle fait bien mal, le message premier est sacrifié au profit d'une jeunesse "rebelle" dorée, des grands Majors qui se moquent de la musique et entubent les fans et les groupes au profit des bénéfices.

Mais sachez que le Rock a évolué au fil des années, remodeler, beaucoup lui ont donné un nouveau genre mais tout tiendra toujours ses racines du blues, que dès 1954, cette musique a bouleverser en profondeur les habitudes de l'Europe et de l'Amérique blanche bien pensante, qu'elle a été forte, très forte et très artistique, qu'elle a été une plate forme revendicatrice d'une jeunesse désireuse de s'affirmer face au monde adulte, qu'elle a été un assaut su puritanisme sexuelle changeant radicalement le paysage visuel et musical. Faites lui du bouche à bouche au lieu de l'étrangler. Toutes ces nouveautés très neuneu à revendication mode et poésie sombre à deux balles, ça suffit! Vive les friperies! Vive Byron! Vive Nellie Oleson! Poil au nez!

Ceci était un communiqué très personnel...

Photo n° 1: Twiggy Lawson ©
Photo n° 2: Nick Cave et Rowland S. Howard ©

Vendredi 23 juin 2006 à 16:23


Corée du Sud | 2003 | Un film de Park Chan-Woo | Avec Choi Min-Shik (Oh Dae-Soo), Yoo Ji-Tae (Lee Woo-Jin), Kang Hye-Jeong (Mido), Yoon Jin-Seo (Lee So-Ah), Kim Byeong-Ok (M. Han)

Un jour, un père de famille est enlevé sans raison apparente et se retrouve enfermé dans une chambre, sans fenêtre, sans espoir de sortir, drogué parfois, et ce pendant plus de 15 ans. Son seul lien avec le monde est une télévision, par laquelle il apprend qu'il aurait tué sa femme.
La haine va permettre à  Dae-Soo de survivre et sortir pour commencer par retrouver les commanditaires de son calvaire.

Esthétique de l'excès, comme tout cinéaste asiatique à sensation, Park Chan-Wook sous l'apparence d'un homme psychologiquement atteint nous livre une histoire hors norme, un film qui a terrassé dans son pays des grosses productions américaines. Ce qui fait que je ne vais pas être objective puisque ce genre de cinéma asiatique est mon péché mignon. Tout d'abord, j'adore le cinéma de Park Chan-Wook. Si on le dit parfois inintéressant et trop sûr de lui, je le proclame dieu de son monde de torture et de désespoir romanesque. Tout comme Miike, sa patte personnelle ne laisse pas indifférent et n'envie rien à Tarentino ou Rodriguez.
Le cinéma asiatique est hybride, contemplatif mais se suffit largement à lui-même. Ce film déjà culte (comme toujours) de Park Chan-Wook est un mélange entre manga et folie furieuse d'un réalisateur à l'apparence calme. Le niveau émotionnel du film est très intense, mon amie n'en a pas cru ses mirettes et son pauvre coeur.
Old Boy est surréaliste et sa bande originale souligne cet effet, entre tango, classique et orchestral, c'est une folie pure, avec des images surprenantes, tout dans l'excès avec quelques notes acides sur les moeurs et le regard sur une société consommatrice (la télévision devient amie, maîtresse, dieu en somme). La force de ce cinéma est de mélanger toute forme d'histoire et de culture, Kafka croisant Akira par exemple... Oh Dae-Soo enfermé dans sa petite chambre, vit le même calvaire qu'un Monte Cristo ou le héros du film de Noé "Seul contre tous". Mélangez ceci à des scènes de tortures implacables et du karaté et vous obtenez un film incroyable et complètement hallucinant (sans avoir fumé !).

Les retournements de situations sont prenants et rythment le film. Personne ne sort du cinéma sans être dégoûté, ou heureux, ou déjà parti depuis longtemps. On reproche assez durement au cinéma asiatique ces scènes de violences insoutenables, mais c'est juste le reflet d'une société qui se permet de nous assaillir d'images cruelles dites "informatives", d'une époque assez désenchantée où la violence se fait voir partout. La créativité n'est pas une tare, et je pense que c'est la base de ce genre de film, l'excès jusqu'à l'absurdité de ces scènes, tout comme le cinéma gore.

La recherche d'effets stylisés est le propre de tout réalisateur, même si il y a ratage, il y a eu des efforts, et Park Chan-Wook est parfait pour moi à ce niveau. La couleur du film est tantôt sale, tantôt lumineuse, tantôt hallucinante, on ne s'ennuie pas. Et la fin vous retourne littéralement...
Old Boy est devenu plus qu'un film culte dorénavant et a bénéficier d'un bouche à oreille que je n'aurais jamais cru possible, je suis assez heureuse que le cinéma asiatique devienne peu à peu une réalité, même si les remakes Américains me mettent quelque peu sur les nerfs.

Le "Hallyu" qui regroupe la nouvelle vague Coréenne cinématographique, n'a rien à envier à Hollywood d'ailleurs ni au Festival de Cannes (de quoi les faire baver), ce phénomène fait rage en Corée et les films (drame, romance, thriller, animations...) gagnent nos salles obscurs et ce n'est pas pour me déplaire, il est favorisé par la politique des quotas instaurés par les autorités coréennes, celle ci obligeant les salles à diffuser des films locaux pendant un certains nombres de jours. Ainsi, la production cinématographique nationale se retrouve protégé de l'hégémonie Hollywoodienne et devient autonome. Un rêve que n'a jamais pû réaliser le cinéma français par manque d'appui ou de films intéressants sans doute.

Par rapport à la vague "Hallyu", L'Office du Tourisme Coréen à même mit en ligne un site qui se veut être une database des drama et films coréens, il n'existe pour l'instant qu'en coréen en japonais, chinois et anglais, on peut toujours rêver pour une version française puisque la France n'a pas pour habitude d'exploiter les bons fillons. (Voir Suicide Club, The Grudge et nombreuses autres productions)

A ne pas manquer "Sympathy for Mister Vengeance" qui est le premier volet d'une trilogie de vengeurs haineux dont fait partie Old Boy et dont "Sympathy For Lady Vengeance" clos le tout, c'est tout aussi génial et ça se consomme sans limite.

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