Paracelsia

† La Madone Anthracite †

Mardi 6 juin 2006 à 14:23


USA - 1999 | Un film de David Fincher | Brad Pitt (Tyler Durden), Edward Norton (le narrateur), Helena Bonham Carter (Marla Singer), Meat Loaf Robert (Bob Paulsen), Jared Leto (Face d'Ange), Zach Grenier (Richard Chesler)

Jack (on va dire que c'est Jack) est un cadre insomniaque qui travaille pour une agence de constructeur automobile, il vole d'un aéroport à l'autre pour établir des constats d'accidents. Son seul plaisir est de rentrer chez lui, dans un appartement meublé "Ikea" dont il aime lire les catalogues et y passer commande. Il s'inscrira dans des clubs de soutiens moraux pour se vider et pouvoir enfin dormir, mais Marla débarque et Jack n'a plus de repère.
Un jour il recontre dans l'avion Tyler Durden, un type avec des idées fantaisistes qui fabrique du savon. Lorsque Jack rentre chez lui, c'est pour s'apercevoir que tout son appartement a brûlé. Il décide d'appeler Tyler, il ne saura jamais pourquoi, mais cet appel a scellé son destin.


Bon sang ! Attention, accrochez vous, on en rêvait d'une sortie ciné, le jour où le bouquin à rendu dingue la moitié des bibliophiles. Je ne peut pas parler de Palahniuk, mais c'est un auteur à connaître d'urgence, qui n'est malheureusement pas traduit comme il faudrait. Pour aller plus vite, lisez Fight Club, Choke, Survivant, Le Festival de la Couille et autres histoires vraies, Berceuse et Monstres invisibles.
Ce film culte, monstre cinématographique avec des effets spéciaux bien utilisés et adaptés, une couleur sombre et limite qui pourraient nous rappeler les films de Jeunet et Caro. Fincher, réalisateur du très très bon film Seven Brad Pitt se démarquait déjà de ses anciens rôles de playboy de toilettes pour Dames, sait manipuler les effets visuels (Le Retour du Jedi, L'histoire sans fin).
Tout comme le bouquin dérange par ses idées chaotiques et très anarchistes (même plus anarchiste que les vrais anarchistes), où l'on nous réveille à coup de phrases bien pensantes, critiques de la société, de notre dépendance face à cette société, on nous exhorte presque à une nouvelle révolution pour changer ce monde.

Le manque de sommeil de "Jack" rappelle celui des héros de Seven, et "Jack" pète aussi une durite, vous avez dit schizophrène ??? Là nous avons un degré de schizophrénie incroyablement absurde et drôle, mais tout aussi surprenant, car ce film sous acide nous révèle un scénario bien ficelé, des effets visuels surprenants, des acteurs tellement bons que c'est une véritable jouissance, des notes d'humour complètement décalé, et une Helena Bonham Carter comme je l'avais jamais vue, Edward Norton qui nous fait jouir en prime. La violence vibrante du film ne laissera personne debout, au sortir des salles obscures, beaucoup adhérant déjà aux idées de Tyler ont sérieusement viré philosophe et un soi-disant club où l'on se ferait aussi mal que dans le film existerait sur Paris et dans d'autres pays.

Mais il faut se méfier. Sous la violence froide du film se cache un film très intelligent avec des réflexions communes : faut-il une raison matérielle pour que l'homme vive ? Toutes les marques y passent et se font tailler le costard, la critique de la société de consommation est le fil conducteur, il faudrait que l'on puisse arrêter de nous imposer des pensées ou des modes, ce qui ne sera carrément pas facile vu les faits du moment. Nous sommes tellement conditionnés que l'on se voit transformer en moutons, en grippe-sous ou en gamins pas contents qui se révolteraient hypocritement contre leurs parents, alors que dès notre entrée au monde, nous somme pris pour des animaux domestiques, de vrais cons en somme. Le pire c'est que certains le savent mais adorent ça - voir Matrix qui soutient la même thèse en fait - cependant, la différence avec Fight Club c'est la réalité. Je me sens plus proche du film de Fincher que le très visuel Wachowski. Pour Palanhuik, la société d'aujourd'hui fabrique les criminels de demain et on en a quand même une belle preuve, peut-être que la révolution serait de mise pour cette époque.

Fight Club est aussi un film controversé, parce qu'il ose parler de souffrance, de fascisme, de sexe, et de terrorisme, donc de choses taboues, certains l'affichent et le critiquent, l'épinglent même comme film raciste (ben voyons, Jeunet pour Amélie Poulain a reçu la même critique et dernièrement La passion du Christ de Gibson... et j'en passe !). Un film hollywoodien qui sauve la face de ces studios et qui nous inflige plus que de superbes coups de poing, un film qui deviendra et qui restera culte. Un film contagieux en tout point et qui défie les lois de la folie, une fin qui vous laissera sûrement bouche bée.
Le seul hic, c'est que les critiques dans Fight Club ne pourront pas nous faire oublier les décors tout propres et trop nickels pour ce qui est d'une "révolution" et la machine d'Hollywood derrière, on sent l'argent qui circule et donc le message peut se fracasser la gueule, pourtant on aurait tort de se priver quand même...


J'aime le fait que ce film se dénonce lui-même, peut-être sans le savoir et ça c'est génial ! Mais n'est ce pas de l'hypocrisie cachée ??

Site du jeu Fight Club
Site Français sur Palahniuk


Vendredi 2 juin 2006 à 0:16


Angleterre - 1998 | Un film de Todd Haynes | Ewan McGregor (Curt Wild), Jonathan Rhys Meyers (Brian Slade), Christian Bale (Arthur Stuart), Toni Collette (Mandy Slade), Eddie Izzard (Jerry Devine), Emily Woof (Shannon), Michael Feast (Cecil), Luke Morgan Oliver (Oscar Wilde petit), Osheen Jones (Jack Fairy à 7ans), Micko Westmoreland (Jack Fairy adulte)


Arthur Stuart était fasciné par Brian Slade lorsqu'il était adolescent. La Star du Glam Rock morte sur scène de façon étrange lui donne l'envie plus tard, lorsqu'il devient journaliste, d'enquêter sur lui. Brian Slade était la personnification des années 70, sexe, drogue et décadence. Arthur va alors revivre l'ascension et la chute de Brian Slade, son mariage avec Mandy et sa liaison avec Curt Wild, une star de la scène rock américaine. Cette enquête sera pour Arthur l'occasion de se pencher sur son passé, et de comprendre à quel point Brian Slade et Curt Wild ont bouleversé sa vie.
               
Hum, je ne vais pas être objective, c'est limite impossible, car il y'a tout les acteurs que je préfère dans ce film, parce que la bande son, les strass et la théâtralité ambiante du film m'ont eu, parce que je l'aime ce film, certes, ce n'est pas un chef-d'œuvre, mais c'est un film jouissif que je ne peux cesser de regarder encore et encore.
      
L'histoire, sur fond d'Oscar Wilde est assez intéressante, un conte de fée assez étrange avec des ambiguïtés et des passions déchaînés à vous faire rêver. Les acteurs sont vraiment très bon. Jonathan Rhys Meyer est magnifique, androgyne et touchant, Christian Bale et Toni Collette sont aussi merveilleux, Ewan McGregor est formidable. On a l'impression de revoir les répliques de David Bowie (c'est carrément évident), d'Iggy Pop et de Kurt Cobain.

C'est un film qui rend hommage à une époque, à un style, à une furie, à nos idoles passés et présentes. C'est la course effréné de la passion, des excès, de la vie en somme, vouloir posséder le monde et crier sa rage d'être différent, ce n'est pas l'apologie du travestissement qui tient le film, mais un effet de miroir, les personnages se renvoient à d'autres images pour finir par se confondre. J'ai tout de même trouvé ce film assez esthétique, les maladresses sont rares pour un film sans prétention, et vous donnent des envies de piquer les vinyles de vos parents.
A noter la présence du groupe Placebo.

Bon après, on aime ou on déteste, on y voit l'apologie de l'homosexualité ou du transformisme si on le veux.
Todd Haynes, le réalisateur a crée "Apparatus Productions" avec Barry Ellsworth et Christine Vachon, une association non lucratif qui a pour but d'aider techniquement et financièrement les metteurs en scène débutants. Il est également membre fondateur de "Gran Fury", un groupe d'artistes très impliqués dans les campagnes contre le sida.

Enfin, moi je dis que c'est une perle...

MAKE A WISH...



Samedi 27 mai 2006 à 21:53



USA - 2004 | Un film de Lucky McKee | Avec Angela Bettis (May Canary), Jeremy Sisto (Adam), Anna Faris (Polly), James Duval (Blank), Nichole Hiltz (Ambrosia), Kevin Gage (Papa)

May est une fille timide, qui est complexée par un problème à l'oeil. Elle le cache avec ses cheveux croyant que c'est une chose abominable. Elle travaille dans un cabinet de vétérinaire et a beaucoup de mal à aller vers les autres et à se faire des amis. Elle se comporte de façon très étrange et discute avec sa poupée qui occupe une place très importante dans sa vie. Un jour, elle tombe sous le charme des mains d'Adam, un mécanicien qui adore sa bizarrerie. Mais leur relation s'arrête net le jour où Adam s'aperçoit que May ne tourne plus rond du tout. Déçue, elle décide alors qu'elle va se fabriquer son propre amour parfait...

On rigole, mais c'est une bonne surprise, May est un ovni, mais je crois que c'est surtout grâce à son actrice, plutôt qu'au scénario lui-même. Angela Bettis nous promène comme une petite fille perdue qui cache son complexe, elle nous rejoue une version de Psychose au ralenti. Elle convainc plus dans ce film qu'elle ne l'avait fait dans la nouvelle version de Carrie. La mère de May est probablement l'élément qui a perturbé l'état mental de la jeune fille. Sans doute ne la trouvant pas assez jolie (la mère est plutôt superficielle), elle l'enferme dans son complexe et lui offre une poupée qui va devenir la confidente, mais aussi le GROS problème de May. N'arrivant pas à se faire d'amis étant petite, May finit par grandir sans l'amour de sa mère, mais plutôt avec des interdits et des reproches, avec pour seule compagnie, une poupée qu'elle ne doit jamais enlever de sa boîte.

May travaille alors comme assistante auprès d'un vétérinaire, elle est sans cesse relancée par la secrétaire lesbienne du cabinet qui glousse à la moindre bizzarerie. May est secrète et assez observatrice, derrière ses lunettes, elle observe la différence des autres, on s'aperçoit qu'ils ne sont pas plus normaux, mais un jour, elle fantasme sur un homme et tombe éperdument amoureuse de ses mains.
Adam est aussi un peu fou et décalé et il apprécie la petite May, avec son visage diaphane et ses bizarreries. Adam aime les films d'horreurs et les créations artistiques malsaines, May pense trouver enfin son égal, mais Adam s'avèrera être un petit con qui flippe à la première étrangeté. Il va vite s'apercevoir que May dépasse largement le stade des trips glauques et qu'elle est finalement cinglée, sans compter que la poupée de cette dernière est jalouse et qu'elle fait tout pour monter May contre le monde extérieur et les hommes.

May dérive et finit par devenir complètement incontrôlable. Elle veut se fabriquer l'être parfait qui sera l'aimé, qu'elle pourra toucher. C'est le moment des zigouillages à la pelle, d'une drôlerie exquise, d'une tristesse sanglante, un docteur Frankenstein en talons aiguilles qui ne demande qu'un peu d'amour et de la reconnaissance en gros.

Ce film pose le problème de la recherche de la perfection dans la socièté d'aujourd'hui, de ces travers, de la sollitude des uns, de la dérives d'une socièté en mal de repères. Notre adorable May s'y perd, elle voudrait juste être accepté telle quelle est, monstrueuse et humaine, elle confond l'amour et le cannibalisme, mais n'est-ce pas là le mot de la fin? Consommer l'amour comme la nourriture, faim de l'Être, affamé d'amour. L'air de rien, ce film est très romantique, surtout cette scène merveilleuse où May essaye de toucher avec son visage les mains d'Adam... La scène la plus marquante est lorsque May emmène sa poupée à l'école des aveugles.
      
Ce film est génial, parce qu'il ne fait pas penser à Scream et autres films de zombies pitoyables, dont Hollywood n'arrête pas de nous assaillir depuis les revivals du genre.
C'est aussi un film qui m'a permis de réentendre « Oh ! » des Breeders, un must!

Lundi 15 mai 2006 à 3:20

Ceci représente les 3 états que j'aime retrouver chez certains personnages de films et 3 forts caractères que j'admire à la folie, si l'un de ces choix se retrouve dans un long métrage ou un court, même mauvais, sachez que je serais toujours là dans un coin à rire comme une démente, parce que y'a pas à dire avec ces catégories là, on s'embête pas, voir moyennement. Supers Nanas un peu flipper quand même.

J'ai appelé cela les 3 grâces lorsque j'étais à la fac, je m'explique, 3 actrices qui représente à merveilles les catégories énoncés au cinéma. Les gagnantes sont:

 

 1.Catégorie folle : Bette Davis alias Jane Hudson dans «Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?» de Robert Aldritch (1962).



Première frayeur premier amour lorsque j'ai visionné ce film petite (ma grand-mère adoptive m'a fait voir de ces choses !), donc je vois Jane Hudson sous les traits de Bette Davis, affreuse, mauvaise pire qu'un monstre, qui torture sa sœur et qui continue à se prendre pour une star, qui continue à s'habiller comme à ses débuts d'enfant star, c'est à vous faire peur franchement. Mais sincèrement, elle m'a fait très bonne impression, j'ai été fan et ce film représente bien la folie comme je l'imagine, version féminine (jalousie, hystérie, vengeance, petites piques, quête de la jeunesse etc…). Chaque fois que Jane apparaissait à l'écran j'en avais des nausées.

Je vous fait quand même un petit résumé de ce superbe film: Jane et Blanche Hudson sont deux sœurs. Jane Hudson, est une véritable enfant vedette dans les années 20, grâce à une chanson reprise par toute l'Amérique. Mais passée l'adolescence, le public l'a complètement oubliée. Et c'est sa sœur, Blanche, qui devient célèbre à son tour, en devenant une actrice de cinéma renommée. Un terrible accident de voiture va mettre fin à sa carrière, la rendant complètement dépendante de sa sœur aigrit. Au fil du temps, on découvre le vraie visage du mépris, de la rancœur d'une Jane Hudson que la célébrité perdue à rendu complètement folle.


Mention spéciale de la folie pour Asia Argento dans «Le livre de Jeremy», Andrea Ferréol dans «La grande bouffe» et Samantha Eggar dans «Chromosome 3»

 

2. Catégorie Putain : Ornella Mutti alias Cass dans «Contes de la folie ordinaire» de Marco Ferreri.

 

Emerveillement devant une très belle Ornella Muti en proie à ses démons et à la violence de ses amours. Bizarrerie qu'est le personnage de Cass qui représente la folie et le désir en un, l'amour et la mort. Insoutenable solitude et désespoir d'une beauté face à celui de l'homme qu'elle aime et qui s'enfonce avec elle dans une passion plus que troublante. Meurtrie par la vie, Cass paraît froide et mécanique, une poupée jolie sans vraiment d'intérêt, mais lorsqu'elle s'enfonce une épingle géante dans la mâchoire, on s'intéresse soudain à ce sujet complètement hallucinant, cette prostituée des beaux quartiers n'est plus un objet de désir, elle devient une femme que sa situation a brisé. L'homme qu'elle aime essayera de lui offrir une nouvelle vie, mais elle n'arrive plus à retrouver l'innocence perdue. Alors par dépit, Cass un jour, enfonce son épingle à nourrice dans son vagin. Et face à cette horreur, son homme la quitte et ne l'aide pas. Elle finira par se trancher la gorge.


Femme en souffrance, les putains au cinéma ne sont pas des femmes qui aiment véritablement leurs situations, elles ont l
'air de souffrir plus que les autres, mais ce sont celles qu'on entend hurler le plus en silence. En passant par la petite Jodie Foster qui joue le rôle d'Iris dans un «Taxi Driver» dément et cruel jusqu'à Julia Roberts dans un «Pretty Woman» romantique et soft, c'est toujours le rêve qu'un jour on puisse les sortir d'un cauchemar qui hante ses âmes creuses.

 

3. Catégorie Castratrices : Elisabeth Moody alias Vera Cosgrove dans «Braindead» de Peter Jackson.

 

C'est fun, c'est complètement loufoque, mais la mère de Peter Cosgrove représente le pire de ce que peut-être une castratrice, empêchant son fils d'évoluer dans une autre sphère que la sienne, lui interdisant tout bonheur et plaisir, interdisant son désir. Et souhaitant le réduire en un petit jouet, son tout petit bébé qui ne lui désobéi pas et qui lui restera fidèle toute sa vie, d'ailleurs à la fin du film, elle veut le reprendre dans son ventre.

 

Tout gérer, prendre toutes les décisions importantes, décider, savoir mieux que son conjoint, son enfant, ce qui est bon (pour lui, surtout), bref c'est une forme de déresponsabilisation de l'autre qui joue. Carrément rien à voir avec une femme forte et qui mène le front à la Ellen Ripley. Les castratrices se retrouvent souvent dans des films d'horreurs allez savoir pourquoi c'est une bonne recette pour expliquer les comportements de fou furieux des rejetons, rien que le cas de Norman Bates est un exemple à lui seul.


Les femmes deviennent des mantes religieuses qui achèvent les hommes à force d'amour et d'attention. Les gros bonnets de Russ Meyer mettent souvent à exécution leurs idées de castrations en soumettant l'homme à n'importe quel prix. Le plus bel exemple moderne étant quand même celui de Bree Van De Kamp de la série «Desperate Housewives», une femme qui dénigre ouvertement son mari devant les enfants, et devant les amis, qui dirige tout et ne laisse rien transparaître et voudrais que tout soit toujours parfait sans prendre conscience de l'agacement que cela provoque au sein de sa famille.


Photo 1: "Le Livre de Jeremie" d'Asia Argento ©
Photo 2: "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" de Robert Aldritch ©
Photo 3: "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri ©
Photo 4: "Chromosome 3" de David Cronenberg ©
Photo 5: "Conte de la Folie Ordinaire" de Marco Ferreri ©
Photo 6: "Braindead" de Peter Jackson ©
Photo 7: "Desperate Housewives" de Marc Cherry ©

Vendredi 5 mai 2006 à 1:02


France - 2001 | Un film de
Claire Denis | Avec Vincent Gallo (Shane), Tricia Vessey (June), Béatrice Dalle (Coré), Alex Descas (Léo), Florence Loiret-Caille (Christelle), José Garcia (Choart), Aurore Clément (Jeanne), Nicolas Duvauchelle (Erwan)
      

"Coré et Shane sont des êtres à part. Leur vie est régie par une soif inassouvible de chair et de sexe qui les pousse à se transformer en de véritables ogres modernes." Shane alors chercheur, part en voyage de noces à Paris afin de retrouver son ami Léo et sa femme Coré pour se soulager de cette horreur.
Trouble Every Day est tout d'abord un film charnel, où les corps sont sensuels, blessés, désirés, phantasme, chairs sanglantes, humeurs visqueuses. Claire Denis autopsie l'enveloppe, mais aussi l'être partagé entre la raison et la bestialité instinctive. Loin de nous composer un film clinique comme sait si bien le faire Cronenberg, la réalisatrice nous livre une fable étrangement formatée. Loin d'être un film gore comme tant d'autres, car l'esthétisme y est à tomber, tout est bien cadré, et nous sommes loin des monstres grotesques du genre "gore". Dans Trouble Every Day, nous sommes confrontés à nos propres peurs et questionnements sur l'identité humaine et la bestialité qui dans ce film est montrée avec beaucoup de franchise, un peu trop même, car parfois on a la vague impression que la réalisatrice aime les bouchers qu'elle façonne...
Claire Denis aime les corps, elle les explore avec une rare sincérité, ne négligeant pas même leurs imperfections. Elle nous offre en l'occurrence deux pièces de choix : deux acteurs aussi imprévisibles qu'indomptables, marginaux et loin des strass. Béatrice Dalle, dans la peau de Coré, est tout simplement sublime. Carnassière, séductrice et maternelle dans sa générosité, elle hante littéralement les scènes qu'elle traverse, sa présence sensuelle, ahurissante nous passionne. Vincent Gallo... L'écorché de service, à l'itinéraire finalement voisin de celui de sa partenaire de tête d'affiche. Le genre inspiré trop emmerdant, qui fait fuir bon nombre de réalisateurs, sinon les plus barrés. Le type entêté, qui finit par se faire tourner lui même dans son singulier Buffalo 66 avec Christina Ricci. Le regard halluciné, il trouve sa place naturellement ici en monstre désespéré transpirant la sensualité et rongé par sa frustration. Personnage extrême pour acteur atypique, son interprétation de Shane, c'est toute la tension du calme avant la tempête.

Tout ceci est entraîné par la sublime et magnifique bande originale du groupe anglais Tindersticks, tout aussi atypique, étrange, sombre et carrément larmoyante. Si la narration est d'une logique implacable et les effets visuels flous parfois et d'une lumière peu commune, nous pouvons saluer la musique légère mais pourtant si violente du groupe.
Trouble Every Day est d'abord un film pour les affamés, ceux qui veulent du changement et du neuf sur les écrans, ceux qui veulent retrouver quelques sensations devant un écran vide de films sincères et originaux. Quoi de plus évident à filmer que le désir pour combler l'insatisfaction des conventions. Film très peu bavard, avec des langueurs certes, mais c'est ce qui lui donne ce côté quasi hypnotique. Les cris affreux des victimes restent gravés dans nos esprits, et c'est cela qui impressionne beaucoup plus que les scènes sanglantes. Beaucoup de gens sont sortis de la salle de projection écoeurer par ces jeux sexuels qui se termine en déchirures cinglantes, alors que les victimes hurlent et souffrent, le tout filmé comme si la jouissance était là. Le dernier plan, magistral, est un gros plan sur l'oeil de l'épouse naïve qui finit par voir le secret de son mari. Une goutte de sang glisse le long du rideau de douche où vient de se laver Shane. Rideau final rappelant un autre rideau: la robe de Béatrice Dalle qu'elle lève comme au début d'une pièce, dévoilant peu à peu son sexe au regard d'un homme bientôt victime du spectacle qu'il contemple.  Perso, je me fiche pas mal d'un manque d'explication ou de justification du film, il me plaît, c'est la vision d'un amour infamant et cruel, à consommer sans fin pour les âmes NON sensibles...
Site Internet
Bande Annonce & Extraits


Lundi 17 avril 2006 à 17:27



USA  - 1980 | Un film de David Lynch | John Hurt (John Merrick), Anthony Hopkins (Dr Frederick Treves),  Bancroft (Mrs. Kendal)



En 1884, le Dr Treves découvre l'existence d'un homme étrange: John Merrick, véritable bête de foire, abandonné de tous en raison de son physique repoussant, qui vit dans une cage, est battu par son propriétaire et ne sait rien du monde extérieur. Intéressé alors par ses difformitées et voulant à tout prix l'étudier, le Dr Treves rachète John à son propriétaire. Et c'est en l'étudiant qu'il va découvrir que derrière cet être apeuré et hideux se cache un être intelligent et doué de sensibilité.


Il y a des films comme ça qui vous rendent malades et vous donnent envie de haïr tous les Hommes. Ce que j'ai retenu d'Elephant Man c'est ce cercle vicieux d'utilisation d'un Etre humain au profit d'autres Etres humains, le pauvre Merrick sera une bête de foire toute sa vie que ce soit dans la misère ou parmi les bourgeois qui le tolèrent simplement parce qu'il est l'amusement et l'excentricité du moment. Plus que l'histoire, c'est le spectacle visuel qui séduit, car il nous rapelle le fantasmagorique du 19ème siècle du cinéma de Méliès principalement. Lynch travaille sur la naissance de la philantropie (l'Homme s'intéresse véritablement au corps) et il mélange ça à la mentalité de Merrick et de son propre univers qu'on lui connaît. A la fin lorsque Merrick décide de mourir, on voit cette maquette de cathédrale qui nous rappelle les références de Lynch (Quasimodo). Merrick décide qu'il est comme tout le monde et doit mourir comme tout le monde: digne. Il voit sa mère et l'on sait qu'il meurt, on voit ce qu'il voit et ressent.

On connaît les monstres de Lynch, thème récurrent dans ses films. Après le mélange entre réalité et rêve, il utilisera sûrement l'histoire de Merrick pour faire accepter le monstrueux dans la société tout comme le fait peut-être Tim Burton, en faisant passer les humains pour des monstres alors que les créatures sont sensibles.
J'ai apprécié l'hommage rendu aux vieux films et à Méliès. Le film est touchant et même vous arrache une larme si ce n'est du dégoût, mais pas pour Merrick.

Le personnage de Merrick à véritablement existé ainsi que tous les autres, il se nommait Joseph Carey Merrick le 5 Août 1862 en Angletererre à Leicester au 50 Rue Lee. Dès son enfance avant même qu'il ait atteint sa deuxième années, il commence à developpé des tumeurs sur son visage. La situation va alors empirée, des espèces de bulbes apparaissent sur son front son corps, et son bras droit grossit et deviens pratiquement inutilisable. En grandissant il prend conscience de son état, surtout vis à vis des autrs. Il a du mal à avoir des relations avec les gens, on le fuit, on le tyrannise. Merrick se refugie alors dans son imagination... Il restera toute sa vie plutot solitaire. Jusqu'à ce qu'il rencontre le docteur Treves.

Jeudi 9 mars 2006 à 0:03


Corée du Sud - 1999 | Un film de Jang Sun-Woo
|
Lee Sang Hyun (J), Kim Tae Yon (Y), Jeon Hye Jin (Ouri)



Film d'après le roman de Jang Jung II "Tell me lie" (emprisonné à l'époque pour outrage à la pudeur pendant 6 mois et l'éditeur a été forcé de brûler tous les exemplaires du bouquin)


Y est lycéene, elle se promet de perdre sa virginité avant la fin de ses études. Elle rencontre J, un homme respectable, un sculpteur de 38 ans dont Ouri (sa meilleure amie) est amoureuse... C'est tout de suite le coup de foudre entre J et Y et de suite, ils se dévorent d'amour dans une chambre d'hôtel. Y se dévoile toute entière à son amant expérimenté, et bientôt ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre et font l'amour là où ils peuvent. Ils vont se jeter dans une passion folle sans limite qui les ménera à connaître le plaisir et la douleur.


C'est l'explosion du film coréen, perte d'identité, prostition, pureté d'images, une décadence du cinéma asiatique qui remonte à L'empire des sens. Fantasmes est un film radical où l'on voit la dérive sexuelle d'une jeune lycéene et d'un homme mûr qui abandonnera tout pour elle. Ce film est sans concession un bijou pour ceux qui n'ont pas peur des films crus, car celui ci l'est.
Filmé presque comme un documentaire entre un couple aux moeurs dérangeantes, rien n'épargne les spectateurs, dépucelage, sodomies et sado-masochisme, dissection de la passion amoureuse qui dévore le couple à un tel point qu'ils s'enferment dans leurs histoires et vont d'hôtel en hôtel en se coupant par là même de la société et du reste...


C'est un film excellent avec des défauts pourtant car même si le visuel est intéressant, il n'en est pas moins que le scénario perd de sa force car le réalisateur y ajoute des voix off qui ne nous éclairent pas du tout sur la situation, et qu'il abondonne des fils conducteurs de son film très intéressants comme la jeune Ouri et la femme de J. Le basculement tortueux de la vie amoureuse du couple et le basculement du dominant au dominé n'est pas assez approfondi même si l'évolution de la magnifique Y est total et merveilleux (elle devient de plus en plus jolie et de plus en plus forte, elle grandit).

Le seul et véritable gros bémol est les jeux sado-maso qui s'intensifient et deviennent même ridicules, le couple utilisant à chaque fois un objet plus lourd et plus gros, plus blessant et ce sont d'interminables fessées sur fond de musiques techno et de ralentis hallucinants, les moments où c'est à J de réclamer qu'on le batte, la situation se renverse et Y s'émancipe, devient une dominatrice et une jolie jeune femme.
Un très bon film donc mais qui manque assez de richesse scénaristique.

A noter que c'est le 10ème film du réalisateur et que c'est le seul à être sorti en France.

Mercredi 22 février 2006 à 23:06



 The Cell est un film de Tarsem Singh, un clippeur (hum ça se sent vraiment beaucoup). Soit, c'est un clip géant  avec cette "actrice" de Jennifer Lopez et Vincent d'Onofrio (oui le type qui joue l'agent intello dans la série New York section Criminelle sur TF1) et d'autres personnages, mais on s'en fiche un peu, car le film à tellements de lacunes que ce n'est pas nécessaire de tous les connaître. Vincent d'Onofrio est beau en tueur en série, Jennifer Lopez pas crédible pour un poil, quand on voit son cul à peu près chaque fois que c'est possible (je me demande si on ne l'a pas prise juste pour utiliser son nom et si l'argument de vente de ce film ne tient pas qu'à sa présence).

Bref le scénario est naze, il y avait de la matière nullement exploitée, donc comment se fait t-il que je puisses en parler? Tout simplement pour les effets visuels, et le côté sombre de la chose, certes c'est une très bonne idée d'allez voir du côté du cerveau, allez chercher dans l'esprit du tueur en série, entrer dans son monde pour retrouver sa victime et tenter de le sauver lui aussi  (hum me demande si c'est pas Tarsem qui a réalisé le clip "Bedtime Stories" de Madonna?). Mais sans scénario potable, cela reste une tentative vaine d'Hollywood de nous pondre un énième sujet sur les Sérial killers.

Avec son budget de 33 millions de dollars, le film est époustouflant de visuels, d'Onofrio est tellement beau en prince de son esprit torturé que c'est à en pleurer, les lumières et les costumes sont aussi à la limite de la perfection, on aurait mit une autre actrice, le film serait remonté un peu dans mon estime...

Le résumé le voici donc: L'agent Peter Novak en charge d'une enquête pour retrouver une victime, réussit à convaincre Catherine Dean de plonger au sein du mental déviant de Stargher, dans le but de localiser la cellule où est piégé ladite victime. Mais l'univers dans lequel pénètre Catherine s'avère particulièrement agressif, peuplé d'images et d'apparitions monstrueuses qui vont peu à peu altérer sa propre santé mentale. Elle va se retrouver prisonnière sans force dans le monde de Stargher.

Il y a beaucoup de bonnes idées (le petit garçon innocent qui montre à la psy ce qu'il a subit et pourquoi il est ce qu'il est aujourd'hui, la vision de la femme d'un tueur en série, les mutilations) dans ce film qui sont malheureusement mises de côtés au profit du visuel, bon dans ce cas là, un clip géant pour traduire le film serait le bienvenue. Mais ça se laisse regarder avec enchantement lorsque l'on oublie le côté cinématographique pour ne voir que l'esthétique de la chose.

Puis comme le dirait Victoria Alexander sur le site RottenTomatoes, imaginez juste le Silence des Agneaux jouer par Sarah Michelle Gellar. Hannibal Lecter jouer par Sean "Puff Daddy" Combs. Remplacer Clarice Sterling par une pouff habillée par Donatella Versace. Un superbe film hype dont The Cell! Enfin dommage pour l'interprétation de d'Onofrio, parce qu'il vaut le coup lui au moins...


Samedi 18 février 2006 à 23:27


L'hôpital 'The Kingdom', inauguré le 3 septembre 1910, est construit sur d'anciens marécages. En 1958, un bâtiment plus moderne est construit sur les fondations de l'ancien. Mais la science a beaucoup trop rejeté les superstitions, et les forces occultes se sont réveillées. Un célèbre neurochirurgien suédois arrive au 'Kingdom' pour y seconder le directeur du département de neurologie... Riget signifie le royaume et dans cette hôpital, toutes sortes de choses apparaissent et disparaissent,  l'ambiance fait rêver,  les samedi soir sur Arte étaient terrible je dois l'avouer quand Riget y a fait son entrée.
Cette série que je suivais quasi religieusement sur Arte, et qui était alors inconnu (toujours inconnu)  se fait voler la vedette par la série du même nom reprise par Stephen King. Mais là ce qui me fait hurler, c'est le fait que les gens se prosternent devant le génie de King qui aurait inventé la série... Tout comme les films racheté et pomper copieusement par les américains, le grand public ne cherche même plus à se renseigner, ni à voir autre chose tant que ça ne passe pas en boucle à la télé où tant que la série n'est pas made in USA. Ce qui est carrément dommage, car la série de Lars Von Trier vaut milles fois mieux que l'avatar sur M6 le Samedi soir.

Série télévisée en 2 saisons et 11 épisodes de Lars von Trier (Suède/60 min) sortie en France le 21 Juin 1995 et aux USA le 10 Novembre 1995.
1994 - Danemark/France/Allemagne/Suède - Drame/Fantastique/Comédie - 4h40
Réaliser par Morten Arnfred et Lars Von Trier
  Avec Ernst-Hugo Järegard (Helmer), Kirsten Rolffes (Sigrid Drusse), Holger Juul Hansen (Moesgaard), Soren Pilmark(Krogshoj)

 

 Saison 1

n°1 L'Hôte indésirable
n°2 Que ton règne arrive
n°3 Écoute et tu entendras!
n°4 Un corps étranger
n°5 Un mort vivant

Saison 2

n°6 Réminiscence
n°7 Les Oiseaux de passage
n°8 Gargantua
n°9 Léger comme l'air, lourd comme le plomb
n°10 De Profundis
n°11 Pandémonium


Site en français



Samedi 18 février 2006 à 2:16

RINGU



Japon - 2000 | Un film de Hideo Nakata | Avec Nanako Matsushima (Reiko Asakawa), Miki Natakami (Mai Takano), Hiroyuki Sanada (Ryuji Takayama), Yuko Takeuchi (Tomoko Oishi)

Un soir, Tomoko et son amie se font peur en se racontant une blague terrifiante, une vidéo maudite circulerait selon une rumeur et serait à l'origine de morts affreuses. Ce soir là, Tomoko meurt dans des conditions inexplicables. Reiko, sa cousine journaliste décide avec l'aide de son ex-mari de remonter la piste de la cassette maudite car Reiko, à présent est maudite elle aussi... Plus que 7 jours...

Sublime c'est le mot, le premier film qui a réussi à m'effrayer et m'a empêché de fermer les yeux pendant plusieurs nuits, et cela fait vraiment vraiment plaisir. Inspiration de films de fantômes (yurei eiga) et des théâtres Nô, qui ont pour trame des contes chinois et des histoires de fantômes, si vous vous en rappeler, Sadako est un mélange de ces fantômes vu dans ces yurei eiga, femmes aux cheveux longs, simple robe blanche, flottant au dessus du sol... Cela donne la chair de poule.

Cependant contraiment aux films terrifiants américains (voir les Screams et se tordre de rire) et même les films asiatiques (toujours les yurei eiga), Ring joue beaucoup avec les nerfs de ces spectateurs, pas d'effets énormes et retentissants, mais une atmosphère malsaine et oppressante, la musique joue beaucoup sur ces effets, la simplicité des notes, ces sons stridents et coupants, qui se renflent et ont l'air de vomir quelque chose de très sombre nous met déjà le coeur à zéro. Sans compter que Ring est une sorte de mélange entre contes et légendes de fantômes qui domine les croyances asiatiques et un monde moderne informatisé et dominé par l'image et la télévision. le paradoxe est clairement affiché, et je ne pense pas que cela soit une critique de la part de l'écrivain.

Le film joue sa carte maîtresse (comme l'avait fait le Projet Blair Witch) c'est à dire suggérer l'horreur et nous l'étaler avec démesure pour impressioner un public fatigué d'effets bidons. Nous avons des photos figées sans raison, des bruits dont on ignore la source, des images tordues et surtout une petite fille dont on ne voit pas le visage mais dont on ressent milles malaises rien qu'en la regardant (ce qui vaut mieux qu'une scène d'éviscération classique) parce que l'on ressent le film au plus profond de sa chair. Pas de sang mais des visions atroces : Sadako qui sort du puits, une jolie femme devant un miroir, des yeux hallucinants, le fameux visionnement de la vidéo intriguante, l'homme avec la serviette sur la tête, tout ceci formaté dans une teinte lugubre, des images d'archives (ça marche toujours très bien)...

Pour les fans de Ghost in the Shell, ils trouveront formidable la participation de Kenji Kawai.
Et pour finir, personne, personne n'oubliera jamais cette fin qui donne des cauchemars étourdissants et sans fin. Ce que je regrette un peu, c'est le jeu d'actrice un peu trop poussé de la jolie Reiko... Dommage.
Je conseille aussi Ring 0 et Ring 2 rien que pour le plaisir de revoir Sadako et frisonner encore...
Stop au pillage d'Hollywood qui a sentit le fillon des films Asiatiques et ne cesse d'acheter les droits de beaux films qu'ils dénaturent pour le fric, ils font même des remakes de leurs propres films, ils sont même allez à faire des remakes de films réaliser par leur créateur (Hideo Nakata va réaliser "Le Cercle 2", Takashi Shimizu le créateur de "Ju-On" va réaliser "The Grudge" etc...) Créatif? Vous avez dit créatif?

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast